- Yekini/Tyson (mai 2005) : un «mbotti» venu d’ailleurs ! :
Malgré une première défaite devant Bombardier, Mohamed Ndao «Tyson» partait à chances égales devant Yékini et une victoire du leader de Boul Falé ne serait pas considérée comme une surprise. Un revers non plus, mais c’est la manière dont Yékini a terrassé Tyson qui a sidéré tout le monde. Après lui avoir envoyé un uppercut qui lui a fendu les lèvres, Yékini l’oblige au corps à corps. Technique jusqu’au bout des ongles, Yékini fait une prise derrière le «ngeemb» de Tyson qui tentait en ce moment de sortir de l’enceinte. Yékini résiste et enclenche par une rotation du pied gauche. Tyson est entraîné par son élan et sa force, esquivés par Yékini, toujours du gauche. Tyson s’affale sur le ventre, le long du corps avec une bouche ensanglantée ! Le mythe était mort de sa belle mort.
- Yekini/Balla Bèye N°2 (2009) : technique et puissance !
Pour leur troisième et dernier face-à-face, Yékini a tenu parole devant Balla Bèye N°2 : «Cette fois-ci, je l’attraperai et le battrai sans équivoque, pour couper court aux discussions», avait-il promis. A deux reprises, il fait mine d’avoir peur de son adversaire et recule jusque derrière les sacs. Balla Bèye N°2, limité tactiquement, tombe dans le panneau et lance une série de coups qui n’atteignent pas leur cible. Pendant ce temps, le sociétaire de Ndakaru a fini d’avoir une bonne prise autour de son «ngeemb». Il le soulève à mi-hauteur et pivote sur lui-même. Déséquilibré, Balla Bèye N°2 n’avait plus d’appuis et Yékini en profite pour basculer toute sa masse sur lui. Waaw ! La chute fut brutale et limpide. Du grand art !
- Yekini/Bombardier (2011) : «caxabal», un langage instinctif :
Pour son troisième face-à-face contre Bombardier, il a encore tenu ses promesses, d’une chute claire et sans équivoque. Malmené au début du combat avec deux crochets ravageurs de Bombardier, Yékini encaisse et mûrit son coup. Collé à son adversaire, il attend que ce dernier tente de frapper pour passer à la vitesse supérieure. Il place sa jambe droite derrière le pied gauche de son adversaire qui est déséquilibré. Le «caxabal» a eu raison de Bombardier qui chute lourdement sur le dos. Oui, Yékini est bien un géant aux pieds solides !
- Eumeu Sène/Balla Gaye N°2 (2009) : «deub sole» et «caxabal» :
Sans doute la plus belle victoire d’Eumeu Sène, si l’on remonte le temps ! En rade pendant trois ans, avec à la clé une défaite devant Khadim Ndiaye, l’on ne donnait pas cher de la peau du lieutenant d’alors de Tyson face à Balla Gaye N°2 qui balayait tout sur son passage. Eumeu provoque la bagarre et profite du manque de réaction de Balla Gaye N°2 pour pénétrer sa garde. Il le «pince» au niveau des aisselles et tente de le manœuvrer. Son adversaire résiste au niveau de ses appuis et essaye de s’extirper de l’emprise, bras ballants. Eumeu Sène ne lui laisse pas ce temps et riposte par un «deube sol» (poitrine contre poitrine) et place un «caxabal» qui repose Balla Gaye N°2 sur les fesses.
- Balla Gaye N°2/Ousmane Diop (2007) : «tuur» et enchaînement :
A peine six (6) combats et Balla Gaye N°2 faisait parler de lui par ses qualités techniques, physiques et mentales. Face à Ousmane Diop, il a affirmé avoir été déçu par ce dernier. «La façon dont je l’ai battu est similaire aux autres chutes concédées par ses poulains lors des «mbapatt» organisés dans leur fief, à Thiaroye. Mais comme il avait annoncé qu’il ne regardait pas les vidéos de mes combats, je lui ai montré qu’il se trompait lourdement», décortique ce dernier.
Au contact, Ousmane Diop tente le déséquilibre par un «wëyële», mais Balla Gaye N°2 se laisse aller et se saisit du poignet de son adversaire. En génuflexion, il le tire et pivote sur lui-même pour l’enfourcher. En deux temps, trois mouvements, Ousmane Diop, resté trois ans sans tomber, l’un des plus grands techniciensde la lutte, a été renvoyé à ses chères études.
