« J’étais élève en classe de seconde L1, dans un établissement privé de la place. Puis, mon père commerçant, a fait la connaissance d’une femme, de loin son aînée. Plus rien ne sera plus comme avant à la maison. Ma marâtre est allée jusqu’à soupçonner mon père d’avoir eu des relations incestueuses avec moi, tout simplement parce qu’il y avait entre nous, quelque chose de très fort…»
Pour fuir les mauvais traitements et autres humiliations infligés par sa belle-mère, elle va décider de quitter le cocon familial pour, tel un papillon, voler de ses propres ailes... Du haut de ses 22 ans, Arame parle de la rue comme une experte. Signe incontestable qu’elle a plus d’expérience dans ce domaine que sa camarade Mami : «La rue, vous savez, une fois que vous avez commencé à la fréquenter, elle vous happe. C’est un cercle vicieux duquel on a du mal à sortir».
Une réalité que confirme Viviane, 30 ans, dont plus de cinq ans passés à faire le tapin. «Je ne pensais jamais être encore dans la rue aujourd’hui. Je me disais que je vais le faire un temps puis arrêter. Je me rends compte que c’est pratiquement impossible aujourd’hui.»
Le risque est très grand
Fréquenter la rue comme activité pécuniaire, ne se fait pas sans risque. «À l’âge de 19 ans, j’ai connu mon premier amour. C’était un homme de tenue», avant de préciser que le gars l’a pressée comme un citron pour la plaquer après. La pauvre de se souvenir de la date du 25 octobre 2010, qu’elle «n’oubliera jamais».
«J’avais rendez-vous ce jour avec une personnalité importante de la République. Ce monsieur a commencé par me demander de lui faire des choses que je n’avais jamais essayées. J’ai évidemment refusé. Mais il a commencé à m’appeler pute. Au beau milieu de la nuit, je me suis rhabillée et je suis sortie de la chambre.»
Les risques du métier, Arame et Viviane les côtoient tous les jours dans la rue, mais à force de tapiner, elles ont acquis un caractère qui les aident à se défendre contre les agressions et autres provocations
Abandonner le trottoir
Toutes ces raisons et bien d’autres encore, amènent Mami, Arame et Viviane, à déserter le trottoir. «Une fille de 20 ans comme moi, je n’ai pas d’amies. Quand je rentre à la maison après le travail, je me retrouve seule. La musique est ma meilleure compagne. Avec la grâce de Dieu, j’espère vraiment changer de vie au plus tard à la fin de l’année», insiste-t-elle.
Et Arame de poursuivre : «La vie dans la rue, ce n’est pas une vie. Nous prions Dieu pour qu’Il étende Sa main toute puissante et nous tire de là. Vous savez, on choisit rarement d’être une prostituée. C’est tellement avilissant, dégradant, déshumanisant. La vie dans la rue, c’est une vie à problèmes, de débauche et de vices», conclut la jeune femme.
Où et comment racolent–elles ?
Être une prostituée à Dakar, n’est plus un tabou. La pratique a pris une proportion sans précédent, ces derniers temps. Les tapineuses qui craignent de se faire repérer par leurs connaissances, s’éloignent de leur lieu d’habitation, pour aller vendre leurs corps loin de chez elles.
Aux encablures de l’aéroport à Yoff, sur la route comme près du littoral, elles sont nombreuses ces filles de joie, à faire la ronde sur les trottoirs dans la pénombre, attendant des clients. Du pont de la Foire en passant par les Almadies jusqu’en ville, au moindre arrêt d’un véhicule, elles s’en approchent pour discuter du prix. Une fois conclu, elles sont racolées pour des hôtels, des chambres de passage, ou encore à la maison du client, c’est selon l’accord du client.
Aïda, une péripatéticienne, avoue qu’elle est dans le métier depuis près de 5 ans et qu’elle pourrait raccrocher dès qu’elle aura amassé la somme escomptée. «J’ai un copain mais il ne sait pas que je me prostitue», confie-telle, ajoutant : «Je lui ai dit que je suis serveuse dans une boîte de nuit». Selon ses explications, elle nourrit l’ambition de se marier et donc, n’envisage en aucun cas de dire quoi que ce soit à son copain sur le sujet. Et pour ce fait, elle ne manque pas d’exiger de ses clients, des préservatifs.
Comme Aïda, elles sont nombreuses ces filles qui quittent leurs maisons décemment habillées, pour remettre des tenues séduisantes et excitantes, une fois dehors, à des endroits bien précis, pour attirer de la clientèle. «Chacun à sa place, nul n’a le droit d’empiéter sur le champ de son prochain», précise Ramatoulaye, une autre professionnelle du sexe, dans sa vingtaine.
Peu importe, l’essentiel, c’est l’argent à récolter. À en croire Aïda, elles préfèrent encaisser la somme avant l’ébat, de peur de se faire arnaquer par des clients «pernicieux». Aussi, préfère-elle les hôtels. «Il y a certains hommes qui n’aiment pas payer après ou qui aiment faire violence, et donc, dans un hôtel, au moins quand je crie, on pourra me porter secours ; contrairement chez eux à la maison», renchérit Ramatoulaye.
