La dic piste les casseurs du 17 août

Les nervis écroués dans l’affaire du saccage des bureaux de L’As et 24 Heures Chrono ont, soit bon dos, soit ce sont des criminels multirécidivistes. Ils sont, en effet, dans le collimateur de la Division des investigations criminelles dans l’attentat au cocktail Molotov commis devant la Police de Dieuppeul, et intervenu dimanche 24 août dernier. Interpellés dans le cadre de l’enquête sur la mise à sac des organes de presse dans laquelle le ministre Farba Senghor est cité comme commanditaire, ces nervis sont aujourd’hui mis en cause dans l’attentat du commissariat de Dieuppeul. De sources très proches de l’enquête renseignent que les investigations de la Dic, qui a en charge cette affaire, «supposent que les mêmes nervis qui ont attaqué L’As et 24 Heures Chono, ont participé à l’attentat contre la police». Les enquêteurs ont de très fortes présomptions sur le lien entre les expéditions punitives contre les deux organes de presse et l’attentat au cocktail Molotov à la police de Dieuppeul. Et pour cause… Il faut d’abord signaler que la Dic dispose, aujourd’hui, d’un laboratoire assez outillé en matériel informatique pour pouvoir détecter une zone d’émission de messages Sms et d’appels téléphoniques. Ensuite, il faut se souvenir des appels et des Sms envoyés par le mystérieux Mouvement pour le respect du Sénégal (Mrs), revendiquant l’attentat de Dieuppeul. C’est à partir de ces émissions téléphoniques que la Dic est parvenue à identifier la zone Ben Tally, Niarry Tally et Ouagou Niayes comme lieux d’émission des messages et appels revendiquant l’attentat commis au commissariat. A côté de cette trouvaille, les enquêteurs se sont rendus compte que les nervis arrêtés et inculpés dans l’affaire des rédactions saccagées habitent la même surface géographique, celle qui se situe entre Ben Tally et Ouagou Niaye, assurent nos sources.
Tout cela fonde «de très fortes présomptions» sur le lien entre les deux crimes, apprend-on. Seulement, la Dic n’a pas encore de certitude, même si la «proximité entre le lieu d’habitation des suspects et le lieu du forfait renforce les suspicions». Et puis, pour accomplir leur crime, les suspects ont utilisé des motocyclettes ; ce qui renseigne sur la petite distance à parcourir avant d’atteindre les lieux attaqués.
D’après nos sources, le motif du crime reste à déterminer. «L’affaire est délicate et difficile ; il y a plus de présomptions que d’indices», confessent nos sources qui le tiennent des enquêteurs eux-mêmes. Seulement, nos interlocuteurs pensent à «un coup tordu visant à camoufler les pistes ou à distraire la Dic sur l’affaire concernant L’As et L’As et 24 Heures Chono». L’objectif étant «de faire porter le chapeau à des groupes sociaux comme la presse ou les partis politiques», en essayant de diriger les regards vers le Mouvement pour le respect du Sénégal (Mrs) qui avait eu à revendiquer l’attentat contre le ministère de l’Elevage. Jusqu’à présent, indique-t-on, il n’y a pas eu d’arrestations et toutes les personnes auditionnées ont été, par la suite, relâchées.
Toutefois, la Dic n’exclut pas les autres pistes comme celle du Mouvement pour le respect du Sénégal (Mrs). Selon nos interlocuteurs, toute la police est mobilisée pour trouver les vrais coupables et aucune piste n’est négligée.