L’Islam n’a pas d’autre but ici-bas, ni d’autre objectif dans son message que celui du Salut et de l’émancipation .Emancipation des hommes de l’iniquité et du despotisme des Tyrans, de la déviation de tout genre, de la corruption, de la dépravation morale, pour les mettre sous la protection de la Justice et de la Clémence et instaurer sur terre la sécurité et la paix. Créer les conditions idéales de la vie sur terre, de façon à ce que tous les humains jouissent des faveurs divines, sans dévier vers tel ou tel autre principe destructeur de l’unité et de l’harmonie des humains comme la discrimination, l’esprit de clan, le favoritisme, la dictature de pouvoir financier politique ou de classe sociale.
Les nobles sentiments qui émanent du tréfonds de l’âme et qui s’expriment à travers les actes de bonté et de charité au service de l’humanité, représentent le plus haut degré dans les qualités morales humaines. Ces sentiments agissent sur le cœur de l’être humain lorsqu’il assiste à des malheurs ou à la souffrance d’autrui et le poussent au sacrifice et à la lutte pour le soulager et le consoler.
En effet, la joie et la douleur, le bonheur et le malheur, la richesse et l’indigence sont étroitement liés à la vie de l’homme. Toutefois dans la plupart des cas, il est possible de soulager les maux et les souffrances et d’atténuer leur effet en suscitant les sentiments et la sensibilité des autres et en venant en aide à ceux qui souffrent.
L’observation et les expériences sociales faites dans les différents systèmes sociaux et économiques démontrent que, sur les plans physique et mental, les capacités des êtres humains diffèrent largement d’un individu à l’autre. Ce dont nous parlons c’est la disparité innée et naturelle, et non de celle causée par l’injustice et les privations sociales et économiques, et susceptibles d’être corrigée si l’on élimine ses causes. De telles différences ont pour cause des facteurs tels que le manque ou l’abondance de la nourriture , la connaissance des méthodes correctes d’alimentation, ou bien les moyens éducatifs ou de formation , et telles ne constituent pas une disparité naturelle.
Ces différences ne doivent pas être acceptés comme une contrainte du destin, tous les efforts doivent être faits pour établir un ordre économique et social juste.
En tout cas, il apparaît que même après la suppression de ces différences artificielles, des variations dans les capacités mentales et physiques des êtres humains subsistera encore, et que les modes de penser de ceux-ci différeront toujours même sous le système économique et social le plus équitable.
Compte tenu de cette disparité intellectuelle et matérielle innée, le produit de l’effort économique des êtres humains ne peut naturellement pas être égal. Ainsi, supposons que deux pêcheurs aillent en mer pour pêcher du poisson. Chacun d’eux pêche sans discontinuer depuis le matin jusqu’au soir .L’un des deux n’attrape pas plus de dix poissons, alors que l’autre, en raison de son habilité supérieure, en attrape une centaine durant le même laps de temps et en déployant un effort égal à celui du premier, soit dix fois plus que celui-ci. En un an, il y aura un fossé entre les situations de ces deux hommes. Donc, même si nous admettons que seul le produit du travail peut être le fondement de la propriété personnelle, nous ne pouvons pas éviter l’émergence de différences dans le niveau économique des êtres humains.
Nous savons qu’il y a à côté de ces personnes saines et capables des personnes faibles et malades dont la situation économique est pire que celle des gens percevant de faible revenu qui vivent au dessous du seuil de la pauvreté. Ce qui veut dire que la propriété est le produit du travail et qu’on rencontre dans chaque société des catégories de ‘’faibles revenus’’ de ‘’bas revenus’’ et de ‘’hauts revenus’’.
Devrions nous contenter de dire que ceci est une nécessité naturelle et que nous ne pouvons pas lutter contre la nature ? Devrions-nous laisser les trois catégories à leur sort respectif ? Devrions-nous laisser la catégorie des ‘’ hauts revenus’’ plongé dans le luxe, la catégorie des ‘’bas revenus’’ condamnée au travail dur, et la catégorie des ‘’ faibles revenus’’ perdue dans la misère et l’humiliation ? Ou bien devrions-nous penser à un remède ? Ce remède a pris différentes formes sous les divers systèmes économiques, dont l’objectif principal reste le même : assurer une meilleure répartition de la richesse et pour ce faire, prendre un peu de la catégorie la plus favorisée pour le distribuer aux catégories les plus défavorisées en vue de satisfaire leurs besoins.