Reportage du quotidien « Tribune »
Pour fuir les mauvais traitements et autres humiliations infligés par sa belle-mère, elle va décider de quitter le cocon familial pour, tel un papillon, voler de ses propres ailes... Du haut de ses 22 ans, Arame parle de la rue comme une experte. Signe incontestable qu’elle a plus d’expérience dans ce domaine que sa camarade Mami : «La rue, vous savez, une fois que vous avez commencé à la fréquenter, elle vous happe. C’est un cercle vicieux duquel on a du mal à sortir».
Une réalité que confirme Viviane, 30 ans, dont plus de cinq ans passés à faire le tapin. «Je ne pensais jamais être encore dans la rue aujourd’hui. Je me disais que je vais le faire un temps puis arrêter. Je me rends compte que c’est pratiquement impossible aujourd’hui.»
Le risque est très grand
Fréquenter la rue comme activité pécuniaire, ne se fait pas sans risque. «À l’âge de 19 ans, j’ai connu mon premier amour. C’était un homme de tenue», avant de préciser que le gars l’a pressée comme un citron pour la plaquer après. La pauvre de se souvenir de la date du 25 octobre 2010, qu’elle «n’oubliera jamais».
«J’avais rendez-vous ce jour avec une personnalité importante de la République. Ce monsieur a commencé par me demander de lui faire des choses que je n’avais jamais essayées. J’ai évidemment refusé. Mais il a commencé à m’appeler pute. Au beau milieu de la nuit, je me suis rhabillée et je suis sortie de la chambre.»
Les risques du métier, Arame et Viviane les côtoient tous les jours dans la rue, mais à force de tapiner, elles ont acquis un caractère qui les aident à se défendre contre les agressions et autres provocations
Abandonner le trottoir
Toutes ces raisons et bien d’autres encore, amènent Mami, Arame et Viviane, à déserter le trottoir. «Une fille de 20 ans comme moi, je n’ai pas d’amies. Quand je rentre à la maison après le travail, je me retrouve seule. La musique est ma meilleure compagne. Avec la grâce de Dieu, j’espère vraiment changer de vie au plus tard à la fin de l’année», insiste-t-elle.
Et Arame de poursuivre : «La vie dans la rue, ce n’est pas une vie. Nous prions Dieu pour qu’Il étende Sa main toute puissante et nous tire de là. Vous savez, on choisit rarement d’être une prostituée. C’est tellement avilissant, dégradant, déshumanisant. La vie dans la rue, c’est une vie à problèmes, de débauche et de vices», conclut la jeune femme.
Où et comment racolent–elles ?
Être une prostituée à Dakar, n’est plus un tabou. La pratique a pris une proportion sans précédent, ces derniers temps. Les tapineuses qui craignent de se faire repérer par leurs connaissances, s’éloignent de leur lieu d’habitation, pour aller vendre leurs corps loin de chez elles.
Aux encablures de l’aéroport à Yoff, sur la route comme près du littoral, elles sont nombreuses ces filles de joie, à faire la ronde sur les trottoirs dans la pénombre, attendant des clients. Du pont de la Foire en passant par les Almadies jusqu’en ville, au moindre arrêt d’un véhicule, elles s’en approchent pour discuter du prix. Une fois conclu, elles sont racolées pour des hôtels, des chambres de passage, ou encore à la maison du client, c’est selon l’accord du client.
Aïda, une péripatéticienne, avoue qu’elle est dans le métier depuis près de 5 ans et qu’elle pourrait raccrocher dès qu’elle aura amassé la somme escomptée. «J’ai un copain mais il ne sait pas que je me prostitue», confie-telle, ajoutant : «Je lui ai dit que je suis serveuse dans une boîte de nuit». Selon ses explications, elle nourrit l’ambition de se marier et donc, n’envisage en aucun cas de dire quoi que ce soit à son copain sur le sujet. Et pour ce fait, elle ne manque pas d’exiger de ses clients, des préservatifs.
Comme Aïda, elles sont nombreuses ces filles qui quittent leurs maisons décemment habillées, pour remettre des tenues séduisantes et excitantes, une fois dehors, à des endroits bien précis, pour attirer de la clientèle. «Chacun à sa place, nul n’a le droit d’empiéter sur le champ de son prochain», précise Ramatoulaye, une autre professionnelle du sexe, dans sa vingtaine.
Peu importe, l’essentiel, c’est l’argent à récolter. À en croire Aïda, elles préfèrent encaisser la somme avant l’ébat, de peur de se faire arnaquer par des clients «pernicieux». Aussi, préfère-elle les hôtels. «Il y a certains hommes qui n’aiment pas payer après ou qui aiment faire violence, et donc, dans un hôtel, au moins quand je crie, on pourra me porter secours ; contrairement chez eux à la maison», renchérit Ramatoulaye.
Reportage du quotidien « Tribune »