Le défi lancé aux sénégalais est double et nul ne doit s’y tromper. Il faut d’une part s’opposer à cette candidature illégale, illégitime qui est une provocation inacceptable pour notre peuple et d’autre part déjouer le plan de fraude qu’il a déjà mis en place pour imposer « son candidat » et assurer ainsi la pérennité du pouvoir libéral, avec ou sans lui.
Dans le combat actuel, il faut donc « marcher sur ses deux jambes » afin de faire échec à ce projet diabolique. Conscient des enjeux des élections de février 2012, j’ai mis en place une commission anti-fraude (CAF) dont la mission exclusive est d’étudier l’ensemble des informations disponibles pour détecter les éléments du plan de fraude du régime et les démasquer publiquement au fur et à mesure.
Nous nous concentrerons, dans cette contribution, sur l’utilisation du redécoupage administratif du pays à des fins de fraude massive en milieu rural, pour appeler le peuple à la vigilance et à la mobilisation.
En quelques années, le régime libéral a créé 4 nouvelles régions (Matam, Kédougou, Kaffrine, Sédhiou) portant à quatorze le nombre de régions du pays au lieu de dix.
En 40 ans, le PS n’avait créé que 3 nouvelles régions (Louga, Kolda, Fatick). En 10 ans, Wade en a créé 4 nouvelles. Le prétexte officiel est de rapprocher l’administrateur de l’administré. Dans la réalité, il n’en est rien.
L’objectif essentiel du pouvoir libéral est d’organiser une fraude électorale massive pour garder le pouvoir malgré l’hostilité de la grande majorité des sénégalais. Comment ? Il suffit d’examiner, à la loupe, le processus d’obtention des cartes nationales d’identité pour le comprendre.
D’abord précisons qu’en créant 4 nouvelles régions, le pouvoir a créé 9 nouveaux départements (2 pour les régions de Matam, Kédougou et Sédhiou, 3 pour Kaffrine). En plus de ceux-là, des départements nouveaux ont été créés dans les régions anciennes : 2 à Tambacounda (Goudiry et Koumpentoum), 1 à Kolda (Médina Yoro Foula), 1 à Kaolack (Guinguinéo), 1 à Saint Louis (St Louis). Au total donc 14 nouveaux départements ont été créés dans le pays pour un total actuel de 45. Or la quasi-totalité de ces départements restent encore des fictions au plan administratif. Ne disposant d’aucune infrastructure digne de ce nom et d’aucune véritable tradition d’administration, ils sont, comme tous les villages du monde rural, potentiellement vulnérables face à la volonté de fraude du régime en place.
Cette fraude a déjà commencé par la volonté d’exclure du scrutin la masse de jeunes électeurs qui se trouvent aujourd’hui dans l’impossibilité de se procurer des cartes nationales d’identité pour pouvoir s’inscrire sur les listes électorales. Du reste même pour les localités où le matériel est disponible, les militants de l’opposition se plaignent des manœuvres d’obstruction permanentes dont ils sont victimes pour s’inscrire alors que les choses sont facilitées, par divers artifices, aux électeurs favorables au pouvoir libéral.
L’exclusion des jeunes n’est pas seulement due au coût des pièces qui leurs sont demandées (extrait de naissance, timbres fiscaux etc), mais aussi au choix, par le régime en place, de sites extravagants pour la confection des cartes d’identité.
Ainsi les résidents des départements de Saraya, Salémata et Kédougou doivent tous se rendre à Tambacounda (plus de 200 km) pour obtenir des cartes nationales d’identité. Dans la région de Sédhiou, ceux de Goudomp doivent se rendre à Diattacounda et ceux de Bounkiling à Bona. Les résidents des départements de Birkilane et Malème Hodar doivent aller à Kaffrine la capitale régionale. Ceux du département de Médina Yoro Foula doivent se rendre à Kolda.
Mais des extravagances sont aussi à signaler dans certains anciens départements. Les résidents de Bakel doivent aller à Diawara et ceux de Bignona à Sindian.