Une partie importante des enseignements économiques de l’Islam est consacrée aux mesures que ce système divin a prises pour accomplir une distribution équitable de la richesse.
Quelques-unes des actions que les Musulmans doivent entreprendre à cet effet sont décrites par le Saint Coran comme ‘’Infaq’’ (dépense).
L’islam n’a jamais laissé la catégorie privilégiée à son sort. Il l’incite avec insistance à dépenser ce qu’ils possèdent dans le chemin d’Allah et pour le bien-être de la société.
Le saint Coran dit :
‘’ Vous n’atteindrez pas à la piété vraie tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous chérissez .Quoi que vous donniez en aumône, Allah le sait. (Sourate Ali Imran verset 92).
Décrivant les caractéristiques des Croyants, le Saint Coran dit dans la sourate Al Shoura :’’ Ceux qui obéissent entre eux au sujet de leurs affaires, et qui donnent en aumône une partie des biens que Nous leur avons accordés’’.
Ces versets coraniques et bien d’autres exhortent les riches à abandonner l’amour de l’argent et à dépenser celui-ci pour améliorer le sort des populations les moins favorisées.
La sourate Al Baqara. Verset 177 avertit les riches qu’ils ne seront pas considérés comme vertueux tant qu’ils n’auront pas donné de l’argent en aumônes en ces termes :’’ La piété ne consiste pas à tourner votre face vers l’Orient ou vers l’Occident. L’homme bon est celui qui croit en Allah, au Jour dernier, aux Anges, aux Livres et aux Prophètes, et qui, pour l’amour d’Allah donne de son bien à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs, aux mendiants et pour le rachat des captifs’’.
Ayant entendu toutes ces exhortations, quelques Musulmans dévots ont demandés au Noble Prophète (pslf)quel pourcentage de leurs richesses ils devaient dépenser à cet effet. En réponse à cette question, le verset suivant a été révélé :’’Ils t’interrogent au sujet des aumônes ; ‘Donnez ce que vous avez de superflu. Sourate Al Baqara .Verset 219.
La sourate Al Hashr. Verset 9 franchit un autre pas dans cette direction en faisant l’éloge de ces Musulmans pieux qui, bien qu’ils soient eux-mêmes nécessiteux, ont donné la priorité aux besoins de leurs frères et sœurs Musulmans sur leurs propres besoins :’’ Ceux qui s’étaient établis avant eux dans cette cité, et qui avaient accepté la foi avant leur arrivée, aiment ceux qui émigrent vers eux et ne se sentent pas jaloux de ce qui leur a été donné. Ils les préfèrent à eux, malgré leur pauvreté. Ceux qui se gardent contre leur propre avidité seront bienheureux’’. Le saint Coran veut que le Musulman utilise une partie de ce qu’il possède et le superflu de ce qu’il gagne légalement pour satisfaire ses besoins raisonnables et ceux de sa famille et qu’il dépense le reste dans le chemin d’Allah et pour le bien-être des populations déshéritées. Autrement, il sera coupable, soit de dilapidation, soit d’un plus grand péché : la thésaurisation, deux péchés qui ont été sévèrement dénoncés par l’Islam. Il y a, en effet, dans le Coran, beaucoup de versets qui stigmatisent la prodigalité. Comme celui-ci dit :’’ C’est Lui qui a fait croître toutes sortes de jardins , entreilles ou non en treilles ; les palmiers, les diverses sortes de récoltes alimentaires, les oliviers et les grenadiers, semblables et dissemblables. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent ; payez-en les droits le jour de la récolte, et ne soyez pas prodigues. Allah n’aime pas les prodigues. Sourate Al An’am .Verset 141.
Il est expressément dit dans ce verset que la totalité de la production d’une ferme ou d’un jardin n’est pas réservé à la consommation personnelle de son propriétaire. Les autres aussi y ont droit.
Une étude d’ensemble des versets relatifs aux dépenses montre que dans le domaine de l’Economie, l’Islam exige que chacun contribue, dans les limites de ses possibilités, au coût des activités sociales utiles.
‘’Une partie de leurs biens revient de droit aux mendiants et aux déshérités’’ .Sourate Al Zariayyat. Verset 19.Une société dans laquelle il y a deux classes, celle des nantis et celles des dépossédés, n’est pas une société juste.
Toute cette magnificence doit servir à obtenir le contentement d’Allah et être mise au service de l’humanité, afin que celui qui la dépense puisse réaliser un progrès spirituel et que ses relations fraternelles avec les autres puissent se renforcer.
