Notre conviction est que la plupart des Sénégalais qui ont voté massivement pour Macky Sall l’ont d’abord fait pour eux-mêmes, pour le Sénégal, pour l’Afrique, en un mot, contre le président sortant. Cependant, cela ne signifie nullement que l’élu n’est pas méritant ! Loin s’en faut ! Il y avait bien quatorze candidats et il sorti deuxième au premier tour avec 26,57% des suffrages pour sa première participation à une présidentielle. Ce n’est pas négligeable comme performance politique. Et comme l’ont reconnu beaucoup d’acteurs politiques que ne sont pas de son parti, Macky a ‘mouillé le maillot’ et parcouru tout le pays pendant plus de trois ans et tissé des rapports étroits avec le peuple profond qui lui a rendu la monnaie de sa pièce.
Le Pape du sopi acculé jusque dans ses derniers retranchements et défait sans appel, Il revient maintenant au(x) vainqueur(x) de gouverner. Mais comment et avec quelle équipe ? Il faut admettre qu’il y a eu plusieurs vainqueurs au deuxième tour, même si un seul homme a été élu. Le premier et grand vainqueur, c’est le peuple qui a su récupérer son bien confisqué pendant douze longues années ; viennent ensuite le président-élu, tous les candidats malheureux qui l’ont soutenu avec dignité et hauteur, la société civile et toutes les forces vives de la Nation. C’est justement cette configuration complexe du tableau victorieux qui peut rendre la gestion de l’après-Wade très difficile !
A part le grand vainqueur, le peuple, qui ne peut pas gouverner, mais qui a besoin de respect et de considération – son petit gourdin est toujours là, à portée de main !-, tous les constituants du tableau peuvent légitimement prétendre à une parcelle du pouvoir reconquis. Et Macky Sall, soucieux de respecter la parole donnée, et compte tenu de l’apport indéniable des vaincus du premier tour, doit nécessairement partager ce pouvoir avec ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar. Mais ce ne sera pas chose aisée ! Le pouvoir étant ce qu’il est, les jours qui viennent risquent de nous réserver bien des surprises. Car certaines parties pourraient être tentées de réclamer une part démesurée du ‘butin’ électoral alors que le nouveau locataire du Palais a fixé le nombre des ministres de son gouvernement à 25.
A notre humble avis, les résultats du premier tour sont là pour aider le nouveau président à former un gouvernement de consensus avec ses alliés de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Mais pour plus de cohérence dans l’action gouvernementale, nous estimons que le Premier ministre devra venir du parti du Président, l’Apr. Ensuite le reste ne consistera qu’à résoudre le petit problème du niveau du Cours Moyen ci-dessous#.
La résolution de cette petite équation donne 10 postes à la coalition de Macky-2012, 5 à Bennoo Siggil Senegaal de Niasse, 4 à Bennoo ak Tanor, 3 à Idy4President, 1 (par excès) à Bamba Dièye, 1 (par excès) à Tàxaw-temm, 1 (par respect pour son passé) à Gadio. Mais si le Premier ministre sort des rangs de l’APR, Macky pourra bien enlever de son quota de dix ministères deux ou trois postes ministériels à donner aux autres alliés avec ou sans parti politique mais dont le soutien a été actif et constant.
De toute façon, le gouvernement de consensus ne devra avoir pour tâche exclusive que le redressement du pays sur tous les plans, en particulier la mise en œuvre des conclusions des Assises Nationales pour l’émergence d’un véritable Etat de droit dans notre pays. Il devra aussi être de courte durée : un an au maximum (Il appartiendra au nouveau Président de procéder aux réglages techniques le permettant). Ce ne serait pas une bonne chose pour le peuple que tous les partis de l’ancienne opposition se retrouvent pendant une longue période au sein d’un même gouvernement. Ils doivent allez aux législatives en rangs dispersés et les résultats issus de ces joutes détermineront la configuration de l’attelage gouvernemental qui dirigera le pays stabilisé, ainsi que la nouvelle carte politique. La Coalition Bennoo Bokk Yaakaar ne devrait pas commettre l’erreur historique et monumentale d’aller aux élections législatives ensemble ! Comment le PS de Tanor, l’AFP de Niasse, l’APR de Macky, REWMI de Idrissa Seck, le FRDBJ de Bamba Dièye, entre autres partis et mouvements politiques, peuvent-ils se retrouver sur une seule liste contre le PDS agonisant? Une telle démarche serait une bonne bouffée d’oxygène, une aubaine inespérée pour ce parti et ses militants actuellement dans le désarroi. Ce serait véritablement, de la part des partis de Bennoo, un terrible avis de faiblesse et de peur bleue face au parti libéral et à son leader qu’ils viennent pourtant de terrasser, la tête la première ! Ce dernier deviendrait avec ses alliés, de facto, l’opposition légitime et en même temps la deuxième force politique du pays. Et beaucoup de Sénégalais seraient alors tentés de se ranger derrière lui pour éviter l’établissement dans le pays d’une nouvelle alter-noce version Bennoo.
