Ce sera la deuxième fois de son histoire que le peuple sénégalais aura le privilège d’accueillir la communauté francophone, après le Sommet de 1989 organisé par le Président Abdou Diouf, celui-là même qui, aujourd’hui, préside aux destinées du monde francophone.
Ne faisons donc pas la fine bouche et accueillons ce beau monde avec fierté, car le Sénégal a toujours été un des maillons forts de la francophonie. En effet, nul ne peut parler de cette entité linguistique sans penser au père de la Nation sénégalaise, Léopold Sédar Senghor. Celui-ci et d’autres éminentes personnalités africaines telles qu’Habib Bourguiba de Tunisie et Hamani Diori du Niger, ont estimé que la Communauté francophone devrait se retrouver, à l’image du Commonwealth (richesse commune) anglophone, autour des valeurs de l’unité et de la solidarité.
Mais, contrairement aux anglo-saxons qui ont privilégié l’économie dès la naissance de leur organisation, les francophones, à leur début, ont plutôt mis l’accent sur le culturel. C’est dans cet esprit que Senghor définissait la Francophonie comme un « Humanisme intégral qui tisse autour de la terre cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à leur chaleur complémentaire ».
Au demeurant, et à y regarder de près, cette définition embrasse l’économique et le culturel et renvoie à leur copie tous ces pourfendeurs de la francophonie qui ont tendance à la considérer encore comme une nouvelle forme de colonialisme. En vérité, il n’en est rien. Bien au contraire. La francophonie c’est aussi et surtout cette solidarité partagée, dans tous les domaines, y compris le domaine économique.
Il est donc faux de penser et, à fortiori, d’écrire que la communauté francophone a laissé l’économique aux anglophones. En effet, « la francophonie économique » mobilise de nombreux acteurs comme les chambres de commerce, les entreprises et les hommes d’affaires du monde francophone.
Ainsi, crée en 1987, le Forum francophone des Affaires (FFA), seule organisation économique associée à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), fédère les acteurs économiques de 77 Etats membres, regroupant 890 millions d’hommes dont 220 millions de francophones. L’activité dans cet espace représente 19% du commerce mondial et ses membres pèsent 11% des échanges mondiaux de produits et services culturels. Ce Forum francophone des Affaires, grâce aux accords passés avec les pays anglophones, arabophones, lusophones et hispanophones présents sur tous les continents, est le premier réseau mondial des affaires.
A côté du FFA, il y a la Conférence permanente des Chambres consulaires africaines francophones (CPCCAF) ; créée en 1973, elle participe au développement du secteur privé africain francophone par des projets de coopération à vocation économique et pour le développement des échanges commerciaux au sein du monde francophone.
On le voit bien ; on est loin d’un prétendu néo-colonialisme que d’aucuns voudraient coller à la francophonie, ce cadre institutionnel qui nous permet, encore une fois, de parler et d’échanger avec le reste du monde, sous le mode du Donner et du Recevoir, un passage obligé vers la civilisation de l’Universel telle qu’en rêvait le poète. Ce qui ne signifie pas que nous ne devons pas garder les pieds sur terre en veillant à la bonne gouvernance économique et politique qui, de nos jours, est une des conditions essentielles pour notre développement.
Pour preuve, dans une récente résolution sur la bonne gouvernance relative aux industries extractives et forestières, les autorités de la francophonie ont rappelé que « la gestion maitrisée et saine des ressources naturelles a été établie comme l’un des piliers du développement durable ».
En effet, il a été constaté que « l’exploitation illégale des ressources naturelles peut jouer un rôle dans la perpétuation des conflits armés et la violation des droits de la personne ».
C’est pourquoi, le Secrétaire général de l’OIF, s’était engagé à soutenir la mise en œuvre des principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme, afin d’inciter les industries extractives à maintenir la sécurité de leurs opérations dans un cadre qui assure les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
Tout cela participe de la recherche d’une bonne gouvernance économique et politique, afin que le citoyen de l’espace francophone, définitivement libéré de ses besoins essentiels, retrouve sa place dans le concert des nations prospères.
Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, devant le Sommet de Kinshasa, a expliqué que pour garantir et ancrer cette bonne gouvernance « en Afrique comme ailleurs, il nous faut surmonter les divergences et bâtir par-dessus les intérêts partisans, les fondements consensuels d’une démocratie apaisée, voire d’un partage du pouvoir autour d’une convergence d’idées et d’actions pour la stabilité politique et un développement économique et social ».
C’est ce qu’attend le monde francophone de ses membres et le Sommet de Kinshasa en RDC a, dans sa résolution finale, demandé à l’OIF de poursuivre sa contribution dans la réappropriation durable de certains principes et valeurs de l’Etat de Droit, ainsi que dans le rétablissement et le respect du fonctionnement régulier des institutions qui en sont garantes. C’est le gage d’un développement harmonieux parce que de Paix dans l’espace francophone.