Au total, le processus d’obtention de cartes nationales d’identité, qui est le préalable aux inscriptions sur les listes électorales, est l’objet d’un vaste plan de sabotage qui n’est pas fortuit. Il s’agit d’une part d’éviter des inscriptions massives de jeunes électeurs, de toute évidence, hostiles au pouvoir libéral qui est la cause directe de leurs problèmes. Il s’agit d’autre part d’inscrire frauduleusement des ressortissants des pays voisins sur les listes électorales (Guinée Bissau, Guinée Conakry, Gambie, Mauritanie, Mali) en leur proposant l’obtention de la nationalité sénégalaise au lendemain des élections de 2012 afin de les appâter. Les nouvelles régions et certains départements périphériques sont particulièrement indiqués pour la mise en œuvre de ce holdup électoral sans précédent.
Dans ce contexte, le redécoupage des collectivités locales pour les mettre sous le contrôle du pouvoir libéral est une forfaiture que l’opposition a le devoir de combattre mais il faut comprendre, en même temps, qu’il s’agit aussi de manœuvres de diversion pour détourner l’attention des graves mesures prises par le régime pour réussir son coup.
On comprend maintenant pourquoi le régime en place a refusé l’implication de partenaires financiers étrangers dans le processus électoral.
En écartant du scrutin des centaines de milliers de jeunes sénégalais devenus majeurs et en inscrivant des centaines de milliers de non sénégalais tenus en otage, le régime discrédité de Wade espère pouvoir se fabriquer une victoire, à l’arraché, avec 51 % au premier tour et réaliser ainsi le holdup du siècle. Les sénégalais doivent savoir cela et prendre leurs responsabilités.
Pour moi, le régime du Président Wade est disqualifié pour organiser les élections de 2012. Pour sauver la démocratie et la paix sociale gravement menacées, il faut, à mon avis, exiger la démission du Président Abdoulaye Wade par des manifestations pacifiques de plus en plus massives ainsi que la mise en place immédiate d’un gouvernement de transition crédible pour organiser des élections libres et transparentes. Telles sont, à mes yeux, les urgences de la période si les forces politiques et sociales du pays (partis politiques, société civile, syndicats, mouvements démocratiques de jeunes et de femmes) veulent être à la hauteur des responsabilités que leur confère la situation actuelle.
Notre parti et moi-même jouerons, en ce qui nous concerne, pleinement notre partition dans cette mobilisation nationale pacifique que les sénégalais doivent organiser pour prendre en main leur destin et éviter que notre pays ne sombre dans une crise politique majeure aux conséquences imprévisibles.
Landing SAVANE, Secrétaire Général, And-Jëf/PADS
Dans le combat actuel, il faut donc « marcher sur ses deux jambes » afin de faire échec à ce projet diabolique. Conscient des enjeux des élections de février 2012, j’ai mis en place une commission anti-fraude (CAF) dont la mission exclusive est d’étudier l’ensemble des informations disponibles pour détecter les éléments du plan de fraude du régime et les démasquer publiquement au fur et à mesure.
Nous nous concentrerons, dans cette contribution, sur l’utilisation du redécoupage administratif du pays à des fins de fraude massive en milieu rural, pour appeler le peuple à la vigilance et à la mobilisation.
En quelques années, le régime libéral a créé 4 nouvelles régions (Matam, Kédougou, Kaffrine, Sédhiou) portant à quatorze le nombre de régions du pays au lieu de dix.
En 40 ans, le PS n’avait créé que 3 nouvelles régions (Louga, Kolda, Fatick). En 10 ans, Wade en a créé 4 nouvelles. Le prétexte officiel est de rapprocher l’administrateur de l’administré. Dans la réalité, il n’en est rien.
L’objectif essentiel du pouvoir libéral est d’organiser une fraude électorale massive pour garder le pouvoir malgré l’hostilité de la grande majorité des sénégalais. Comment ? Il suffit d’examiner, à la loupe, le processus d’obtention des cartes nationales d’identité pour le comprendre.
D’abord précisons qu’en créant 4 nouvelles régions, le pouvoir a créé 9 nouveaux départements (2 pour les régions de Matam, Kédougou et Sédhiou, 3 pour Kaffrine). En plus de ceux-là, des départements nouveaux ont été créés dans les régions anciennes : 2 à Tambacounda (Goudiry et Koumpentoum), 1 à Kolda (Médina Yoro Foula), 1 à Kaolack (Guinguinéo), 1 à Saint Louis (St Louis). Au total donc 14 nouveaux départements ont été créés dans le pays pour un total actuel de 45. Or la quasi-totalité de ces départements restent encore des fictions au plan administratif. Ne disposant d’aucune infrastructure digne de ce nom et d’aucune véritable tradition d’administration, ils sont, comme tous les villages du monde rural, potentiellement vulnérables face à la volonté de fraude du régime en place.