Pr. Gorgui DIENG
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar
Le Pape du sopi acculé jusque dans ses derniers retranchements et défait sans appel, Il revient maintenant au(x) vainqueur(x) de gouverner. Mais comment et avec quelle équipe ? Il faut admettre qu’il y a eu plusieurs vainqueurs au deuxième tour, même si un seul homme a été élu. Le premier et grand vainqueur, c’est le peuple qui a su récupérer son bien confisqué pendant douze longues années ; viennent ensuite le président-élu, tous les candidats malheureux qui l’ont soutenu avec dignité et hauteur, la société civile et toutes les forces vives de la Nation. C’est justement cette configuration complexe du tableau victorieux qui peut rendre la gestion de l’après-Wade très difficile !
A part le grand vainqueur, le peuple, qui ne peut pas gouverner, mais qui a besoin de respect et de considération – son petit gourdin est toujours là, à portée de main !-, tous les constituants du tableau peuvent légitimement prétendre à une parcelle du pouvoir reconquis. Et Macky Sall, soucieux de respecter la parole donnée, et compte tenu de l’apport indéniable des vaincus du premier tour, doit nécessairement partager ce pouvoir avec ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar. Mais ce ne sera pas chose aisée ! Le pouvoir étant ce qu’il est, les jours qui viennent risquent de nous réserver bien des surprises. Car certaines parties pourraient être tentées de réclamer une part démesurée du ‘butin’ électoral alors que le nouveau locataire du Palais a fixé le nombre des ministres de son gouvernement à 25.
A notre humble avis, les résultats du premier tour sont là pour aider le nouveau président à former un gouvernement de consensus avec ses alliés de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Mais pour plus de cohérence dans l’action gouvernementale, nous estimons que le Premier ministre devra venir du parti du Président, l’Apr. Ensuite le reste ne consistera qu’à résoudre le petit problème du niveau du Cours Moyen ci-dessous#.
La résolution de cette petite équation donne 10 postes à la coalition de Macky-2012, 5 à Bennoo Siggil Senegaal de Niasse, 4 à Bennoo ak Tanor, 3 à Idy4President, 1 (par excès) à Bamba Dièye, 1 (par excès) à Tàxaw-temm, 1 (par respect pour son passé) à Gadio. Mais si le Premier ministre sort des rangs de l’APR, Macky pourra bien enlever de son quota de dix ministères deux ou trois postes ministériels à donner aux autres alliés avec ou sans parti politique mais dont le soutien a été actif et constant.
De toute façon, le gouvernement de consensus ne devra avoir pour tâche exclusive que le redressement du pays sur tous les plans, en particulier la mise en œuvre des conclusions des Assises Nationales pour l’émergence d’un véritable Etat de droit dans notre pays. Il devra aussi être de courte durée : un an au maximum (Il appartiendra au nouveau Président de procéder aux réglages techniques le permettant). Ce ne serait pas une bonne chose pour le peuple que tous les partis de l’ancienne opposition se retrouvent pendant une longue période au sein d’un même gouvernement. Ils doivent allez aux législatives en rangs dispersés et les résultats issus de ces joutes détermineront la configuration de l’attelage gouvernemental qui dirigera le pays stabilisé, ainsi que la nouvelle carte politique. La Coalition Bennoo Bokk Yaakaar ne devrait pas commettre l’erreur historique et monumentale d’aller aux élections législatives ensemble ! Comment le PS de Tanor, l’AFP de Niasse, l’APR de Macky, REWMI de Idrissa Seck, le FRDBJ de Bamba Dièye, entre autres partis et mouvements politiques, peuvent-ils se retrouver sur une seule liste contre le PDS agonisant? Une telle démarche serait une bonne bouffée d’oxygène, une aubaine inespérée pour ce parti et ses militants actuellement dans le désarroi. Ce serait véritablement, de la part des partis de Bennoo, un terrible avis de faiblesse et de peur bleue face au parti libéral et à son leader qu’ils viennent pourtant de terrasser, la tête la première ! Ce dernier deviendrait avec ses alliés, de facto, l’opposition légitime et en même temps la deuxième force politique du pays. Et beaucoup de Sénégalais seraient alors tentés de se ranger derrière lui pour éviter l’établissement dans le pays d’une nouvelle alter-noce version Bennoo.
Pr. Gorgui DIENG
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar