•«Assad accepte de partir»
La pression s'accentue sur Bachar el-Assad et son régime. Au lendemain du veto russo-chinois au Conseil de sécurité de l'ONU, troisième opposition depuis le début du conflit en Syrie, l'ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov a lâché une phrase qui a eu l'effet d'une bombe diplomatique vendredi. «Assad a nommé son représentant pour mener les négociations avec l'opposition sur cette transition. C'est-à-dire qu'il accepte de partir. Mais partir d'une façon civilisée», a déclaré l'ambassadeur dans une interview à RFI. Des déclarations «sans fondement» pour la télévision d'Etat syrienne qui a aussitôt démenti. «Les propos ont été déformés et l'ambassadeur russe n'a pas du tout dit ce qui lui a été attribué», a ajouté la télévision.
Après avoir justifié son veto de la veille (les Occidentaux doivent faire pression sur les rebelles,) et jugeant «absolument inacceptable» d'être tenu responsable de la situation en Syrie, la Russie a indiqué qu'elle allait soutenir vendredi un projet de résolution rival à celui des occidentaux sur la mission des observateurs de l'ONU en Syrie. Celui des Russes prévoit la prolongation sans condition de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie de 45 jours. L'autre, présenté par le Royaume-Uni et soutenu par la France et l'Allemagne notamment, prolonge de 30 jours la mission des observateurs, mais ne sera renouvelée que si Damas retire ses armes lourdes de son arsenal répressif.
• Le premier cercle du pouvoir décimé
Touché mercredi dans l'attentat de Damas qui a tué trois hauts responsables syriens dont le beau-frère de Bachar el-Assad et le ministre de la Défense, le chef de la Sécurité nationale Hicham Ikhtiar, 71 ans, a succombé à ses blessures vendredi. «Le commandement du parti Baas -au pouvoir- présente ses condoléances au peuple après la mort du camarade», a indiqué la télévision d'Etat. Déjà pris pour cible en mai par une tentative d'empoisonnement, cet homme clé de la répression figurait sur la liste des personnes sanctionnée par l'Union européenne.
Affaibli par la mort de son ministre de la Défense, Daoud Rajha, le président syrien n'avait plus donné de signe de vie depuis l'attentat. Jeudi, la localisation de Bachar el-Assad ne pouvait être confirmée: l'opposition affirmait qu'il se trouvait dans son palais de Lattaquié tandis que des sources du Figaro le donnaient dans ses bureaux de Damas. Dans l'après-midi toutefois, le président syrien est apparu à la télévision nationale en compagnie de son nouveau ministre de la Défense, le général Fahd al-Freij qui venait de prêter serment.
•30.000 Syriens fuient au Liban
Au sixième jour de la «bataille de Damas», les civils continuent par milliers de fuir les violences. Selon le porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU à Genève, jusqu'à 30.000 Syriens ont fui au Liban lors des dernières 48 heures. «Selon les informations, ils sont entre 8500 à 30.000 qui ont passé cette frontière». Les civils affluent également vers la Turquie, la Jordanie et l'Irak. Ehoud Barak, le ministre israélien de la Défense, a annoncé jeudi qu'Israël bloquerait l'afflux de réfugiés sur le plateau du Golan, annexé par l'État juif en 1981.
Sur le terrain, les services de sécurité syriens ont affirmé vendredi qu' «afin de garantir la sécurité aux habitants et leur permettre de rentrer chez eux», une offensive de l'armée a été lancée sur des quartiers de Damas contrôlés par les rebelles. Selon l'opposition, ces derniers ont effectué «un repli tactique» d'un quartier du centre de Damas dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette zone avait été bombardée par l'armée avant qu'elle n'y fasse pénétrer des blindés. Dans un quartier du sud-est de Damas, au moins trois personnes ont été tuées après l'attaque d'hélicoptères.
Jeudi, plus de 300 personnes ont été tuées dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dont au moins 139 civils, 98 soldats et 65 rebelles.