La Zakat
Dans son sens, la Zakat est une catégorie des dépenses publiques effectuées en conformité avec les règles spéciales mentionnées dans la Loi Islamique. Ce secteur de dépenses assure en fait un flot continuel de ressources en provenance des riches vers les pauvres et les très pauvres. Il pourvoit également aux besoins indispensables de la vie sociale.
Le revenu minimum imposable (RMI) au titre la Zakat, dans les différentes situations indique qui est considéré comme riche dans le système économique islamique.
A l’époque où la monnaie fiduciaire n’était pas encore introduite en islam , les métaux précieux , tels que l’or et l’argent, étaient utilisés pour les pièces de monnaies de haute valeur , et les métaux moins chers , tel que le cuivre, pour la petite monnaie. Ceux dont le revenu n’excédait pas la petite monnaie n’avaient pas à payer la Zakat. Mais ceux dont le revenu atteignait un montant tel qu’ils mettaient de côté 20 pièces de monnaie en or, pesant chacune environ 4,61 grammes, ou 200 pièces de monnaie en argent, pesant chacune environ 2,42 grammes, pendant plus de 11 mois sans les utiliser, sont tenus de payer en Zakat 1/40 de leurs économies pour qu’il soit dépensé dans le chemin d’Allah et pour le bien être des populations.
Un fermier qui récolte dans sa ferme ou dans son champ au moins 864 kilogrammes de blé, du mil, di sorgho, de l’arachide, etc. devra payer en Zakat 1/10 de sa production, si sa ferme ou son champ étaient arrosés par l’eau de pluie, de reflux ou d’inondation d’un fleuve, et 1/20, s’il les irriguait lui-même.
Un éleveur de bétail qui nourrissait lui-même son bétail devait donner en zakat un mouton sur quarante têtes, s’il les possédait pendant plus de 11mois. Selon certain hadith, la Zakat doit être payée au pauvre afin de rendre la distribution des richesses plus équitable.
L’Etat a une responsabilité financière et économique qui peut se diviser en deux parties.
1. la responsabilité de subvenir aux besoins des nécessiteux.
2. la responsabilité d’assurer la direction dans les différents secteurs de la production et de la distribution.
Dans le Système Islamique, une partie du revenu doit aller dans les caisses du Trésor Public .cette partie inclut :
1- le Kharâj lequel est une partie des revenus des terres de l’Etat concédés au secteur privé en vue de les cultiver.
2- Le Khoms, lequel est constitué de 20% des butins pris pendant une guerre livrée par les Musulmans pour défendre les territoires islamiques, ou défendre la vérité, la justice et la liberté. Dans un sens plus large, le Khoms représente 20% du revenu de chaque individu après déduction de ses dépenses personnelles, familiales et professionnelles. C’est aussi 20% du revenu provenant de la pêche de perles, de l’extraction des minéraux ; etc.
3- les biens de ceux qui meurent sans laisser d’héritiers.
Il y a aussi d’autres sources mentionnées dans la Loi Islamique, dont une partie du revenu doit être déposée dans le Trésor Public. Il est du devoir de l’Etat Islamique de collecter ces revenus et de les mettre dans le Trésor Public afin de s’en servir pour la satisfaction de besoins tels que :
1- l’établissement et l’entretien des institutions d’éducation, de santé, et des centres pour la promotion des valeurs islamiques.
2- La défense du territoire et le combat pour la liberté des autres contrées.
3- Le paiement des salaires, des allocations et des pensions des fonctionnaires du gouvernement ;
4- Les secours aux pauvres qui n’ont pas le droit de recevoir la charité comme les descendants du Saint Prophète (pslf) ;
5- La garantie de secours à tous les pauvres.
L’engagement de l’Etat de fournir les moyens d’existence à tous les nécessiteux confirme que ceux –ci ne doivent pas dépendre même du soutien des autres Musulmans.
En outre, dans certains cas l’Etat a la responsabilité de veiller à ce que les individus s’acquittent de leurs responsabilités financières. Au cas où ces derniers y failliraient, il est du devoir de l’Etat de leur demander de payer leur dû, pour être dépensé sous son égide.
L’Administration doit être la gardienne et la protectrice des intérêts publics et notamment ceux des pauvres. Et non la protectrice des profits illégaux des riches.
