91ème minute à Anfield. Le public des Reds est étonnamment crispé, presque impatient que le match se termine. Un comble, tant Liverpool et Mohamed Salah ont martyrisé pendant 70 minutes une Roma méconnaissable, et surtout incapable de mettre le danger devant le but de Karius. Etre menée 5-0 à neuf minutes de la fin, qui plus est à Anfield, aurait définitivement enterré bon nombre d'équipes. Mais il faut croire que cette Louve-là, en dépit des très nombreuses carences qu'elle a montrées ce soir, possède quelque chose que d'autres n'auront jamais : une âme. Réussir à faire planer le spectre d'une « Romatada » , qui semblait encore loin lors du dernier but des hommes de Jürgen Klopp inscrit par Roberto Firmino (5-0, 69e).
Alerte enlèvement : où est passé Kolarov ?
Preuve que les statistiques ne veulent strictement rien dire, la Roma a gagné 62% des duels ce soir face au Reds. Car contrairement au match du Camp Nou lors des quarts de finale (perdu 4-1), les joueurs de la Roma ont bu le calice jusqu'à la lie dans tous les secteurs de jeu.
À la perte du ballon, les Romains ont été systématiquement broyés par la verticalité des hommes de Klopp qui ont répété sur au moins trois des cinq buts, le même schéma tactique. Une récupération assez haute, une balle donnée dans la profondeur dans le dos d'Aleksandar Kolarov, et ensuite la vitesse et le talent du trio offensif liverpuldien a fait le reste.
Džeko, le porteur d'espoirs
Pourtant, la Roma repart de Liverpool avec « seulement » trois buts à remonter pour s'envoler à Kiev. Les guerriers romains ont décidé d'arrêter de se faire marcher dessus à dix minutes de la fin, et la différence fut criante. L'étincelle est venue, comme à Barcelone, d'un enchaînement parfait de Džeko qui avait pourtant presque tout raté jusque-là. Puis quatre minutes plus tard, c'est un Perotti plein de sang-froid qui transformait un penalty obtenu par Nainggolan, au point de commencer à faire douter Anfield et Liverpool de tout ce qui s'était passé auparavant.
Les tifosi du parcage romain ne s'y trompaient pas au moment d'exulter sur le penalty de Perotti. Comme à Barcelone, la Roma s'est offert le droit de croire en un retour fou à l'Olimpico. Reste à savoir maintenant si elle est capable de rééditer l'exploit des quarts de finale. Histoire de rappeler une fois pour toutes, que cette époque a le don de banaliser les choses les plus folles.
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