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La pénurie de gaz entraîne la ruée des ménagères vers les charbonniers

Depuis près d’une semaine, le gaz est devenu précieux dans la capitale sénégalaise. En effet, des entrepôts fermés, des livreurs au repos, des boutiques dépourvues de bonbonne de gaz, des femmes, bouteilles vides à la tête sillonnent les rues… C’est le décor occasionné par la rareté ou la carence totale du gaz à Dakar.


Rédigé par leral.net le Mardi 28 Septembre 2010 à 19:09 | | 0 commentaire(s)|

La pénurie de gaz entraîne la ruée des ménagères vers les charbonniers
A Castors, pas un seul point de vente où on peut se procurer le produit. «J’ai constaté depuis jeudi passé une raréfaction du gaz ici à Castors et toutes ces bouteilles rangées là sont vides» renseigne un boutiquier de la localité en désignant du doigt le stock de bonbonnes. Pensant que le manque est général, le vieux boutiquier aux cheveux blancs souligne «c’est le dépôt de Grand Yoff qui nous alimente et depuis quelques jours le charretier livreur n’est pas venu; ce qui laisse croire que le gaz s’est aussi éclipsé dans les parages». Les ménagères, principales concernées, orphelines de leur compagnon de cuisine, sont contraintes de se rabattre sur le charbon.

Un calvaire pour ces dernières qui jugent que le produit déjà coûteux n’est pas très intéressant à la cuisine et salit les maisons. En face du garage des mécaniciens de Castors, un dépôt de charbon d’un Guinéen, la cinquantaine bien sonnée, constitue le centre d’attraction des ménagères. La bousculade est au rendez-vous et le simple achat devient tout un problème. «C’est le retour au traditionnel charbon parce que depuis pratiquement la fin du ramadan le gaz n’est plus régulier ; cela fait au moins une semaine qu’il a complètement disparu», laisse entendre une cliente, la figure dégoulinante de sueur. Le charbonnier, Diallo, est donc pris d’assaut par les clients, qui, très pressés l’acculent par moment, l’obligeant à se livrer parfois à des disputes.

Cette femme, très en colère boude les lieux. Les charbonniers savent qu’ils sont sollicités en ces périodes et en profitent pour monter les enchères», tempête-t-elle. Dans la masse de la clientèle, un jeune homme bouge timidement. «Je suis Maïga (gérant de gargote), en ce moment je n’ai que le gaz petit modèle qui est moins rare que le grand modèle. C’est la raison pour laquelle je suis venu acheter du charbon», explique le jeune homme qui tient un sac d’oignon à la main dans un wolof laborieux avant d’ajouter que ce moment de pénurie n’est pas chose facile pour lui. «C’est une période dure pour nous car sans le gaz notre travail ralentit».

Au marché Castors, dans l’allée étroite où se côtoient en permanence voitures et tireurs de charriot, une maison sert de dépôt de charbon à un autre Guinéen. Ici, l’achat semble plus organisé avec des clients mis en file indienne même si l’organisation ne permet pas pour autant d’éviter les querelles. «Ce sont les femmes seulement qui subissent tous ces problèmes de pénurie» se plaind Amina au sortir du dépôt. Selon elle, cette situation n’aide pas les femmes. «On nous parle d’aide aux femmes mais je crois que l’aide primordiale pour nous c’est de faire en sorte que les produits ménagers comme les gaz et autres soient accessibles».


Mamadou Sakhir Ndiaye (stagiaire)
Pressafrik.com

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