leral.net | S'informer en temps réel

Bilan des 4 mois d’activités du pool financier judiciaire: La seconde mort de la Crei


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Janvier 2025 à 10:36 | | 0 commentaire(s)|

A peine quatre mois après l’installation de ses membres, le Pool judiciaire financier créé sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), affiche un premier bilan dans la lutte contre la délinquance économique et financière.

Le procureur de la République près le Pool judiciaire financier a livré le bilan des 4 mois d’activités de cette nouvelle juridiction, créée sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Avec 91 dossiers ouverts dont 87 transmis aux juges d’instruction financiers ayant conduit à l’arrestation de162 personnes et permis à l’Etat de saisir 2 milliards 500 millions FCfa, le Pool judiciaire financier semble sceller le deuxième enterrement ou la seconde mort de sa devancière qui affiche un bilan moins élogieux après sa réactivation.

A peine quatre mois après l’installation de ses membres, le Pool judiciaire financier créé sur les cendres de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), affiche un premier bilan dans la lutte contre la délinquance économique et financière au Sénégal. En effet, s’exprimant dans un reportage diffusé par nos confrères de la télévision nationale (RTS), le vendredi 17 janvier 2025, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier auprès de cette nouvelle juridiction créée par la loi du 2 août 2023 modifiant la loi n° 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale, a révélé que « l'institution a déjà traité 91 affaires concernant des crimes économiques et délits financiers ».

Poursuivant son propos, le patron du Parquet financier a indiqué que sur les 91 dossiers ouverts, 87 ont fait l’objet d’une transmission aux juges d’instruction financiers et dont le traitement à conduit à l’arrestation de162 personnes, pour leur implication présumée dans diverses infractions financières, allant de la corruption à l’escroquerie, en passant par le blanchiment d’argent. El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla a souligné que dans ce premier bilan de cette juridiction financière, reste le montant des saisies et cautionnements qui s'élève, selon lui, « à 2 milliards 500 millions FCfa, auxquels s'ajoutent divers moyens roulants confisqués ».

Seuls Karim Wade et Compagnie condamnés, bilan mitigé

Créée en 1981 par le législateur avec la volonté politique du Président Diouf puis tombée en désuétude, avant d’être réactivée par le Président Macky Sall en 2012, dans le cadre de sa politique de lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics, mise en œuvre à travers la traque des biens mal acquis, cette juridiction spéciale a affiché un bilan moins élogieux, six ans après sa réactivation. En effet, sur les 25 personnalités du régime du Président Abdoulaye Wade qui étaient ciblées, dont 7 frappées d’une interdiction de sortie du territoire, seuls Karim Wade et compagnie, avec Tahibou Ndiaye, ont été inquiétés. Pour le reste, on a assisté à un ralentissement de la cadence dans le déroulement de la procédure, après le départ de Aminata Touré du ministère de la Justice pour la Primature, en 2013.

Sur les retombées financières de cette traque des biens mal acquis menée par la Crei, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Rien que sur le cas spécifique de Karim Wade, contrairement aux centaines de milliards annoncés (690) lors du lancement de la traque par l’actuel député, alors Procureur spécial auprès de la Crei, Alioune Ndao, élu sur la liste Pastef et qui a été par la suite limogé en pleine audience, l’ancien régime a fait état d’une somme de cinquante milliards recouvrés. S’agissant du bilan global de la traque, le gouvernement de feu le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, avait fait état, en 2018, d’un montant de 152,984 milliards de francs Cfa recouvrés entre 2012 et 2015, dans un communiqué rendu public, à la suite d’une controverse née de la sortie de l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, sur le bilan de la traque des biens mal acquis. En effet, s’exprimant sur les ondes d’une radio, elle assurait que la traque des biens mal acquis menée par la Crei, avait permis à l’État sénégalais de recouvrer 254,55 milliards de francs Cfa depuis 2012, provoquant ainsi une levée de boucliers de certains responsables politiques de l’opposition et de société civile, qui se demandaient pourquoi ce montant n’est jamais apparu, depuis 2012, dans les différentes Lois de Finances.








Sud Quotidien

Mame Fatou Kébé