Le respect de l’Etat de droit gage d’une bonne gouvernance !
Au Sénégal comme ailleurs en Afrique, promouvoir le respect de l’Etat de droit devrait constituer un défi majeur aidant à créer un environnement stable dans lequel les citoyens sont informés de leurs droits. Sans cet Etat de droit, la bonne gouvernance est impossible.
De même l’indépendance de la justice aiderait aussi à promouvoir l’Etat de droit dans la mesure où celle-ci reste relative dans la plupart des pays où les ingérences politiques restent courantes et où certains agents judiciaires sont amener à obéir aveuglément au pouvoir plutôt qu’à défendre les principes constitutionnels et les droits des citoyens. Beaucoup de pays conservent aujourd’hui des législations qu’il faut moderniser afin de les rendre conformes aux dispositions institutionnelles conçues pour protéger la liberté et les droits des individus. Ainsi le défi au Sénégal et ailleurs en Afrique aujourd’hui est l’amélioration des systèmes judiciaires. Cependant ceci doit être couplé d’une redéfinition du rôle du Parlement.
Quel rôle doit jouer le Parlement ?
Comment promouvoir des dispositions claires concernant la séparation des pouvoirs, et notamment des mécanismes constitutionnels, juridiques et institutionnels susceptibles d’assurer un meilleur équilibre entre la branche exécutive et le parlement ? Comment encourager les parlements à jouer leur rôle : c’est-à-dire faire contrepoids et demander des comptes à l’exécutif ? Voilà des questions auxquelles ceux qui président au destin de nos pays doivent répondre.
Nous savons tous aujourd’hui que la façon dont les parlementaires s’acquittent de leurs responsabilités a une certaine influence sur le cours de la vie politique. Si dans certains pays les parlementaires affirment de plus en plus leur indépendance et font contrepoids au pouvoir exécutif, dans d’autres ils se heurtent à un certain nombre de contraintes telles que les structures politiques en place qui continuent à favoriser l’exécutif. Cependant, le bon fonctionnement des Parlements est très souvent compromis par une culture démocratique peu développée comme dans notre cher Sénégal où l’Assemblée Nationale continue d’être une simple chambre d’enregistrement ; les projets de lois y passent comme lettre à la poste.
Qu’entend-t-on par démocratie ?
La démocratie comme on dit souvent, est une expérience humaine, une exigence morale dont la nature et la portée varient avec le contexte historique. C’est aussi un moyen de liberté, un instrument de justice, une manière d’assurer le contrôle de la collectivité sur le pouvoir, d’assurer à chacun et à tous la liberté, l’égalité, la justice, le respect de la volonté populaire, la primauté de la loi, la promotion des droits de l’homme. La démocratie se aussi par la possibilité pour les populations de choisir librement leurs dirigeants, de participer à la gestion du pouvoir, de contrôler leurs représentants et de mettre fin à leurs mandats en cas de défaillances. Elle est enfin la possibilité pour les populations de participer au processus de conception, de décision, d’exécution et de contrôle des projets les concernant. En effet, cela nécessite des populations la capacité, mais aussi la clairvoyance à gérer ces atouts. Ce qui présuppose une éducation civique mais aussi des moyens d’exercer le droit d’expression et d’association.
Ici au Sénégal le pluralisme politique est synonyme d’injures, de nihilisme, de népotisme et d’incitation à la haine.
Il est nécessaire alors de repenser nos jeunes démocraties en tenant compte des réalités locales mais aussi des valeurs universelles.
Quels sont les aspects de la bonne gouvernance ? Ce sont :
- L'obligation de rendre compte : les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus.
- La transparence : l'action, et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l'examen des autres secteurs de l'administration, du Parlement, de la société civile et parfois d'institutions et d'autorités extérieures.
- L'efficience et efficacité : les administrations publiques s'attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique.
- La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société, elles tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire aussi l'examen critique du rôle de l'Etat.
- La prospective : les autorités publiques sont en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, etc…).
- La primauté du droit : les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence.
Ainsi on parle de bonne gouvernance dans un Etat lorsque le gouvernement utilise judicieusement les ressources et prend de bonnes politiques qui profitent à la population.
Qu’est ce que le contrôle citoyen ?
