D'ailleurs, cette anecdote du professeur Charles Mwewa semble résumer la situation qui prévaut sous nos cieux. « Un homme politique africain qui avait demandé aux électeurs de sa circonscription de voter pour lui en leur promettant le développement, a été élu. Il n' a pas honoré ses promesses dans le premier mandat de cinq ans. En faisant les mêmes promesses, il a obtenu un second mandat et ne les a toujours pas respectées. Sans se dégonfler, il est revenu face à ses électeurs, en leur expliquant qu'en politique, le premier mandat sert à s'enrichir , personnellement, le second sert pour pour arroser la famille et le 3e enfin, peut être consacré au bien commun. Élire un nouveau candidat serait donc un danger car le compteur reviendrait à zéro. Les électeurs l'ont donc élu une nouvelle fois et il n'a toujours rien fait pour développer la région.» La morale de cette histoire est qu'aujourd'hui, la duplicité et la tromperie sont devenues les méthodes de gouvernance de nos élites.
Malgré deux alternances censées mettre un terme à la dilapidation de nos maigres deniers, il semble que la saignée continue de plus belle. Aussi bien sous Wade que sous Macky Sall, des individus pauvres comme Job sont devenus au contact du pouvoir, riches comme Crésus.
D'ailleurs Me Wade aimait dire et répéter, qu'il a créé beaucoup de milliardaires. « Moi mon métier, c’est d’enrichir des gens... En six mois seulement je peux créer un milliardaire. Et si vous me demandez comment ça se fait, je peux vous le prouver », se glorifiait-il. Même si le Président Sall se montre plus discret dans ses œuvres, il n'en demeure pas moins qu'il arrose ses proches et partisans qui sont loin de se plaindre. Comme pour dire qu'au Sénégal, la principale source d'enrichissement demeure aujourd'hui, la politique qui est devenue une affaire de gros sous.
Pour preuve, la majeure partie de ceux qui aspirent aujourd'hui au fauteuil présidentiel, sont presque tous fortunés. Et presque tous, le chef de l'Etat y compris, soutiennent que leur argent vient de Wade qui leur a accordé des "priviléges".
Pendant ce temps, le peuple, pauvre dans son écrasante majorité, se contente de grappiller des miettes . Aujourd'hui, le constat est que nos Institutions sont en voie de s’écrouler, que bien des principes qui régissaient notre vouloir de vie commune sont foulés aux pieds, que nous assistons de plus en plus à l'exemple lamentable de chefs, qui au lieu de servir, se servent grassement. De sorte que, le découragement et la frustration sont les choses les mieux partagées dans la société. Une société où les inégalités sociales deviennent de plus en plus grandes, les passe-droits, la norme.
Désormais pour avoir un boulot, point n'est besoin d’être diplômé ou talentueux, il suffit seulement d'avoir un parent politicien haut placé, pour être...placé. Le culte du mérite n'est plus un critère valable. Et cette situation se vit actuellement au quotidien. Il suffit de faire un tour dans les ministères, les sociétés nationales surtout, entre autres pour se rendre compte du népotisme qui y règne. Des employés méritants, qui y ont effectué des années de bons et loyaux services, voient du jour au lendemain, des individus débarquer avec des avantages colossaux, tout simplement parce qu'ils ont un bras long qui les y a mis.
Et le plus souvent, ce sont des gens qui sont promus du fait de leur militantisme ou des liens de parenté qu'ils ont avec le boss. Bref, pour dire que certains dirigeants ont tendance à favoriser l'ascension de leur famille ou de leur proches dans la hiérarchie qu'ils dirigent, au détriment du mérite et de l’intérêt général.
Question à mille balles: Croyez-vous vraiment qu'au vu de tout cela, le nombre de partis ira un jour, en diminuant au Sénégal ? Polotik waaay!
LA REDACTION