La dépigmentation cosmétique communément appelé « xeesal » au Sénégal demeure un véritable phénomène de société. Ce phénomène de dépigmentation est généralement observé chez les sénégalaises âgées de 20 à 40 ans, chez les femmes mariées ou faisant état d’un compagnon, chez les femmes ayant un niveau de scolarisation primaire, chez celles ayant une activité professionnelle comportant un contact avec une clientèle etc.
Quelles sont les principales motivations ?
En général, les principales motivations des utilisatrices de ces produits de dépigmentation sont le suivi de la mode, le désir d’être belle, par imitation ou par incitation directe. La dépigmentation cosmétique s’apparente souvent à un phénomène de mode dans lequel on s’identifie à un groupe. Ceux qui s’adonnent à cette pratique revendiquent implicitement certaines valeurs : urbanité, modernité, pouvoir de séduction etc … L’ampleur de ce phénomène de société nous a poussé à nous intéresser à la question. Faut-il accuser, calomnier, informer ou aider ? Nous pensons qu’en évoquant ici les maux liés à cette pratique, nous arrivons à en débarrasser beaucoup d’adeptes.
Diverses manifestations cutanées accompagnent cette dépigmentation
Dans la plupart des cas les femmes qui pratiquent la dépigmentation cosmétique présentent des dermatoses infectieuses, elles sont sujettes à des gales profuses qui occasionnent beaucoup de démangeaisons ou encore de nombreuses infections bactériennes et virales. Les crèmes corticoïdes entraînent un amincissement de la peau qui occasionne des problèmes de cicatrisation. Le réseau vasculaire devient de plus en plus apparent. On note aussi chez ces femmes une hyperpilosité, des duvets à des endroits inhabituels du corps de larges vergetures. Notons que les produits à base de corticoïde provoquent généralement des lésions acnéiques (points noirs et points blancs) partout sur la peau du sujet. Les produits à base d’hydroquinone, quant à eux, sont à l’origine des troubles pigmentaires.
Quels sont les risques de la dépigmentation cosmétique ?
Les principaux risques de ce phénomène de société sont :
• Le blocage de la mélanine ou sa destruction
• Des dermatoses ou des plaies inguérissables
• La peau qui perd sa capacité de régénération
• Des infections néonatales chez la femme enceinte
• Une atrophie ou mort de la peau
• Affaiblissement de la peau qui ne peut plus lutter contre les maladies
• La cortisone à haute dose entraîne le risque d’hypertension artérielle, de diabète, de cancer de la peau, d’insuffisance rénale, de cycles irréguliers, de problèmes osseux car les corticoïdes empêchent la consolidation des articulations.
• L’hydroquinone, l’arbutine, l’acide kojique ou l’acide azélaique qui sont courants dans la composition des éclaircissants, entraînent une irritation, une sensation de piqûre, des brûlures, des tâches sombres, etc… L’arbutine ne doit pas dépasser 0,04%.
Quel est le rôle de la mélanine ?
La mélanine détermine non seulement la couleur de la peau mais également celle de l’iris, en lui donnant des nuances plutôt foncées. La coloration bleue des yeux est la traduction de son absence dans les couches profondes de l’iris. Le rôle de la mélanine est de protéger la peau contre les rayons ultraviolets du soleil, qui accentuent le processus de vieillissement et de cancer de la peau. Le métabolisme de la vitamine D, et plus particulièrement sa synthèse sous l’effet des rayons lumineux, sont perturbés par la quantité plus ou moins importante de mélanine. C’est ainsi que sous certaines latitudes, et plus particulièrement dans les pays froids, un individu dont la peau contient une grande quantité de mélanine (race noire) est plus exposé au rachitisme que l’enfant blanc.
Les mécanismes de risque du rayonnement ultraviolet
Les rayons UVC sont arrêtés par la couche d’ozone, nous recevons essentiellement des UVA et UVB. Ces derniers, plus courts, pénètrent dans la couche la plus profonde de l’épiderme, où ils endommagent l’ADN de nos cellules et peuvent modifier leur message génétique. Chez un individu sain, les cellules sont pourvues d’un système de réparation de l’ADN qui intervient au fur et à mesure que se produisent les dégâts causés par les UV. Mais, lorsque les lésions sont trop nombreuses, le système de réparation peut être débordé et se trouver dans l’incapacité de régénérer toutes les cellules endommagées qui deviennent défectueuses. Certaines de ces cellules mutées peuvent acquérir la capacité à se diviser anarchiquement, produisant une tumeur. Les UVA n’attaquent pas directement l’ADN. Ils pénètrent plus profondément dans la peau et provoquent la formation d’éléments biologiques nocifs : les radicaux libres. Ceux-ci sont responsables de la détérioration des lipides, des protéines et de l’ADN des chromosomes des cellules ainsi que de la destruction des fibres de collagène et d’élastine. Les UVA contribuent ainsi à l’endommagement, au vieillissement prématuré de la peau et à l’apparition du cancer cutané. La peau perd de son élasticité et de sa souplesse.
