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La Grèce menacée de paralysie politique

Rédigé par leral.net le Mardi 8 Mai 2012 à 14:43 | | 1 commentaire(s)|

Les législatives ont débouché sur une impasse. Sauf à former un nouveau gouvernement de transition.


La Grèce menacée de paralysie politique
Le casse-tête grec a commencé. Les résultats des élections générales continuent de faire trembler la classe politique au lendemain du scrutin. Les grands partis traditionnels, le Pasok (socialiste) et la Nouvelle Démocratie (ND, droite), ont du mal à réaliser leur effondrement, qui les laisse sans un nombre suffisant de sièges pour former un gouvernement de coalition.

De surcroît, le Syriza, coalition d'extrême gauche, propulsée en deuxième position, s'oppose à toute coalition «avec des partis pro-austérité, signataires des mémorandums de rigueur qui affligent le peuple grec», a précisé Alexis Tsipras, le leader du Syriza. Il souhaiterait former une coalition avec les deux autres partis de gauche élus. Or, parmi ceux-ci, seule la «gauche démocratique» a une rhétorique proche de celle du Syriza, proeuropéenne mais antirigueur. Le parti communiste, le KKE, souhaite, lui, une sortie de l'Union européenne.

Cette situation effraie une partie de la population, qui ne veut pas voir la Grèce sombrer à nouveau dans une crise politique. Pour d'autres au contraire, il s'agit d'une étape nécessaire pour que le pays reparte sur de nouvelles bases. Après s'être sentis humiliés et pointés du doigt par le monde entier, les Grecs abordent une mutation profonde de la société. «Ce vote n'est pas un simple cri de colère lié à la conjoncture économique. Les Grecs n'ont pas seulement voulu punir leur classe politique et lancer un message à l'Europe. Il n'y aura pas de retour en arrière et les grands partis vont disparaître. C'est le début d'une nouvelle ère»,affirme Takis Bratsos, analyste financier.

Poussée de la gauche radicale
L'inquiétude règne aussi à Bruxelles et à Washington, au siège du FMI. Les créanciers publics attendent la formation d'un gouvernement pour débloquer à la mi-mai la prochaine tranche du plan d'aide à la Grèce. Elle s'élève à 5,3 milliards d'euros. «À l'heure actuelle, le pays n'a pas le luxe de rester sans gouvernement!», s'emporte Giorgos Koumoutsakos. Député européen de la Nouvelle Démocratie, il voit dans ce scrutin une victoire amère pour son parti et souhaite qu'une coalition soit mise en place au plus vite. «Les échéances internationales sont nombreuses et nous devons y prendre part. Dans quelques jours, il y a un sommet de l'Eurogroupe. Quel ministre grec des Finances s'y rendra pour rassurer Bruxelles et négocier la prochaine tranche d'aide? Et que se passera-t-il à Chicago, au sommet de l'Otan, où nous devons mettre notre veto à l'appellation de la Macédoine (pour la Fyrom, NDLR) ? Sans parler de la présidence de l'UE que va bientôt assurer Chypre et que conteste la Turquie», souligne-t-il. En cas d'impasse, de nouvelles élections générales pourraient être convoquées. La presse parle déjà des 10 ou 17 juin prochain. Mais nombre d'experts craignent que ce scrutin additionnel ne fasse que confirmer la poussée de la gauche radicale. Le Syriza pourrait même remporter alors la majorité absolue des sièges au Parlement. Certains, plus rares, parient au contraire sur la volonté de la majorité des Grecs de rester dans la zone euro et donc de ne pas confirmer ce chamboulement électoral.

«Un blocage du versement des prêts par les créanciers entraînerait la faillite de la Grèce et un retour quasi automatique à la drachme», met en garde Alexis Tsipras. La Constitution accorde dix jours aux partis pour trouver un accord de gouvernement. Evangelos Venizélos et Antonis Samaras, les dirigeants du Pasok et de la ND, ont déjà annoncé vouloir faire appel à une personnalité acceptée par tous les courants pour former un gouvernement de transition.



1.Posté par Decrauze le 08/05/2012 22:43 | Alerter
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La Grèce rappelle immédiatement la réalité européenne au nouveau pouvoir français. Si les prêteurs n’ont pas déserté la France, la situation politique de la Grèce se dégrade et repose le dilemme : veut-on d’une Europe fédérale ou d’un retour aux nations pleinement souveraines ? La voie de l’entre-deux ne permet que la stagnation et l’enlisement. Cf. http://pamphletaire.blogspot.fr/search/label/Gr%C3%A8ce

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