L’ombre du guide religieux Khadim Bousso a plané hier devant la barre du Tribunal régional hors classe de Dakar. L’une de ses veuves, Fatou Fall Bousso, poursuivait l’un de ses collaborateurs pour faux, usage de faux et escroquerie. L’objet du contentieux judiciaire est le Titre foncier (Tf) 1229 R de 67.481 m2 sis à Rufisque, vendu à des dizaines de millions. L’affaire vient en opposition. La première fois qu’elle a été jugée, aucune des parties n’était présente à la barre. Le juge avait estimé qu’il n’y avait pas de procédure d’inscription en faux, parce que les documents de vente ont été signés par-devant notaire.
Par conséquent, le prévenu qui était un intermédiaire dans la transaction, a été relaxé. Décidée à récupérer l’immeuble, Mme Bousso s’est cette fois-ci présentée à la barre. Selon la défense, c’est le nom de Mame Faty Mbacké, première épouse du guide religieux, qui figurait sur les papiers de l’immeuble en question. C’est bien plus tard qu’il a été muté au nom de la plaignante. Cette dernière est bel et bien passée devant notaire pour signer l’acte de vente.
« Faux », a démenti Mme Bousso qui soutient mordicus que la vente a été faite à son insu. Prenant en compte le fait que les déclarations du notaire et du clerc sont primordiales, la partie civile et le Parquet ont demandé la comparution des hommes de l’art. Mais selon la défense, il n’est pas nécessaire de faire venir à la barre des agents assermentés, qui ont déjà fait des déclarations circonstanciées, sur lesquelles ils ne reviendront pas. Surtout que, ajoute-t-elle, insistant pour que l’affaire soit retenue, les témoins sont cités pour être contredits. La nouveauté sera une confrontation avec la partie civile, argue le Procureur, avant que l’affaire ne soit renvoyée au 15 Juillet prochain pour comparution du clerc et du notaire.
Hadja Diaw NDIAYE l'asquotidien