Heureusement que la peau possède une protection naturelle !
La peau est le plus gros organe du corps (1,6 m2 de surface). En matière de protection solaire, elle joue un rôle de filtre. Pilosité, couche cornée, sueur, sébum, et caroténoïdes, sont autant d’éléments naturels qui assurent une protection contre le rayonnement solaire, notamment les infrarouges et les ultraviolets. En effet les cellules responsables de notre sensibilité à la lumière sont les mélanocytes, qui produisent des pigments, la mélanine. Elle joue un rôle photo protecteur important : diffraction, absorption des photons, transformation des radicaux libres. Chacun de nous possède un « capital soleil » à sa naissance, qui lui permette d’encaisser une quantité déterminée d’UV tout au long de sa vie. En dépassant cette limite, il risque de développer un cancer de la peau. De même un blocage ou une destruction de la mélanine par les produits de dépigmentation expose aussi à ce type de risque.
Comment se protéger encore du rayonnement solaire ?
Les possibilités de protection sont nombreuses, j’en citerai quelques :
- Evitez les expositions prolongées au soleil surtout aux heures les plus chaudes.
- Utilisez des verres solaires offrant la meilleure protection contre les rayons ultraviolets.
- Portez des vêtements secs (un vêtement mouillé laisse passer plus de rayons), de couleurs (les vêtements de couleurs protègent mieux contre les rayonnements visibles et les UV).
- Protégez-vous avant d’aller nager : les UV pénètrent dans l’eau jusqu’à un mètre de profondeur.
- Ne vous parfumez pas avant une exposition solaire et évitez l’utilisation de produits alcoolisés du type déodorant, parfum, ils sont photo-sensibilisants et peuvent provoquer des allergies et des brûlures graves au soleil.
Serigne Samba Ndiaye : Enseignant-Chercheur Phytotérapeute-Tradipraticien
Quelles sont les principales motivations ?
En général, les principales motivations des utilisatrices de ces produits de dépigmentation sont le suivi de la mode, le désir d’être belle, par imitation ou par incitation directe. La dépigmentation cosmétique s’apparente souvent à un phénomène de mode dans lequel on s’identifie à un groupe. Ceux qui s’adonnent à cette pratique revendiquent implicitement certaines valeurs : urbanité, modernité, pouvoir de séduction etc … L’ampleur de ce phénomène de société nous a poussé à nous intéresser à la question. Faut-il accuser, calomnier, informer ou aider ? Nous pensons qu’en évoquant ici les maux liés à cette pratique, nous arrivons à en débarrasser beaucoup d’adeptes.
Diverses manifestations cutanées accompagnent cette dépigmentation
Dans la plupart des cas les femmes qui pratiquent la dépigmentation cosmétique présentent des dermatoses infectieuses, elles sont sujettes à des gales profuses qui occasionnent beaucoup de démangeaisons ou encore de nombreuses infections bactériennes et virales. Les crèmes corticoïdes entraînent un amincissement de la peau qui occasionne des problèmes de cicatrisation. Le réseau vasculaire devient de plus en plus apparent. On note aussi chez ces femmes une hyperpilosité, des duvets à des endroits inhabituels du corps de larges vergetures. Notons que les produits à base de corticoïde provoquent généralement des lésions acnéiques (points noirs et points blancs) partout sur la peau du sujet. Les produits à base d’hydroquinone, quant à eux, sont à l’origine des troubles pigmentaires.
Quels sont les risques de la dépigmentation cosmétique ?
Les principaux risques de ce phénomène de société sont :
• Le blocage de la mélanine ou sa destruction
• Des dermatoses ou des plaies inguérissables
• La peau qui perd sa capacité de régénération
• Des infections néonatales chez la femme enceinte
• Une atrophie ou mort de la peau
• Affaiblissement de la peau qui ne peut plus lutter contre les maladies
• La cortisone à haute dose entraîne le risque d’hypertension artérielle, de diabète, de cancer de la peau, d’insuffisance rénale, de cycles irréguliers, de problèmes osseux car les corticoïdes empêchent la consolidation des articulations.
