La coalition Sopi prise dans son propre piège

Lors de l’élection du Président de l’institution régionale, la coalition Sopi avait perdu la manche au bénéfice de la coalition And Liggey Senegaal qui s’était allié avec Benno Siggil Senegaal pour rafler le poste et infliger un revers à la majorité présidentielle. Mais, la trajectoire prise hier par la première session du conseil, montre bien que le Président de l’institution, en l’occurrence l’ancien Gouverneur Idrissa Camara et sa coalition And Liggey Sénégal, n’ont pas les coudées franches. Cette situation tient au fait qu’aucune des trois coalitions qui composent le conseil n’est majoritaire. Et la coalition sopi, forte de ses 24 membres, est très loin d’avoir jeté les armes même si elle avait boycotté le reste des travaux lors de l’élection du président. La preuve en a été donnée hier avec le dialogue de sourds qui a marqué le débat autour de la nécessité ou non d’installer 16 commissions au lieu des 4 commissions. Selon notre source, si les libéraux se sont accrochés à la proposition, c’est parce qu’ils avaient la ferme intention de prendre leur revanche sur les partisans de Idrissa Seck à l’occasion de l’élection des présidents des différentes commissions. La stratégie qu’ils ont commencé à dérouler dès l’ouverture des travaux consistait à faire en sorte de prendre à leur tour toutes les commissions et laver ainsi l’affront politique subi lors de l’élection du président. Mais le décor a beaucoup changé, car lors de l’installation du président, c’est Idrissa Seck lui-même qui était sur place pour mener les négociations alors qu’hier, il était absent pour avoir démissionné du conseil et remplacé par Yankhoba Diattara. Pour atteindre leur objectif, des sources révèlent que la coalition Sopi avait acquis la complicité de plusieurs conseillers de Benno. Mais comme d’habitude, son premier handicap a été d’ordre interne puisque les membres ne se sont pas entendus sur le schéma organisationnel qu’ils devaient défendre. Si le Président du Conseil Rural libéral de Niakhène Ibra Diakhaté était pressenti pour la commission des finances, la pomme de discorde a été la commission de la coopération décentralisée qu’ils comptaient proposer. Aymérou Gning du Pds est venu disputer le poste à un membre d’un parti allié. Or, les libéraux ne savaient peut-être pas qu’ils étaient en train de se disputer la peau de l’ours avant de l’avoir abattu. En effet, un dialogue de sourds est intervenu autour du nombre de commissions et le principe d’une commission de la coopération décentralisée a été rejeté dans un premier temps même si des conseillers ont continué d’insister sur sa pertinence. Toujours est-il que, jusque dans la nuit, les différents groupes que sont le groupe Benno Siggil Senegaal, le groupe libéral composé des partisans d’Idrissa Seck et le groupe Libéral et Démocratique étaient toujours en concertations internes autour de la question du nombre de commissions. Pour le Président Idrissa Camara, il ne sert à rien de mettre en place une multitude de commissions tout en sachant que la difficulté de les doter de moyens conséquents pour être opérationnelles va surgir. D’autant plus que, note-t-il, le fonds de dotation mis à la disposition du conseil régional par l’Etat vient de connaître une baisse de 192 millions. Finalement, les conseillers régionaux sont tombés d’accord sur 16 commissions. Mais contrairement au schéma qu’ils avaient mis en place avec la coalition Sopi, les conseillers de Benno Siggil Senegaal se sont alliés avec le Rewmi de Idrissa Seck. Minorisés, les conseillers de la coalition présidentielle ont préféré quitter la salle, boycottant ainsi le reste des travaux.

Mbaye Samb l'AS