Dans l’enquête 2009 du cabinet Mercer, l’un des leaders mondiaux du conseil en ressources humaines, le Japon demeure en tête des villes les plus chères au monde. Rien d’étonnant. En Afrique, en revanche, c’est la stupéfaction. Douala a pris seule la tête du peloton sur le bitume de la vie chère, avec les foulées d’un coureur de fond, suivies par Abidjan et Dakar. La ville camerounaise occupe la vingt-septième place mondiale ; Abidjan et Dakar, elles, se disputent la trente-quatrième place, loin devant Bruxelles, Miami et Munich, pour ne citer que ces trois métropoles.
La comparaison entre les villes africaines et européennes ou américaines n’est, en aucun cas, appropriée l’enquête de ce cabinet, filiale de Marsh & McLennan Companies Inc., ne détient sûrement pas la Vérité; elle n’est destinée qu’aux expatriés - ceux que les sociétés envoient à l’étranger - pour le calcul de leur pouvoir d’achat. Mais si l’on part du fait que dans une société de consommation -telles Abidjan, Dakar ou Douala -, ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on gagne mais ce que l’on dépense, il est clair que le Bruxellois est moins malheureux que le Dakarois.
Exemple: un fonctionnaire bruxellois qui perçoit par mois 2000 euros et qui en dépense 1200, est plus tranquille qu’un fonctionnaire camerounais ou sénégalais qui gagne, lui, 100000 FCFA, mais qui ne peut payer son loyer avec ce salaire mince. Sans compter l’école, la santé et les transports. Vive donc la vie à Bruxelles, Munich ou Berlin, Miami ou San Francisco ! Ou plutôt l’émigration ! A défaut de fuir les villes africaines chères, il faut chérir la corruption, le corollaire immédiat de la vie chère. Oui, pour s’en sortir, mieux vaut occuper un poste où les pots-de-vin coulent à profusion.
La mondialisation, bourreau des Etats africains
Dans une récente interview, Jean Ping, Président de la Commission de l’UA, a sévèrement pointé du doigt les privatisations, lesquelles ont refroidi les Etats africains, sous le fouet de la mondialisation. Un constat alarmant mais vrai. Mal nommer les choses, dixit Albert Camus, c’est ajouter à la misère du monde.Certains pays africains se sont lancés dans un libéralisme débridé au point que même les rues pourraient être privatisées, si ce n’est déjà fait.
Une kyrielle d’entreprises ont pignon sur rue à Douala ou à Dakar. Du coup, le loyer y est devenu inabordable. Un seul salaire de fonctionnaire ne suffit plus à le payer. Les citoyens moyens se réfugient alors dans des bidonvilles, avec tout ce que cela comporte de nocivité. Et comme le système sanitaire est lui aussi privatisé, donc inaccessible, l’espérance de vie périclite. Atteindre 60 ans en bonne santé, pour le citoyen moyen, est une chance inouïe.
Qu’est-ce que le Développement durable? Les pays africains ne sauraient aborder cette question, du moins inviter les populations à plus d’efforts environnementaux, sans un ;Etat fort;. Bien sûr, l’adjectif ; ne signifie pas un Etat qui fait peur, mais qui ne faillit pas à ses missions - la santé, le loyer, l’école, etc. Et c’est là où Jean Ping a largement raison : les inégalités criantes qui sévissent en Afrique sont le fruit de l’inexistence de l’Etat. Le riche, grand bénéficiaire de la mondialisation, est très riche le pauvre, resté sur le quai de ce train mondial, est très pauvre.
L’autre drame, c’est qu’on fait de plus en plus de la logistique et de moins en moins de la productivité. On importe, on revend. Pour exemple, la viande consommée à Abidjan est importée de Bamako, alors que le pays a les moyens de produire. Surconsommer sans produire, cela rappelle les récents événements qui ont embrasé les Antilles françaises...
La comparaison entre les villes africaines et européennes ou américaines n’est, en aucun cas, appropriée l’enquête de ce cabinet, filiale de Marsh & McLennan Companies Inc., ne détient sûrement pas la Vérité; elle n’est destinée qu’aux expatriés - ceux que les sociétés envoient à l’étranger - pour le calcul de leur pouvoir d’achat. Mais si l’on part du fait que dans une société de consommation -telles Abidjan, Dakar ou Douala -, ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on gagne mais ce que l’on dépense, il est clair que le Bruxellois est moins malheureux que le Dakarois.
Exemple: un fonctionnaire bruxellois qui perçoit par mois 2000 euros et qui en dépense 1200, est plus tranquille qu’un fonctionnaire camerounais ou sénégalais qui gagne, lui, 100000 FCFA, mais qui ne peut payer son loyer avec ce salaire mince. Sans compter l’école, la santé et les transports. Vive donc la vie à Bruxelles, Munich ou Berlin, Miami ou San Francisco ! Ou plutôt l’émigration ! A défaut de fuir les villes africaines chères, il faut chérir la corruption, le corollaire immédiat de la vie chère. Oui, pour s’en sortir, mieux vaut occuper un poste où les pots-de-vin coulent à profusion.
La mondialisation, bourreau des Etats africains
Dans une récente interview, Jean Ping, Président de la Commission de l’UA, a sévèrement pointé du doigt les privatisations, lesquelles ont refroidi les Etats africains, sous le fouet de la mondialisation. Un constat alarmant mais vrai. Mal nommer les choses, dixit Albert Camus, c’est ajouter à la misère du monde.Certains pays africains se sont lancés dans un libéralisme débridé au point que même les rues pourraient être privatisées, si ce n’est déjà fait.
Une kyrielle d’entreprises ont pignon sur rue à Douala ou à Dakar. Du coup, le loyer y est devenu inabordable. Un seul salaire de fonctionnaire ne suffit plus à le payer. Les citoyens moyens se réfugient alors dans des bidonvilles, avec tout ce que cela comporte de nocivité. Et comme le système sanitaire est lui aussi privatisé, donc inaccessible, l’espérance de vie périclite. Atteindre 60 ans en bonne santé, pour le citoyen moyen, est une chance inouïe.
Qu’est-ce que le Développement durable? Les pays africains ne sauraient aborder cette question, du moins inviter les populations à plus d’efforts environnementaux, sans un ;Etat fort;. Bien sûr, l’adjectif ; ne signifie pas un Etat qui fait peur, mais qui ne faillit pas à ses missions - la santé, le loyer, l’école, etc. Et c’est là où Jean Ping a largement raison : les inégalités criantes qui sévissent en Afrique sont le fruit de l’inexistence de l’Etat. Le riche, grand bénéficiaire de la mondialisation, est très riche le pauvre, resté sur le quai de ce train mondial, est très pauvre.
L’autre drame, c’est qu’on fait de plus en plus de la logistique et de moins en moins de la productivité. On importe, on revend. Pour exemple, la viande consommée à Abidjan est importée de Bamako, alors que le pays a les moyens de produire. Surconsommer sans produire, cela rappelle les récents événements qui ont embrasé les Antilles françaises...