Des blindés équipés de mitrailleuses lourdes et des transports de troupes ont pris position, lundi pour la première fois, dans le quartier de Midane, à moins de trois kilomètres du centre de Damas. «Avant, les forces de l'ordre étaient dépêchées pour réprimer les manifestants ; aujourd'hui, il y a des soldats engagés dans des combats», a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire des droits de l'homme, basé à Londres. «Pour soumettre les rebelles, l'armée va devoir passer de maison en maison, ce ne sera pas facile, car les rues à Midane sont étroites», ajoute un journaliste syrien, joint par téléphone.
Signe que la situation est devenue sérieuse pour le régime de Bachar el-Assad, ce sont les forces de la IVe division, dirigées par Maher, le frère du président, qui sont à l'action. La IVe division est spécialement chargée de la protection de la forteresse damascène. Jusqu'à maintenant, elle n'a été que peu mobilisée contre les insurgés, hors d'une capitale relativement à l'abri des violences. L'opposition voit dans ces combats aux portes de Damas «un tournant» dans le conflit. «La révolution s'étend et resserre l'étau autour du régime dans des zones où il se sentait à l'abri de la colère du peuple», se félicite un de ses porte-parole. Les affrontements ont gagné en effet le quartier d'al-Tadamon, où les bombardements au mortier avaient repris lundi matin, mais aussi Kfar Sousseh, Jobar, Qadam et Nahr Aïché. Selon un habitant d'al-Tadamon, beaucoup de ses voisins ont dû quitter leur maison pour aller se réfugier ailleurs chez de la famille. Les dissidents de l'Armée syrienne libre y seraient, en effet, faiblement armés.
Jamais, en seize mois d'insurrection, la contestation ne s'était autant rapprochée de Damas, cœur du pouvoir pour la famille el-Assad. D'après un militant de l'opposition, cette dégradation de la situation dans Damas était prévisible «après l'écrasement par l'armée de foyers de rébellion dans certaines banlieues, comme Duma». «Des milliers de combattants se trouvaient dans certaines de ses banlieues. Certains ont été tués, mais un grand nombre d'entre eux a pu fuir et a pris la direction de Damas même»,explique cet activiste sous le sceau de l'anonymat. Toute la question est de savoir si les rebelles pourront tenir face aux troupes de la IVe division, les mieux équipées et les plus déterminées à les soumettre pour écarter tout danger immédiat contre le pouvoir de Bachar el-Assad. En face, les rebelles sont toutefois plus mobiles et peuvent compter sur l'appui d'une partie de la population, souvent pauvre, de ces banlieues.
Durcissement de la répression
Face au durcissement de la répression, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) considère désormais que la Syrie est entrée en état de guerre civile. En avril, cette situation ne s'appliquait, selon le CICR, qu'à trois régions du pays (Homs, Idlib et Hama). La Croix-Rouge demande aux autorités le respect du droit international humanitaire, faute de quoi elles seraient accusées de crime de guerre, voire de crime contre l'humanité, et leurs responsables pourraient être poursuivis par les juridictions internationales.
Par Georges Malbrunot
Signe que la situation est devenue sérieuse pour le régime de Bachar el-Assad, ce sont les forces de la IVe division, dirigées par Maher, le frère du président, qui sont à l'action. La IVe division est spécialement chargée de la protection de la forteresse damascène. Jusqu'à maintenant, elle n'a été que peu mobilisée contre les insurgés, hors d'une capitale relativement à l'abri des violences. L'opposition voit dans ces combats aux portes de Damas «un tournant» dans le conflit. «La révolution s'étend et resserre l'étau autour du régime dans des zones où il se sentait à l'abri de la colère du peuple», se félicite un de ses porte-parole. Les affrontements ont gagné en effet le quartier d'al-Tadamon, où les bombardements au mortier avaient repris lundi matin, mais aussi Kfar Sousseh, Jobar, Qadam et Nahr Aïché. Selon un habitant d'al-Tadamon, beaucoup de ses voisins ont dû quitter leur maison pour aller se réfugier ailleurs chez de la famille. Les dissidents de l'Armée syrienne libre y seraient, en effet, faiblement armés.
Jamais, en seize mois d'insurrection, la contestation ne s'était autant rapprochée de Damas, cœur du pouvoir pour la famille el-Assad. D'après un militant de l'opposition, cette dégradation de la situation dans Damas était prévisible «après l'écrasement par l'armée de foyers de rébellion dans certaines banlieues, comme Duma». «Des milliers de combattants se trouvaient dans certaines de ses banlieues. Certains ont été tués, mais un grand nombre d'entre eux a pu fuir et a pris la direction de Damas même»,explique cet activiste sous le sceau de l'anonymat. Toute la question est de savoir si les rebelles pourront tenir face aux troupes de la IVe division, les mieux équipées et les plus déterminées à les soumettre pour écarter tout danger immédiat contre le pouvoir de Bachar el-Assad. En face, les rebelles sont toutefois plus mobiles et peuvent compter sur l'appui d'une partie de la population, souvent pauvre, de ces banlieues.
Durcissement de la répression
Face au durcissement de la répression, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) considère désormais que la Syrie est entrée en état de guerre civile. En avril, cette situation ne s'appliquait, selon le CICR, qu'à trois régions du pays (Homs, Idlib et Hama). La Croix-Rouge demande aux autorités le respect du droit international humanitaire, faute de quoi elles seraient accusées de crime de guerre, voire de crime contre l'humanité, et leurs responsables pourraient être poursuivis par les juridictions internationales.
Par Georges Malbrunot