Les trafiquants sud-américains ont franchi un nouveau seuil en acheminant de la cocaïne au Mali, depuis le Venezuela, à bord d’un avion cargo Boeing affrété pour l’occasion, utilisant ainsi des moyens de plus en plus importants et sophistiqués. Mais l’Afrique de l’Ouest, important point de transit vers les marchés européens, est également en train de devenir une zone de production, comme l’atteste la découverte récente en Guinée de sites de fabrication d’héroïne, de cocaïne et d’ecstasy.
« Un Boeing cargo parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale à 15 km de Gao (nord-est) avant de décharger de la cocaïne et d’autres produits illicites », a indiqué lundi à Dakar le responsable régional de l’Office de l’Onu contre la drogue et le crime (Onudc) Alexandre Schmidt. « Il a ensuite voulu décoller et s’est écrasé le 5 novembre », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
La quantité de drogue n’est pas connue mais « un Boeing peut transporter 10 tonnes de cocaïne », a-t-il souligné. La drogue n’a pas été retrouvée. L’agence internationale Interpol a été saisie et une enquête est en cours, selon lui.
La carcasse de l’avion « a ensuite été incendiée par les trafiquants pour faire disparaître toute trace. Mais les numéros de référence ont été pris, une enquête est en cours sur le propriétaire. Aucun cadavre n’a été retrouvé sur place » à la suite de l’accident, a souligné le responsable. « On ne sait pas depuis combien de temps cela dure, on ne peut pas dire si c’est le premier ou le dernier vol de ce type », a-t-il précisé. « Mais cela pourrait être considéré comme un nouveau mode opératoire et c’est inquiétant », selon M. Schmidt.
Selon lui, « il n’y a pas de couverture radar dans cette zone », située à un millier de kilomètres de la capitale Bamako, dans la région du Sahara, propice aux trafics en tout genre (drogue, armes, migrants, cigarettes...) et où circulent des rebelles touareg et des combattants islamistes. Les autorités maliennes n’avaient pas officiellement réagi lundi soir. Mais plusieurs responsables s’exprimant sous couvert de l’anonymat ont exprimé leur agacement.
« Nous sommes bien sûr en rapport avec l’Onudc. Mais si nous voulons faire une enquête sérieuse, il faut être prudent, très prudent », a affirmé à l’Afp un responsable malien qui ne souhaite pas être cité. « Parler de cette affaire maintenant peut contribuer à faire disparaître des preuves, des témoins, des personnes impliquées », a estimé un autre officiel malien.
Mais l’Afrique de l’Ouest, qui regroupe des pays parmi les plus pauvres du monde, n’est pas qu’une zone de transit. La découverte par les forces de sécurité, en juillet en Guinée, d’importantes quantités de produits chimiques sur plusieurs sites de Conakry prouve que tout était en place pour fabriquer de l’héroïne à partir de l’opium, de la cocaïne pure et de l’ecstasy. L’opium aurait été acheminé par « des groupes nigérians basés au Pakistan », a estimé le représentant régional de l’Onudc.
Ces dernières années, le trafic de drogue transitant par l’Afrique de l’Ouest, essentiellement de la cocaïne, était entre les mains des cartels colombiens passant par le Venezuela. « Mais aujourd’hui, il y a de plus en plus de groupes de Nigérians qui partent au Brésil, à Sao Paulo, acheter de la drogue pour l’acheminer en Europe via leur diaspora », a précisé M. Schmidt.
Ces nouveaux acteurs seraient, selon lui, « en concurrence » avec les trafiquants sud-américains. « On peut s’attendre à des violences entre cartels colombiens et nigérians », a prévenu le représentant régional de l’Onudc.
afp
« Un Boeing cargo parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale à 15 km de Gao (nord-est) avant de décharger de la cocaïne et d’autres produits illicites », a indiqué lundi à Dakar le responsable régional de l’Office de l’Onu contre la drogue et le crime (Onudc) Alexandre Schmidt. « Il a ensuite voulu décoller et s’est écrasé le 5 novembre », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
La quantité de drogue n’est pas connue mais « un Boeing peut transporter 10 tonnes de cocaïne », a-t-il souligné. La drogue n’a pas été retrouvée. L’agence internationale Interpol a été saisie et une enquête est en cours, selon lui.
La carcasse de l’avion « a ensuite été incendiée par les trafiquants pour faire disparaître toute trace. Mais les numéros de référence ont été pris, une enquête est en cours sur le propriétaire. Aucun cadavre n’a été retrouvé sur place » à la suite de l’accident, a souligné le responsable. « On ne sait pas depuis combien de temps cela dure, on ne peut pas dire si c’est le premier ou le dernier vol de ce type », a-t-il précisé. « Mais cela pourrait être considéré comme un nouveau mode opératoire et c’est inquiétant », selon M. Schmidt.
Selon lui, « il n’y a pas de couverture radar dans cette zone », située à un millier de kilomètres de la capitale Bamako, dans la région du Sahara, propice aux trafics en tout genre (drogue, armes, migrants, cigarettes...) et où circulent des rebelles touareg et des combattants islamistes. Les autorités maliennes n’avaient pas officiellement réagi lundi soir. Mais plusieurs responsables s’exprimant sous couvert de l’anonymat ont exprimé leur agacement.
« Nous sommes bien sûr en rapport avec l’Onudc. Mais si nous voulons faire une enquête sérieuse, il faut être prudent, très prudent », a affirmé à l’Afp un responsable malien qui ne souhaite pas être cité. « Parler de cette affaire maintenant peut contribuer à faire disparaître des preuves, des témoins, des personnes impliquées », a estimé un autre officiel malien.
Mais l’Afrique de l’Ouest, qui regroupe des pays parmi les plus pauvres du monde, n’est pas qu’une zone de transit. La découverte par les forces de sécurité, en juillet en Guinée, d’importantes quantités de produits chimiques sur plusieurs sites de Conakry prouve que tout était en place pour fabriquer de l’héroïne à partir de l’opium, de la cocaïne pure et de l’ecstasy. L’opium aurait été acheminé par « des groupes nigérians basés au Pakistan », a estimé le représentant régional de l’Onudc.
Ces dernières années, le trafic de drogue transitant par l’Afrique de l’Ouest, essentiellement de la cocaïne, était entre les mains des cartels colombiens passant par le Venezuela. « Mais aujourd’hui, il y a de plus en plus de groupes de Nigérians qui partent au Brésil, à Sao Paulo, acheter de la drogue pour l’acheminer en Europe via leur diaspora », a précisé M. Schmidt.
Ces nouveaux acteurs seraient, selon lui, « en concurrence » avec les trafiquants sud-américains. « On peut s’attendre à des violences entre cartels colombiens et nigérians », a prévenu le représentant régional de l’Onudc.
afp