A la lumière de ces principes coraniques, si expressément affirmés dans les traditions islamiques, ceux qui servir le peuple en tant que Gouvernants doivent mener une vie modeste comme celle proche des pauvres, de cette façon, ils partageront sur le plan économique, le sort des pauvres et non celui des riches.
Chérif Abujafar Kane
mballosherif@yahoo.fr
Les nobles sentiments qui émanent du tréfonds de l’âme et qui s’expriment à travers les actes de bonté et de charité au service de l’humanité, représentent le plus haut degré dans les qualités morales humaines. Ces sentiments agissent sur le cœur de l’être humain lorsqu’il assiste à des malheurs ou à la souffrance d’autrui et le poussent au sacrifice et à la lutte pour le soulager et le consoler.
En effet, la joie et la douleur, le bonheur et le malheur, la richesse et l’indigence sont étroitement liés à la vie de l’homme. Toutefois dans la plupart des cas, il est possible de soulager les maux et les souffrances et d’atténuer leur effet en suscitant les sentiments et la sensibilité des autres et en venant en aide à ceux qui souffrent.
L’observation et les expériences sociales faites dans les différents systèmes sociaux et économiques démontrent que, sur les plans physique et mental, les capacités des êtres humains diffèrent largement d’un individu à l’autre. Ce dont nous parlons c’est la disparité innée et naturelle, et non de celle causée par l’injustice et les privations sociales et économiques, et susceptibles d’être corrigée si l’on élimine ses causes. De telles différences ont pour cause des facteurs tels que le manque ou l’abondance de la nourriture , la connaissance des méthodes correctes d’alimentation, ou bien les moyens éducatifs ou de formation , et telles ne constituent pas une disparité naturelle.
Ces différences ne doivent pas être acceptés comme une contrainte du destin, tous les efforts doivent être faits pour établir un ordre économique et social juste.
En tout cas, il apparaît que même après la suppression de ces différences artificielles, des variations dans les capacités mentales et physiques des êtres humains subsistera encore, et que les modes de penser de ceux-ci différeront toujours même sous le système économique et social le plus équitable.
Compte tenu de cette disparité intellectuelle et matérielle innée, le produit de l’effort économique des êtres humains ne peut naturellement pas être égal. Ainsi, supposons que deux pêcheurs aillent en mer pour pêcher du poisson. Chacun d’eux pêche sans discontinuer depuis le matin jusqu’au soir .L’un des deux n’attrape pas plus de dix poissons, alors que l’autre, en raison de son habilité supérieure, en attrape une centaine durant le même laps de temps et en déployant un effort égal à celui du premier, soit dix fois plus que celui-ci. En un an, il y aura un fossé entre les situations de ces deux hommes. Donc, même si nous admettons que seul le produit du travail peut être le fondement de la propriété personnelle, nous ne pouvons pas éviter l’émergence de différences dans le niveau économique des êtres humains.
Nous savons qu’il y a à côté de ces personnes saines et capables des personnes faibles et malades dont la situation économique est pire que celle des gens percevant de faible revenu qui vivent au dessous du seuil de la pauvreté. Ce qui veut dire que la propriété est le produit du travail et qu’on rencontre dans chaque société des catégories de ‘’faibles revenus’’ de ‘’bas revenus’’ et de ‘’hauts revenus’’.
Devrions nous contenter de dire que ceci est une nécessité naturelle et que nous ne pouvons pas lutter contre la nature ? Devrions-nous laisser les trois catégories à leur sort respectif ? Devrions-nous laisser la catégorie des ‘’ hauts revenus’’ plongé dans le luxe, la catégorie des ‘’bas revenus’’ condamnée au travail dur, et la catégorie des ‘’ faibles revenus’’ perdue dans la misère et l’humiliation ? Ou bien devrions-nous penser à un remède ? Ce remède a pris différentes formes sous les divers systèmes économiques, dont l’objectif principal reste le même : assurer une meilleure répartition de la richesse et pour ce faire, prendre un peu de la catégorie la plus favorisée pour le distribuer aux catégories les plus défavorisées en vue de satisfaire leurs besoins.
Une partie importante des enseignements économiques de l’Islam est consacrée aux mesures que ce système divin a prises pour accomplir une distribution équitable de la richesse.
Quelques-unes des actions que les Musulmans doivent entreprendre à cet effet sont décrites par le Saint Coran comme ‘’Infaq’’ (dépense).
