Pourquoi faire cesser les violences en Libye et pas en Syrie? Le massacre de Houla met à l'épreuve les critères du président Barack Obama pour lancer une intervention militaire à l'étranger, sur fond de critiques de ses adversaires politiques.
Si les Etats-Unis et leurs alliés ont expulsé mardi des diplomates syriens en protestation contre la mort de 108 personnes dont 49 enfants à Houla, ce geste reflète aussi le faible éventail des ressources disponibles pour faire quitter le pouvoir à Bachar al-Assad et empêcher le pays de glisser encore davantage dans la guerre civile.
En annonçant la participation des Etats-Unis aux opérations contre le régime libyen en mars 2011, M. Obama avait souligné que son pays ne pouvait pas intervenir partout où les civils sont pris pour cible, mais ne pouvait pas non plus utiliser cela comme "un argument pour ne jamais agir au nom de ce qui est juste".
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a refusé d'établir tout parallèle mardi entre les situations dans les deux pays.
Il a noté que l'intervention en Libye s'était effectuée avec le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, ce qui ne serait pas le cas en Syrie vu l'opposition de la Russie et de la Chine.
Le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées et principal conseiller militaire de M. Obama, a affirmé pour sa part à l'antenne de Fox News que "l'option militaire" était toujours possible en Syrie.
Mais M. Obama, en campagne pour sa réélection en novembre, a peu d'incitations à lancer de telles opérations, lui qui a passé son mandat à gérer les conséquences des guerres en Irak et en Afghanistan. Lundi, "jour du souvenir" des soldats américains disparus, il a promis de n'envoyer des militaires au front que si c'était "absolument nécessaire".
Et contrairement à ce qui s'est passé en Libye, l'Otan ne semble pas prêt à se lancer dans une telle guerre, en tout cas sans soutien de l'ONU, comme l'a relevé lundi soir le nouveau président français François Hollande. Le sujet n'a même pas figuré au programme du récent sommet de l'Alliance atlantique à Chicago.
Les adversaires républicains de M. Obama se sont emparés du sujet, le présidentiable Mitt Romney affirmant qu'"après presque un an et demi de massacres, il est largement temps pour les Etats-Unis de prendre les devants et de mettre fin au régime d'Assad".
L'ancien adversaire de M. Obama en 2008, le sénateur John McCain, réclame depuis des semaines que des armes soient fournies à l'opposition syrienne, mais la Maison Blanche s'est dite réticente à une "militarisation" supplémentaire du conflit, vu les lignes de fracture religieuses dans le pays et le risque de contagion au Liban voisin.
Evoquant les membres de l'opposition, M. Carney a estimé mardi que "tous ne représentent pas, et ne servent pas les intérêts démocratiques de la vaste majorité des Syriens".
M. Obama a aussi en tête la nécessité de préserver le "redémarrage" des relations avec Moscou, qui a débouché sur des avancées comme le nouveau traité de désarmement nucléaire START, alors que Vladimir Poutine vient de retrouver la tête du pays, l'ancien ennemi de la Guerre froide.
Etant donné l'absence d'autres options à sa disposition, Washington semble espérer que la pression diplomatique finira par conduire la Russie à s'éloigner de son allié syrien.
Dimanche, le New York Times avait affirmé que l'administration Obama comptait oeuvrer à un plan de sortie de crise en coordination avec la Russie, qui prévoirait le départ d'Assad et laisserait en place certains éléments du régime.
SOURCE:Lepoint.fr
Si les Etats-Unis et leurs alliés ont expulsé mardi des diplomates syriens en protestation contre la mort de 108 personnes dont 49 enfants à Houla, ce geste reflète aussi le faible éventail des ressources disponibles pour faire quitter le pouvoir à Bachar al-Assad et empêcher le pays de glisser encore davantage dans la guerre civile.
En annonçant la participation des Etats-Unis aux opérations contre le régime libyen en mars 2011, M. Obama avait souligné que son pays ne pouvait pas intervenir partout où les civils sont pris pour cible, mais ne pouvait pas non plus utiliser cela comme "un argument pour ne jamais agir au nom de ce qui est juste".
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a refusé d'établir tout parallèle mardi entre les situations dans les deux pays.
Il a noté que l'intervention en Libye s'était effectuée avec le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU, ce qui ne serait pas le cas en Syrie vu l'opposition de la Russie et de la Chine.
Le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées et principal conseiller militaire de M. Obama, a affirmé pour sa part à l'antenne de Fox News que "l'option militaire" était toujours possible en Syrie.
Mais M. Obama, en campagne pour sa réélection en novembre, a peu d'incitations à lancer de telles opérations, lui qui a passé son mandat à gérer les conséquences des guerres en Irak et en Afghanistan. Lundi, "jour du souvenir" des soldats américains disparus, il a promis de n'envoyer des militaires au front que si c'était "absolument nécessaire".
Et contrairement à ce qui s'est passé en Libye, l'Otan ne semble pas prêt à se lancer dans une telle guerre, en tout cas sans soutien de l'ONU, comme l'a relevé lundi soir le nouveau président français François Hollande. Le sujet n'a même pas figuré au programme du récent sommet de l'Alliance atlantique à Chicago.
Les adversaires républicains de M. Obama se sont emparés du sujet, le présidentiable Mitt Romney affirmant qu'"après presque un an et demi de massacres, il est largement temps pour les Etats-Unis de prendre les devants et de mettre fin au régime d'Assad".
L'ancien adversaire de M. Obama en 2008, le sénateur John McCain, réclame depuis des semaines que des armes soient fournies à l'opposition syrienne, mais la Maison Blanche s'est dite réticente à une "militarisation" supplémentaire du conflit, vu les lignes de fracture religieuses dans le pays et le risque de contagion au Liban voisin.
Evoquant les membres de l'opposition, M. Carney a estimé mardi que "tous ne représentent pas, et ne servent pas les intérêts démocratiques de la vaste majorité des Syriens".
M. Obama a aussi en tête la nécessité de préserver le "redémarrage" des relations avec Moscou, qui a débouché sur des avancées comme le nouveau traité de désarmement nucléaire START, alors que Vladimir Poutine vient de retrouver la tête du pays, l'ancien ennemi de la Guerre froide.
Etant donné l'absence d'autres options à sa disposition, Washington semble espérer que la pression diplomatique finira par conduire la Russie à s'éloigner de son allié syrien.
Dimanche, le New York Times avait affirmé que l'administration Obama comptait oeuvrer à un plan de sortie de crise en coordination avec la Russie, qui prévoirait le départ d'Assad et laisserait en place certains éléments du régime.
SOURCE:Lepoint.fr