On parle de contrôle citoyen de l’action publique quand les citoyens ordinaires, les organisations de la société civile obligent les détenteurs du pouvoir à rendre compte de leurs actions et à assumer leurs responsabilités La notion de contrôle citoyen de l’action publique renvoie à un large éventail de mesures et de mécanismes (autres que le suffrage) auxquels les citoyens, les communautés, les organisations de la société civile et les médias indépendants peuvent recourir pour influencer les tenants du pouvoir dans leurs actions. Ces mesures comprennent, par exemple, la participation des citoyens à l’élaboration des politiques et des plans de développement, la budgétisation participative, le suivi des dépenses publiques, le suivi par les citoyens de la prestation des services publics, etc.
La répartition des richesses.
La majeure partie de la population sénégalaise vit aujourd’hui dans la pauvreté. Ce constat est amer. D’où la nécessité de réformes qui doivent aller dans le sens d’une mobilisation de tous les acteurs économiques et sociaux. De telles réformes passeront inévitablement par une meilleure répartition des ressources et une redistribution plus adéquate des richesses créées. Elles supposent un large consensus social par le biais du jeu démocratique. Le concept de «développement humain» se définit comme un mode de développement qui ne se contente pas de susciter une croissance économique, mais en répartit équitablement les fruits, régénère l’environnement au lieu de le détruire et permet au citoyen de s’affirmer et d’avoir une influence sur le cours de leur existence au lieu d’être marginalisés. Il donne la priorité aux pauvres et élargit l’éventail de leurs possibilités et de leurs choix. Le développement humain se caractérise donc par l’articulation entre les logiques quantitatives de croissance économique et financière et les processus qualitatifs du bien-être social. Il doit permettre à toutes les catégories de population, et notamment aux plus faibles, un accès plus facile à la santé, à l’éducation et aux ressources nécessaires à la qualité de la vie. Si le concept du développement humain est devenu le nouveau paradigme du développement, c’est bien parce qu’il met l’homme au cœur de l’économie politique. Il a le mérite de promouvoir une vision plus large du développement qui dépasse la simple croissance des richesses matérielles et financières pour intégrer les processus de leur répartition. Ainsi le concept de développement humain est fondé sur le principe que la croissance économique n’est pas suffisante en soi pour garantir le développement si elle n’est pas accompagnée d’investissements dans le capital humain.
Serigne Samba Ndiaye : Enseignant, Chercheur, Phytothérapeute
Au Sénégal comme ailleurs en Afrique, promouvoir le respect de l’Etat de droit devrait constituer un défi majeur aidant à créer un environnement stable dans lequel les citoyens sont informés de leurs droits. Sans cet Etat de droit, la bonne gouvernance est impossible.
De même l’indépendance de la justice aiderait aussi à promouvoir l’Etat de droit dans la mesure où celle-ci reste relative dans la plupart des pays où les ingérences politiques restent courantes et où certains agents judiciaires sont amener à obéir aveuglément au pouvoir plutôt qu’à défendre les principes constitutionnels et les droits des citoyens. Beaucoup de pays conservent aujourd’hui des législations qu’il faut moderniser afin de les rendre conformes aux dispositions institutionnelles conçues pour protéger la liberté et les droits des individus. Ainsi le défi au Sénégal et ailleurs en Afrique aujourd’hui est l’amélioration des systèmes judiciaires. Cependant ceci doit être couplé d’une redéfinition du rôle du Parlement.
Quel rôle doit jouer le Parlement ?
Comment promouvoir des dispositions claires concernant la séparation des pouvoirs, et notamment des mécanismes constitutionnels, juridiques et institutionnels susceptibles d’assurer un meilleur équilibre entre la branche exécutive et le parlement ? Comment encourager les parlements à jouer leur rôle : c’est-à-dire faire contrepoids et demander des comptes à l’exécutif ? Voilà des questions auxquelles ceux qui président au destin de nos pays doivent répondre.
Nous savons tous aujourd’hui que la façon dont les parlementaires s’acquittent de leurs responsabilités a une certaine influence sur le cours de la vie politique. Si dans certains pays les parlementaires affirment de plus en plus leur indépendance et font contrepoids au pouvoir exécutif, dans d’autres ils se heurtent à un certain nombre de contraintes telles que les structures politiques en place qui continuent à favoriser l’exécutif. Cependant, le bon fonctionnement des Parlements est très souvent compromis par une culture démocratique peu développée comme dans notre cher Sénégal où l’Assemblée Nationale continue d’être une simple chambre d’enregistrement ; les projets de lois y passent comme lettre à la poste.
Qu’entend-t-on par démocratie ?