Par Gary Assouline
La pression s'accentue sur Bachar el-Assad et son régime. Au lendemain du veto russo-chinois au Conseil de sécurité de l'ONU, troisième opposition depuis le début du conflit en Syrie, l'ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov a lâché une phrase qui a eu l'effet d'une bombe diplomatique vendredi. «Assad a nommé son représentant pour mener les négociations avec l'opposition sur cette transition. C'est-à-dire qu'il accepte de partir. Mais partir d'une façon civilisée», a déclaré l'ambassadeur dans une interview à RFI. Des déclarations «sans fondement» pour la télévision d'Etat syrienne qui a aussitôt démenti. «Les propos ont été déformés et l'ambassadeur russe n'a pas du tout dit ce qui lui a été attribué», a ajouté la télévision.
Après avoir justifié son veto de la veille (les Occidentaux doivent faire pression sur les rebelles,) et jugeant «absolument inacceptable» d'être tenu responsable de la situation en Syrie, la Russie a indiqué qu'elle allait soutenir vendredi un projet de résolution rival à celui des occidentaux sur la mission des observateurs de l'ONU en Syrie. Celui des Russes prévoit la prolongation sans condition de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie de 45 jours. L'autre, présenté par le Royaume-Uni et soutenu par la France et l'Allemagne notamment, prolonge de 30 jours la mission des observateurs, mais ne sera renouvelée que si Damas retire ses armes lourdes de son arsenal répressif.
• Le premier cercle du pouvoir décimé
Touché mercredi dans l'attentat de Damas qui a tué trois hauts responsables syriens dont le beau-frère de Bachar el-Assad et le ministre de la Défense, le chef de la Sécurité nationale Hicham Ikhtiar, 71 ans, a succombé à ses blessures vendredi. «Le commandement du parti Baas -au pouvoir- présente ses condoléances au peuple après la mort du camarade», a indiqué la télévision d'Etat. Déjà pris pour cible en mai par une tentative d'empoisonnement, cet homme clé de la répression figurait sur la liste des personnes sanctionnée par l'Union européenne.
Affaibli par la mort de son ministre de la Défense, Daoud Rajha, le président syrien n'avait plus donné de signe de vie depuis l'attentat. Jeudi, la localisation de Bachar el-Assad ne pouvait être confirmée: l'opposition affirmait qu'il se trouvait dans son palais de Lattaquié tandis que des sources du Figaro le donnaient dans ses bureaux de Damas. Dans l'après-midi toutefois, le président syrien est apparu à la télévision nationale en compagnie de son nouveau ministre de la Défense, le général Fahd al-Freij qui venait de prêter serment.
•30.000 Syriens fuient au Liban
Au sixième jour de la «bataille de Damas», les civils continuent par milliers de fuir les violences. Selon le porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU à Genève, jusqu'à 30.000 Syriens ont fui au Liban lors des dernières 48 heures. «Selon les informations, ils sont entre 8500 à 30.000 qui ont passé cette frontière». Les civils affluent également vers la Turquie, la Jordanie et l'Irak. Ehoud Barak, le ministre israélien de la Défense, a annoncé jeudi qu'Israël bloquerait l'afflux de réfugiés sur le plateau du Golan, annexé par l'État juif en 1981.
Sur le terrain, les services de sécurité syriens ont affirmé vendredi qu' «afin de garantir la sécurité aux habitants et leur permettre de rentrer chez eux», une offensive de l'armée a été lancée sur des quartiers de Damas contrôlés par les rebelles. Selon l'opposition, ces derniers ont effectué «un repli tactique» d'un quartier du centre de Damas dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette zone avait été bombardée par l'armée avant qu'elle n'y fasse pénétrer des blindés. Dans un quartier du sud-est de Damas, au moins trois personnes ont été tuées après l'attaque d'hélicoptères.
Jeudi, plus de 300 personnes ont été tuées dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dont au moins 139 civils, 98 soldats et 65 rebelles.
Par Gary Assouline