Cette fraude a déjà commencé par la volonté d’exclure du scrutin la masse de jeunes électeurs qui se trouvent aujourd’hui dans l’impossibilité de se procurer des cartes nationales d’identité pour pouvoir s’inscrire sur les listes électorales. Du reste même pour les localités où le matériel est disponible, les militants de l’opposition se plaignent des manœuvres d’obstruction permanentes dont ils sont victimes pour s’inscrire alors que les choses sont facilitées, par divers artifices, aux électeurs favorables au pouvoir libéral.
L’exclusion des jeunes n’est pas seulement due au coût des pièces qui leurs sont demandées (extrait de naissance, timbres fiscaux etc), mais aussi au choix, par le régime en place, de sites extravagants pour la confection des cartes d’identité.
Ainsi les résidents des départements de Saraya, Salémata et Kédougou doivent tous se rendre à Tambacounda (plus de 200 km) pour obtenir des cartes nationales d’identité. Dans la région de Sédhiou, ceux de Goudomp doivent se rendre à Diattacounda et ceux de Bounkiling à Bona. Les résidents des départements de Birkilane et Malème Hodar doivent aller à Kaffrine la capitale régionale. Ceux du département de Médina Yoro Foula doivent se rendre à Kolda.
Mais des extravagances sont aussi à signaler dans certains anciens départements. Les résidents de Bakel doivent aller à Diawara et ceux de Bignona à Sindian.
Au total, le processus d’obtention de cartes nationales d’identité, qui est le préalable aux inscriptions sur les listes électorales, est l’objet d’un vaste plan de sabotage qui n’est pas fortuit. Il s’agit d’une part d’éviter des inscriptions massives de jeunes électeurs, de toute évidence, hostiles au pouvoir libéral qui est la cause directe de leurs problèmes. Il s’agit d’autre part d’inscrire frauduleusement des ressortissants des pays voisins sur les listes électorales (Guinée Bissau, Guinée Conakry, Gambie, Mauritanie, Mali) en leur proposant l’obtention de la nationalité sénégalaise au lendemain des élections de 2012 afin de les appâter. Les nouvelles régions et certains départements périphériques sont particulièrement indiqués pour la mise en œuvre de ce holdup électoral sans précédent.
Dans ce contexte, le redécoupage des collectivités locales pour les mettre sous le contrôle du pouvoir libéral est une forfaiture que l’opposition a le devoir de combattre mais il faut comprendre, en même temps, qu’il s’agit aussi de manœuvres de diversion pour détourner l’attention des graves mesures prises par le régime pour réussir son coup.
On comprend maintenant pourquoi le régime en place a refusé l’implication de partenaires financiers étrangers dans le processus électoral.
En écartant du scrutin des centaines de milliers de jeunes sénégalais devenus majeurs et en inscrivant des centaines de milliers de non sénégalais tenus en otage, le régime discrédité de Wade espère pouvoir se fabriquer une victoire, à l’arraché, avec 51 % au premier tour et réaliser ainsi le holdup du siècle. Les sénégalais doivent savoir cela et prendre leurs responsabilités.
Pour moi, le régime du Président Wade est disqualifié pour organiser les élections de 2012. Pour sauver la démocratie et la paix sociale gravement menacées, il faut, à mon avis, exiger la démission du Président Abdoulaye Wade par des manifestations pacifiques de plus en plus massives ainsi que la mise en place immédiate d’un gouvernement de transition crédible pour organiser des élections libres et transparentes. Telles sont, à mes yeux, les urgences de la période si les forces politiques et sociales du pays (partis politiques, société civile, syndicats, mouvements démocratiques de jeunes et de femmes) veulent être à la hauteur des responsabilités que leur confère la situation actuelle.
Notre parti et moi-même jouerons, en ce qui nous concerne, pleinement notre partition dans cette mobilisation nationale pacifique que les sénégalais doivent organiser pour prendre en main leur destin et éviter que notre pays ne sombre dans une crise politique majeure aux conséquences imprévisibles.
Landing SAVANE, Secrétaire Général, And-Jëf/PADS