La démocratie comme on dit souvent, est une expérience humaine, une exigence morale dont la nature et la portée varient avec le contexte historique. C’est aussi un moyen de liberté, un instrument de justice, une manière d’assurer le contrôle de la collectivité sur le pouvoir, d’assurer à chacun et à tous la liberté, l’égalité, la justice, le respect de la volonté populaire, la primauté de la loi, la promotion des droits de l’homme. La démocratie se aussi par la possibilité pour les populations de choisir librement leurs dirigeants, de participer à la gestion du pouvoir, de contrôler leurs représentants et de mettre fin à leurs mandats en cas de défaillances. Elle est enfin la possibilité pour les populations de participer au processus de conception, de décision, d’exécution et de contrôle des projets les concernant. En effet, cela nécessite des populations la capacité, mais aussi la clairvoyance à gérer ces atouts. Ce qui présuppose une éducation civique mais aussi des moyens d’exercer le droit d’expression et d’association.
Ici au Sénégal le pluralisme politique est synonyme d’injures, de nihilisme, de népotisme et d’incitation à la haine.
Il est nécessaire alors de repenser nos jeunes démocraties en tenant compte des réalités locales mais aussi des valeurs universelles.
Quels sont les aspects de la bonne gouvernance ? Ce sont :
- L'obligation de rendre compte : les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leur action et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus.
- La transparence : l'action, et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l'examen des autres secteurs de l'administration, du Parlement, de la société civile et parfois d'institutions et d'autorités extérieures.
- L'efficience et efficacité : les administrations publiques s'attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l'intention des responsables de l'action publique.
- La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l'évolution de la société, elles tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu'elles définissent l'intérêt général et elles sont prêtes à faire aussi l'examen critique du rôle de l'Etat.
- La prospective : les autorités publiques sont en mesure d'anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d'élaborer des politiques qui tiennent compte de l'évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, etc…).
- La primauté du droit : les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence.
Ainsi on parle de bonne gouvernance dans un Etat lorsque le gouvernement utilise judicieusement les ressources et prend de bonnes politiques qui profitent à la population.
Qu’est ce que le contrôle citoyen ?
On parle de contrôle citoyen de l’action publique quand les citoyens ordinaires, les organisations de la société civile obligent les détenteurs du pouvoir à rendre compte de leurs actions et à assumer leurs responsabilités La notion de contrôle citoyen de l’action publique renvoie à un large éventail de mesures et de mécanismes (autres que le suffrage) auxquels les citoyens, les communautés, les organisations de la société civile et les médias indépendants peuvent recourir pour influencer les tenants du pouvoir dans leurs actions. Ces mesures comprennent, par exemple, la participation des citoyens à l’élaboration des politiques et des plans de développement, la budgétisation participative, le suivi des dépenses publiques, le suivi par les citoyens de la prestation des services publics, etc.
La répartition des richesses.
La majeure partie de la population sénégalaise vit aujourd’hui dans la pauvreté. Ce constat est amer. D’où la nécessité de réformes qui doivent aller dans le sens d’une mobilisation de tous les acteurs économiques et sociaux. De telles réformes passeront inévitablement par une meilleure répartition des ressources et une redistribution plus adéquate des richesses créées. Elles supposent un large consensus social par le biais du jeu démocratique. Le concept de «développement humain» se définit comme un mode de développement qui ne se contente pas de susciter une croissance économique, mais en répartit équitablement les fruits, régénère l’environnement au lieu de le détruire et permet au citoyen de s’affirmer et d’avoir une influence sur le cours de leur existence au lieu d’être marginalisés. Il donne la priorité aux pauvres et élargit l’éventail de leurs possibilités et de leurs choix. Le développement humain se caractérise donc par l’articulation entre les logiques quantitatives de croissance économique et financière et les processus qualitatifs du bien-être social. Il doit permettre à toutes les catégories de population, et notamment aux plus faibles, un accès plus facile à la santé, à l’éducation et aux ressources nécessaires à la qualité de la vie. Si le concept du développement humain est devenu le nouveau paradigme du développement, c’est bien parce qu’il met l’homme au cœur de l’économie politique. Il a le mérite de promouvoir une vision plus large du développement qui dépasse la simple croissance des richesses matérielles et financières pour intégrer les processus de leur répartition. Ainsi le concept de développement humain est fondé sur le principe que la croissance économique n’est pas suffisante en soi pour garantir le développement si elle n’est pas accompagnée d’investissements dans le capital humain.
Serigne Samba Ndiaye : Enseignant, Chercheur, Phytothérapeute