L’islam n’a jamais laissé la catégorie privilégiée à son sort. Il l’incite avec insistance à dépenser ce qu’ils possèdent dans le chemin d’Allah et pour le bien-être de la société.
Le saint Coran dit :
‘’ Vous n’atteindrez pas à la piété vraie tant que vous ne donnerez pas en aumône ce que vous chérissez .Quoi que vous donniez en aumône, Allah le sait. (Sourate Ali Imran verset 92).
Décrivant les caractéristiques des Croyants, le Saint Coran dit dans la sourate Al Shoura :’’ Ceux qui obéissent entre eux au sujet de leurs affaires, et qui donnent en aumône une partie des biens que Nous leur avons accordés’’.
Ces versets coraniques et bien d’autres exhortent les riches à abandonner l’amour de l’argent et à dépenser celui-ci pour améliorer le sort des populations les moins favorisées.
La sourate Al Baqara. Verset 177 avertit les riches qu’ils ne seront pas considérés comme vertueux tant qu’ils n’auront pas donné de l’argent en aumônes en ces termes :’’ La piété ne consiste pas à tourner votre face vers l’Orient ou vers l’Occident. L’homme bon est celui qui croit en Allah, au Jour dernier, aux Anges, aux Livres et aux Prophètes, et qui, pour l’amour d’Allah donne de son bien à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, aux voyageurs, aux mendiants et pour le rachat des captifs’’.
Ayant entendu toutes ces exhortations, quelques Musulmans dévots ont demandés au Noble Prophète (pslf)quel pourcentage de leurs richesses ils devaient dépenser à cet effet. En réponse à cette question, le verset suivant a été révélé :’’Ils t’interrogent au sujet des aumônes ; ‘Donnez ce que vous avez de superflu. Sourate Al Baqara .Verset 219.
La sourate Al Hashr. Verset 9 franchit un autre pas dans cette direction en faisant l’éloge de ces Musulmans pieux qui, bien qu’ils soient eux-mêmes nécessiteux, ont donné la priorité aux besoins de leurs frères et sœurs Musulmans sur leurs propres besoins :’’ Ceux qui s’étaient établis avant eux dans cette cité, et qui avaient accepté la foi avant leur arrivée, aiment ceux qui émigrent vers eux et ne se sentent pas jaloux de ce qui leur a été donné. Ils les préfèrent à eux, malgré leur pauvreté. Ceux qui se gardent contre leur propre avidité seront bienheureux’’. Le saint Coran veut que le Musulman utilise une partie de ce qu’il possède et le superflu de ce qu’il gagne légalement pour satisfaire ses besoins raisonnables et ceux de sa famille et qu’il dépense le reste dans le chemin d’Allah et pour le bien-être des populations déshéritées. Autrement, il sera coupable, soit de dilapidation, soit d’un plus grand péché : la thésaurisation, deux péchés qui ont été sévèrement dénoncés par l’Islam. Il y a, en effet, dans le Coran, beaucoup de versets qui stigmatisent la prodigalité. Comme celui-ci dit :’’ C’est Lui qui a fait croître toutes sortes de jardins , entreilles ou non en treilles ; les palmiers, les diverses sortes de récoltes alimentaires, les oliviers et les grenadiers, semblables et dissemblables. Mangez de leurs fruits quand ils en produisent ; payez-en les droits le jour de la récolte, et ne soyez pas prodigues. Allah n’aime pas les prodigues. Sourate Al An’am .Verset 141.
Il est expressément dit dans ce verset que la totalité de la production d’une ferme ou d’un jardin n’est pas réservé à la consommation personnelle de son propriétaire. Les autres aussi y ont droit.
Une étude d’ensemble des versets relatifs aux dépenses montre que dans le domaine de l’Economie, l’Islam exige que chacun contribue, dans les limites de ses possibilités, au coût des activités sociales utiles.
‘’Une partie de leurs biens revient de droit aux mendiants et aux déshérités’’ .Sourate Al Zariayyat. Verset 19.Une société dans laquelle il y a deux classes, celle des nantis et celles des dépossédés, n’est pas une société juste.
Toute cette magnificence doit servir à obtenir le contentement d’Allah et être mise au service de l’humanité, afin que celui qui la dépense puisse réaliser un progrès spirituel et que ses relations fraternelles avec les autres puissent se renforcer.
La Zakat
Dans son sens, la Zakat est une catégorie des dépenses publiques effectuées en conformité avec les règles spéciales mentionnées dans la Loi Islamique. Ce secteur de dépenses assure en fait un flot continuel de ressources en provenance des riches vers les pauvres et les très pauvres. Il pourvoit également aux besoins indispensables de la vie sociale.