• L’hydroquinone, l’arbutine, l’acide kojique ou l’acide azélaique qui sont courants dans la composition des éclaircissants, entraînent une irritation, une sensation de piqûre, des brûlures, des tâches sombres, etc… L’arbutine ne doit pas dépasser 0,04%.
Quel est le rôle de la mélanine ?
La mélanine détermine non seulement la couleur de la peau mais également celle de l’iris, en lui donnant des nuances plutôt foncées. La coloration bleue des yeux est la traduction de son absence dans les couches profondes de l’iris. Le rôle de la mélanine est de protéger la peau contre les rayons ultraviolets du soleil, qui accentuent le processus de vieillissement et de cancer de la peau. Le métabolisme de la vitamine D, et plus particulièrement sa synthèse sous l’effet des rayons lumineux, sont perturbés par la quantité plus ou moins importante de mélanine. C’est ainsi que sous certaines latitudes, et plus particulièrement dans les pays froids, un individu dont la peau contient une grande quantité de mélanine (race noire) est plus exposé au rachitisme que l’enfant blanc.
Les mécanismes de risque du rayonnement ultraviolet
Les rayons UVC sont arrêtés par la couche d’ozone, nous recevons essentiellement des UVA et UVB. Ces derniers, plus courts, pénètrent dans la couche la plus profonde de l’épiderme, où ils endommagent l’ADN de nos cellules et peuvent modifier leur message génétique. Chez un individu sain, les cellules sont pourvues d’un système de réparation de l’ADN qui intervient au fur et à mesure que se produisent les dégâts causés par les UV. Mais, lorsque les lésions sont trop nombreuses, le système de réparation peut être débordé et se trouver dans l’incapacité de régénérer toutes les cellules endommagées qui deviennent défectueuses. Certaines de ces cellules mutées peuvent acquérir la capacité à se diviser anarchiquement, produisant une tumeur. Les UVA n’attaquent pas directement l’ADN. Ils pénètrent plus profondément dans la peau et provoquent la formation d’éléments biologiques nocifs : les radicaux libres. Ceux-ci sont responsables de la détérioration des lipides, des protéines et de l’ADN des chromosomes des cellules ainsi que de la destruction des fibres de collagène et d’élastine. Les UVA contribuent ainsi à l’endommagement, au vieillissement prématuré de la peau et à l’apparition du cancer cutané. La peau perd de son élasticité et de sa souplesse.
Heureusement que la peau possède une protection naturelle !
La peau est le plus gros organe du corps (1,6 m2 de surface). En matière de protection solaire, elle joue un rôle de filtre. Pilosité, couche cornée, sueur, sébum, et caroténoïdes, sont autant d’éléments naturels qui assurent une protection contre le rayonnement solaire, notamment les infrarouges et les ultraviolets. En effet les cellules responsables de notre sensibilité à la lumière sont les mélanocytes, qui produisent des pigments, la mélanine. Elle joue un rôle photo protecteur important : diffraction, absorption des photons, transformation des radicaux libres. Chacun de nous possède un « capital soleil » à sa naissance, qui lui permette d’encaisser une quantité déterminée d’UV tout au long de sa vie. En dépassant cette limite, il risque de développer un cancer de la peau. De même un blocage ou une destruction de la mélanine par les produits de dépigmentation expose aussi à ce type de risque.
Comment se protéger encore du rayonnement solaire ?
Les possibilités de protection sont nombreuses, j’en citerai quelques :
- Evitez les expositions prolongées au soleil surtout aux heures les plus chaudes.
- Utilisez des verres solaires offrant la meilleure protection contre les rayons ultraviolets.
- Portez des vêtements secs (un vêtement mouillé laisse passer plus de rayons), de couleurs (les vêtements de couleurs protègent mieux contre les rayonnements visibles et les UV).
- Protégez-vous avant d’aller nager : les UV pénètrent dans l’eau jusqu’à un mètre de profondeur.
- Ne vous parfumez pas avant une exposition solaire et évitez l’utilisation de produits alcoolisés du type déodorant, parfum, ils sont photo-sensibilisants et peuvent provoquer des allergies et des brûlures graves au soleil.
Serigne Samba Ndiaye : Enseignant-Chercheur Phytotérapeute-Tradipraticien