Abdou GNINGUE
Journaliste
Président Section Sénégalaise Union Internationale
de la Presse Francophone
Ne faisons donc pas la fine bouche et accueillons ce beau monde avec fierté, car le Sénégal a toujours été un des maillons forts de la francophonie. En effet, nul ne peut parler de cette entité linguistique sans penser au père de la Nation sénégalaise, Léopold Sédar Senghor. Celui-ci et d’autres éminentes personnalités africaines telles qu’Habib Bourguiba de Tunisie et Hamani Diori du Niger, ont estimé que la Communauté francophone devrait se retrouver, à l’image du Commonwealth (richesse commune) anglophone, autour des valeurs de l’unité et de la solidarité.
Mais, contrairement aux anglo-saxons qui ont privilégié l’économie dès la naissance de leur organisation, les francophones, à leur début, ont plutôt mis l’accent sur le culturel. C’est dans cet esprit que Senghor définissait la Francophonie comme un « Humanisme intégral qui tisse autour de la terre cette symbiose des énergies dormantes de tous les continents, de toutes les races qui se réveillent à leur chaleur complémentaire ».
Au demeurant, et à y regarder de près, cette définition embrasse l’économique et le culturel et renvoie à leur copie tous ces pourfendeurs de la francophonie qui ont tendance à la considérer encore comme une nouvelle forme de colonialisme. En vérité, il n’en est rien. Bien au contraire. La francophonie c’est aussi et surtout cette solidarité partagée, dans tous les domaines, y compris le domaine économique.
Il est donc faux de penser et, à fortiori, d’écrire que la communauté francophone a laissé l’économique aux anglophones. En effet, « la francophonie économique » mobilise de nombreux acteurs comme les chambres de commerce, les entreprises et les hommes d’affaires du monde francophone.
Ainsi, crée en 1987, le Forum francophone des Affaires (FFA), seule organisation économique associée à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), fédère les acteurs économiques de 77 Etats membres, regroupant 890 millions d’hommes dont 220 millions de francophones. L’activité dans cet espace représente 19% du commerce mondial et ses membres pèsent 11% des échanges mondiaux de produits et services culturels. Ce Forum francophone des Affaires, grâce aux accords passés avec les pays anglophones, arabophones, lusophones et hispanophones présents sur tous les continents, est le premier réseau mondial des affaires.
A côté du FFA, il y a la Conférence permanente des Chambres consulaires africaines francophones (CPCCAF) ; créée en 1973, elle participe au développement du secteur privé africain francophone par des projets de coopération à vocation économique et pour le développement des échanges commerciaux au sein du monde francophone.
On le voit bien ; on est loin d’un prétendu néo-colonialisme que d’aucuns voudraient coller à la francophonie, ce cadre institutionnel qui nous permet, encore une fois, de parler et d’échanger avec le reste du monde, sous le mode du Donner et du Recevoir, un passage obligé vers la civilisation de l’Universel telle qu’en rêvait le poète. Ce qui ne signifie pas que nous ne devons pas garder les pieds sur terre en veillant à la bonne gouvernance économique et politique qui, de nos jours, est une des conditions essentielles pour notre développement.
Pour preuve, dans une récente résolution sur la bonne gouvernance relative aux industries extractives et forestières, les autorités de la francophonie ont rappelé que « la gestion maitrisée et saine des ressources naturelles a été établie comme l’un des piliers du développement durable ».
En effet, il a été constaté que « l’exploitation illégale des ressources naturelles peut jouer un rôle dans la perpétuation des conflits armés et la violation des droits de la personne ».
C’est pourquoi, le Secrétaire général de l’OIF, s’était engagé à soutenir la mise en œuvre des principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme, afin d’inciter les industries extractives à maintenir la sécurité de leurs opérations dans un cadre qui assure les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
Tout cela participe de la recherche d’une bonne gouvernance économique et politique, afin que le citoyen de l’espace francophone, définitivement libéré de ses besoins essentiels, retrouve sa place dans le concert des nations prospères.
Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, devant le Sommet de Kinshasa, a expliqué que pour garantir et ancrer cette bonne gouvernance « en Afrique comme ailleurs, il nous faut surmonter les divergences et bâtir par-dessus les intérêts partisans, les fondements consensuels d’une démocratie apaisée, voire d’un partage du pouvoir autour d’une convergence d’idées et d’actions pour la stabilité politique et un développement économique et social ».
C’est ce qu’attend le monde francophone de ses membres et le Sommet de Kinshasa en RDC a, dans sa résolution finale, demandé à l’OIF de poursuivre sa contribution dans la réappropriation durable de certains principes et valeurs de l’Etat de Droit, ainsi que dans le rétablissement et le respect du fonctionnement régulier des institutions qui en sont garantes. C’est le gage d’un développement harmonieux parce que de Paix dans l’espace francophone.
Abdou GNINGUE
Journaliste
Président Section Sénégalaise Union Internationale
de la Presse Francophone