Or il y avait des raisons d'être inquiet. La campagne électorale fut meurtrière : au moins six morts - des manifestants tombés sous les coups, les roues ou les balles des forces de l'ordre. Un bilan choquant au Sénégal. Surtout, on prêtait au président la volonté de se maintenir au pouvoir coûte que coûte. Sa façon de répéter qu'il allait l'emporter au premier tour malgré l'usure du pouvoir qu'il occupe depuis 2000 ; malgré sa défaite aux législatives de 2009 ; malgré son âge avancé ; malgré le vide qu'il a fait autour de lui ; malgré ses tours de passe-passe constitutionnels répétés. Tout cela sentait la magouille électorale à venir. Il n'en fut rien, tant mieux.
Cela prouve surtout que la démocratie sénégalaise et ses contre-pouvoirs ne fonctionnent pas si mal. Elle l'avait déjà démontré en juin 2011. L'opposition politique, la société civile, la presse, les étudiants et les rappeurs s'étaient levés pour bloquer une loi qui aurait permis au président sortant de se faire réélire avec seulement 25 % des voix et d'ouvrir la voie à une transmission héréditaire de la présidence à son fils Karim. Abdoulaye Wade s'était piteusement replié. La mobilisation de ces mêmes forces pour surveiller le bon déroulement du vote (ainsi que le déploiement d'observateurs internationaux) a abouti à un résultat transparent, le 26 février.
Il ne reste plus qu'à espérer un second tour - le 18 ou le 25 mars - aussi paisible. Abdoulaye Wade l'abordera en ballottage défavorable face à Macky Sall (50 ans), un de ses anciens premiers ministres, libéral comme lui. Par le jeu des alliances, M. Sall apparaît le mieux placé pour devenir le quatrième président du Sénégal depuis l'indépendance, en 1960.
En cas d'échec, souhaitons qu'Abdoulaye Wade se rappelle l'hommage qu'il a lui-même prononcé au lendemain du premier tour sur la solidité de la démocratie sénégalaise. Et qu'il respecte le verdict des urnes. En attendant, la vigilance est toujours de mise
Cela prouve surtout que la démocratie sénégalaise et ses contre-pouvoirs ne fonctionnent pas si mal. Elle l'avait déjà démontré en juin 2011. L'opposition politique, la société civile, la presse, les étudiants et les rappeurs s'étaient levés pour bloquer une loi qui aurait permis au président sortant de se faire réélire avec seulement 25 % des voix et d'ouvrir la voie à une transmission héréditaire de la présidence à son fils Karim. Abdoulaye Wade s'était piteusement replié. La mobilisation de ces mêmes forces pour surveiller le bon déroulement du vote (ainsi que le déploiement d'observateurs internationaux) a abouti à un résultat transparent, le 26 février.
Il ne reste plus qu'à espérer un second tour - le 18 ou le 25 mars - aussi paisible. Abdoulaye Wade l'abordera en ballottage défavorable face à Macky Sall (50 ans), un de ses anciens premiers ministres, libéral comme lui. Par le jeu des alliances, M. Sall apparaît le mieux placé pour devenir le quatrième président du Sénégal depuis l'indépendance, en 1960.
En cas d'échec, souhaitons qu'Abdoulaye Wade se rappelle l'hommage qu'il a lui-même prononcé au lendemain du premier tour sur la solidité de la démocratie sénégalaise. Et qu'il respecte le verdict des urnes. En attendant, la vigilance est toujours de mise