Le revenu minimum imposable (RMI) au titre la Zakat, dans les différentes situations indique qui est considéré comme riche dans le système économique islamique.
A l’époque où la monnaie fiduciaire n’était pas encore introduite en islam , les métaux précieux , tels que l’or et l’argent, étaient utilisés pour les pièces de monnaies de haute valeur , et les métaux moins chers , tel que le cuivre, pour la petite monnaie. Ceux dont le revenu n’excédait pas la petite monnaie n’avaient pas à payer la Zakat. Mais ceux dont le revenu atteignait un montant tel qu’ils mettaient de côté 20 pièces de monnaie en or, pesant chacune environ 4,61 grammes, ou 200 pièces de monnaie en argent, pesant chacune environ 2,42 grammes, pendant plus de 11 mois sans les utiliser, sont tenus de payer en Zakat 1/40 de leurs économies pour qu’il soit dépensé dans le chemin d’Allah et pour le bien être des populations.
Un fermier qui récolte dans sa ferme ou dans son champ au moins 864 kilogrammes de blé, du mil, di sorgho, de l’arachide, etc. devra payer en Zakat 1/10 de sa production, si sa ferme ou son champ étaient arrosés par l’eau de pluie, de reflux ou d’inondation d’un fleuve, et 1/20, s’il les irriguait lui-même.
Un éleveur de bétail qui nourrissait lui-même son bétail devait donner en zakat un mouton sur quarante têtes, s’il les possédait pendant plus de 11mois. Selon certain hadith, la Zakat doit être payée au pauvre afin de rendre la distribution des richesses plus équitable.
L’Etat a une responsabilité financière et économique qui peut se diviser en deux parties.
1. la responsabilité de subvenir aux besoins des nécessiteux.
2. la responsabilité d’assurer la direction dans les différents secteurs de la production et de la distribution.
Dans le Système Islamique, une partie du revenu doit aller dans les caisses du Trésor Public .cette partie inclut :
1- le Kharâj lequel est une partie des revenus des terres de l’Etat concédés au secteur privé en vue de les cultiver.
2- Le Khoms, lequel est constitué de 20% des butins pris pendant une guerre livrée par les Musulmans pour défendre les territoires islamiques, ou défendre la vérité, la justice et la liberté. Dans un sens plus large, le Khoms représente 20% du revenu de chaque individu après déduction de ses dépenses personnelles, familiales et professionnelles. C’est aussi 20% du revenu provenant de la pêche de perles, de l’extraction des minéraux ; etc.
3- les biens de ceux qui meurent sans laisser d’héritiers.
Il y a aussi d’autres sources mentionnées dans la Loi Islamique, dont une partie du revenu doit être déposée dans le Trésor Public. Il est du devoir de l’Etat Islamique de collecter ces revenus et de les mettre dans le Trésor Public afin de s’en servir pour la satisfaction de besoins tels que :
1- l’établissement et l’entretien des institutions d’éducation, de santé, et des centres pour la promotion des valeurs islamiques.
2- La défense du territoire et le combat pour la liberté des autres contrées.
3- Le paiement des salaires, des allocations et des pensions des fonctionnaires du gouvernement ;
4- Les secours aux pauvres qui n’ont pas le droit de recevoir la charité comme les descendants du Saint Prophète (pslf) ;
5- La garantie de secours à tous les pauvres.
L’engagement de l’Etat de fournir les moyens d’existence à tous les nécessiteux confirme que ceux –ci ne doivent pas dépendre même du soutien des autres Musulmans.
En outre, dans certains cas l’Etat a la responsabilité de veiller à ce que les individus s’acquittent de leurs responsabilités financières. Au cas où ces derniers y failliraient, il est du devoir de l’Etat de leur demander de payer leur dû, pour être dépensé sous son égide.
L’Administration doit être la gardienne et la protectrice des intérêts publics et notamment ceux des pauvres. Et non la protectrice des profits illégaux des riches.
A la lumière de ces principes coraniques, si expressément affirmés dans les traditions islamiques, ceux qui servir le peuple en tant que Gouvernants doivent mener une vie modeste comme celle proche des pauvres, de cette façon, ils partageront sur le plan économique, le sort des pauvres et non celui des riches.
Chérif Abujafar Kane
mballosherif@yahoo.fr