Le commandant des forces spéciales américaines en Afghanistan a décidé de suspendre l'entraînement de toutes les nouvelles recrues afghanes en formation dans l'attente d'une nouvelle vérification de leurs liens éventuels avec les rebelles talibans. Une mesure qui intervient après que 45 soldats de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) ont été tués cette année par des Afghans portant des uniformes de l'armée. Sur le terrain, la non-application de certaines mesures de sécurité dans les bases de l'Otan a permis à des Afghans en formation de réintégrer leurs quartiers après avoir rejoint la cause des talibans ou même aux rebelles d'infiltrer ces bases.
Très difficiles à prévenir, ces «attaques de l'intérieur» se sont multipliées au cours des derniers mois. Elles ont aussi fait des victimes dans les contingents d'autres pays comme la France et l'Australie. Impuissante face à ces agressions, l'Otan reconnaît les failles dans son système de sécurité. Le processus de vérification des membres de la police et de l'armée afghanes n'est, par exemple, pas toujours respecté, de peur de ralentir le recrutement. Un recrutement nécessaire au succès du transfert des responsabilités des forces internationales aux forces afghanes qui doit s'achever en principe fin 2014.
Rester à l'écart
Un nouveau processus de vérification a donc été décidé par l'Otan et concernera plus de 27.000 militaires afghans. Il pourrait durer deux mois et stopper la formation de nouvelles recrues pendant près de trente jours. Les forces spéciales cherchent activement à éviter toute nouvelle attaque, mais certains des responsables de l'Otan font remarquer que les relations avec les Afghans sont différentes en fonction des régions et qu'une seule solution applicable sur tout le territoire est difficilement envisageable. Mais d'ores et déjà, il est maintenant conseillé aux troupes de rester à l'écart des soldats et policiers afghans en dehors du temps de formation: lorsqu'ils dorment, se lavent ou font de l'exercice. Une directive qui risque d'être compliquée à mettre en place à ce stade. Notamment sur les bases les plus petites où la proximité entre Afghans et Américains est inéluctable. Le slogan de ce partenariat «Shohna ba Shohna», c'est-à-dire «côte à côte», va peut-être devoir changer.
Par Maxime Bourdeau
Très difficiles à prévenir, ces «attaques de l'intérieur» se sont multipliées au cours des derniers mois. Elles ont aussi fait des victimes dans les contingents d'autres pays comme la France et l'Australie. Impuissante face à ces agressions, l'Otan reconnaît les failles dans son système de sécurité. Le processus de vérification des membres de la police et de l'armée afghanes n'est, par exemple, pas toujours respecté, de peur de ralentir le recrutement. Un recrutement nécessaire au succès du transfert des responsabilités des forces internationales aux forces afghanes qui doit s'achever en principe fin 2014.
Rester à l'écart
Un nouveau processus de vérification a donc été décidé par l'Otan et concernera plus de 27.000 militaires afghans. Il pourrait durer deux mois et stopper la formation de nouvelles recrues pendant près de trente jours. Les forces spéciales cherchent activement à éviter toute nouvelle attaque, mais certains des responsables de l'Otan font remarquer que les relations avec les Afghans sont différentes en fonction des régions et qu'une seule solution applicable sur tout le territoire est difficilement envisageable. Mais d'ores et déjà, il est maintenant conseillé aux troupes de rester à l'écart des soldats et policiers afghans en dehors du temps de formation: lorsqu'ils dorment, se lavent ou font de l'exercice. Une directive qui risque d'être compliquée à mettre en place à ce stade. Notamment sur les bases les plus petites où la proximité entre Afghans et Américains est inéluctable. Le slogan de ce partenariat «Shohna ba Shohna», c'est-à-dire «côte à côte», va peut-être devoir changer.
Par Maxime Bourdeau