Flambée des achats de bière et de pizzas, redynamisation du marché des téléviseurs, amélioration de la confiance des ménages : la doxa veut que de bons résultats en Coupe du monde de football s'accompagnent d'une embellie économique.
C'est la thèse soutenue par l'étude Soccernomics, régulièrement citée pour motiver les sélections nationales à l'approche des compétitions internationales. Rédigée avant le Mondial de 2006 par deux économistes de la banque néerlandaise ABN AMRO, traditionnellement très implantée dans le monde du sport, celle-ci assure que les vainqueurs du Mondial bénéficient en moyenne d'un surplus de croissance de 0,7 point pendant l’année de la victoire par rapport à l'année précédente, tandis que les finalistes malheureux perdraient 0,3 %.
Pour aboutir à cette conclusion, l'étude se borne à la période 1970-2002, qui couvre neuf Coupes du monde. Et reconnaît deux exceptions à la règle qu'elle édicte : la croissance molle de l'Allemagne après sa victoire en 1974, et la récession suivant la victoire argentine en 1978. Pas de quoi transformer la corrélation en lien de cause à effet.
C'est la thèse soutenue par l'étude Soccernomics, régulièrement citée pour motiver les sélections nationales à l'approche des compétitions internationales. Rédigée avant le Mondial de 2006 par deux économistes de la banque néerlandaise ABN AMRO, traditionnellement très implantée dans le monde du sport, celle-ci assure que les vainqueurs du Mondial bénéficient en moyenne d'un surplus de croissance de 0,7 point pendant l’année de la victoire par rapport à l'année précédente, tandis que les finalistes malheureux perdraient 0,3 %.
Pour aboutir à cette conclusion, l'étude se borne à la période 1970-2002, qui couvre neuf Coupes du monde. Et reconnaît deux exceptions à la règle qu'elle édicte : la croissance molle de l'Allemagne après sa victoire en 1974, et la récession suivant la victoire argentine en 1978. Pas de quoi transformer la corrélation en lien de cause à effet.
Si l'on ajoute les Coupes du monde 1962, 1966, 2006 et 2010, le gain moyen retombe à 0,2 point de PIB.
Passé l'euphorie, la croissance recule
Les éditions de 2006 et 2010 semblent toutefois lui donner raison : l'économie italienne a crû de 2,2 % en 2006 (contre 0,9 %) l'année précédente, tandis que la récession espagnole s'est limitée à 0,2 % en 2010 (contre 3,8 % en 2009). De quoi crédibiliser les auteurs de Soccernomics, qui expliquent ce supplément d'âme économique par « les fêtes qui durent plus longtemps dans le pays vainqueur », où les habitants consomment plus ?
La très médiatique étude de la banque d'affaire Goldman Sachs sur la Coupe du monde confirme en tout cas cet euphorie du côté des marchés financiers, qui « sur-performent » d'environ 4 % pendant l'année suivant le titre de l'équipe nationale.
Mais les deux banques négligent l'impact à moyen terme du trophée mondial, qui ne porte guère chance aux économies de ses détenteurs : passée l'euphorie, trois ans après la victoire, la croissance a reculé de deux points en moyenne (voir nos graphiques en bas d'article).
Une conclusion partagée par une étude menée en 2008 par l'université de Caroline du Nord : « Si les gens qui regardent le sport dépensent sûrement plus en bière ou en nourriture, il est peu probable qu'ils dépensent plus (à court terme) que ce qu'ils valent en termes de production nationale pendant la même période de temps. » Les Coupes du monde auraient donc tendance à faire baisser le PIB de certains pays footballistiquement performants, en faisant payer à l'économie le temps passé par les supporters à regarder les matchs.
C'est le cas des nations sud-américaines, nord-américaines et africaines, dont le PIB baisse d'autant plus qu'elles vont loin dans la compétition. L'effet négatif sur les économies sud-américaines va jusqu’à 3 % du PIB par tête en cas d'accession à la finale… et 7 % quand la Coupe du monde est organisée sur le sol sud-américain. En revanche, aucune corrélation n'a été établie pour l'Europe, tandis que l'effet est inversé pour l'Asie, dont les bonnes performances sportives stimulent la croissance.
Passé l'euphorie, la croissance recule
Les éditions de 2006 et 2010 semblent toutefois lui donner raison : l'économie italienne a crû de 2,2 % en 2006 (contre 0,9 %) l'année précédente, tandis que la récession espagnole s'est limitée à 0,2 % en 2010 (contre 3,8 % en 2009). De quoi crédibiliser les auteurs de Soccernomics, qui expliquent ce supplément d'âme économique par « les fêtes qui durent plus longtemps dans le pays vainqueur », où les habitants consomment plus ?
La très médiatique étude de la banque d'affaire Goldman Sachs sur la Coupe du monde confirme en tout cas cet euphorie du côté des marchés financiers, qui « sur-performent » d'environ 4 % pendant l'année suivant le titre de l'équipe nationale.
Mais les deux banques négligent l'impact à moyen terme du trophée mondial, qui ne porte guère chance aux économies de ses détenteurs : passée l'euphorie, trois ans après la victoire, la croissance a reculé de deux points en moyenne (voir nos graphiques en bas d'article).
Une conclusion partagée par une étude menée en 2008 par l'université de Caroline du Nord : « Si les gens qui regardent le sport dépensent sûrement plus en bière ou en nourriture, il est peu probable qu'ils dépensent plus (à court terme) que ce qu'ils valent en termes de production nationale pendant la même période de temps. » Les Coupes du monde auraient donc tendance à faire baisser le PIB de certains pays footballistiquement performants, en faisant payer à l'économie le temps passé par les supporters à regarder les matchs.
C'est le cas des nations sud-américaines, nord-américaines et africaines, dont le PIB baisse d'autant plus qu'elles vont loin dans la compétition. L'effet négatif sur les économies sud-américaines va jusqu’à 3 % du PIB par tête en cas d'accession à la finale… et 7 % quand la Coupe du monde est organisée sur le sol sud-américain. En revanche, aucune corrélation n'a été établie pour l'Europe, tandis que l'effet est inversé pour l'Asie, dont les bonnes performances sportives stimulent la croissance.
La croissance dans les pays vainqueurs de la Coupe du monde
Données de croissance annuelle du PIB issues de la Banque mondiale.