- Balla Gaye N°2/Tyson (2011) : retour à l’envoyeur :
Tyson, connu pour sa technique de hancher a été battu à deux reprises par Yékini. Face à Balla Gaye N°2, il a été dominé dans ce registre par ce dernier qui a ouvert les hostilités. Tyson le contre et amorce sa prise fétiche. Rusé, Balla Gaye N°2, sur sa lancée, laisse choir son poids et se redresse. A son tour, il fait un hancher qui ne laisse à Tyson aucune chance. D’ailleurs, le «sëlëm» (visage ensablé) issu de l’action montre la clarté de la chute
- Lac de Guiers N°2/Zoss (2007) : du punch à l’aikido
En finale du Claf organisé par Gaston Mbengue, beaucoup d’amateurs n’ont pas vu la chute de ce combat. De ses prestations d’avant finale, l’on savait Lac de Guiers N°2 redoutable puncheur. Mais une autre botte est sortie de son «ngeemb». A peine de brefs balancements de bras, Zoss, voulant coûte que coûte éviter la bagarre fonce aveuglement sur Lac de Guiers N°2. Le sociétaire de Walo fait un pas en avant comme les pratiquants de l’Aïkido et prolonge son bras droit sous l’aisselle gauche de Zoss. D’un subtil coup de reins de la gauche vers la droite, il projette son adversaire qui décolle avant de chuter lourdement. C’était le délire et sans doute, le combat le plus facile de la carrière de Lac de Guiers N°2.
- Tapha Tine/Yekini Junior (2007) : le «simpi», version baol !
Battu par Lac de Guiers N°2 et Issa Pouye lors de ses deux premières sorties, Tapha Tine se rebiffe et sort une prestation du tonnerre contre Yékini Junior. Plus grand que son adversaire, il lui fait une ceinture arrière «wër ndomb» et le soulève comme une feuille morte. Le «simpi» avait de beaux jours devant lui d’autant que Yékini Junior a laissé des plumes dans ce combat. Groggy, le poulain de Yahya Diop ne s’en remettra qu’après avoir terrassé de la même manière, Mbaye Samb. Tapha Tine fera le même coup à Boy Sèye.
- Pape Mor Lô/Laye Gaïnde (2010) : un «tekkhum biir» d’enfer :
L’on ne donnait pas cher de sa peau quand Pape Mor Lô faisait face à Laye Gaïndé qui était plus grand et costaud que lui. Mais la différence technique verra jour quand les deux lutteurs s’accrochent. Là où Laye Gaïndé était attentiste, son adversaire réfléchissait à la stratégie à prendre. Subtilement, il s’agenouille et prend l’extérieur de sa main droite qu’il place au niveau du tendon d’Achille de Laye Gaïndé. D’un geste brusque, il tire et son adversaire s’affaisse comme un immeuble dynamité. Sans aucun doute, l’une des chutes les plus spectaculaires de l’année 2010.
- Alioune Sèye N°2/Ndauf (mai 2005) : la «toupie de Walo»
En combat préliminaire lors du premier gala de l’histoire de la lutte par Luc Nicolaï (grand combat Bombardier/Mame Ndiambane, 2005), Alioune Sèye a failli gâcher la fête, s’il ne l’avait déjà fait. Face à Ndauf, à l’époque à Fass, Alioune Sèye N°2 se saisit de lui et «danse» sur son corps. Le temps de le ceinturer et de lui impulser une bizarre position de toupie, Ndauf n’avait pas compris où il était. La vitesse de rotation est stoppée net par Alioune Sèye N°2 qui met fin au supplice en le poussant doucement au sol. Morale de l’histoire ? Alioune Sèye N°2 a eu du mal à se dégoter des combats car ses adversaires ne voulaient pas de lui, de peur de se faire ridiculiser.
Ces extraits sont tirés du livre sur la lutte sénégalaise "Au-delà des millions et des passions", du journaliste Omar Sharif Ndao.
Malgré une première défaite devant Bombardier, Mohamed Ndao «Tyson» partait à chances égales devant Yékini et une victoire du leader de Boul Falé ne serait pas considérée comme une surprise. Un revers non plus, mais c’est la manière dont Yékini a terrassé Tyson qui a sidéré tout le monde. Après lui avoir envoyé un uppercut qui lui a fendu les lèvres, Yékini l’oblige au corps à corps. Technique jusqu’au bout des ongles, Yékini fait une prise derrière le «ngeemb» de Tyson qui tentait en ce moment de sortir de l’enceinte. Yékini résiste et enclenche par une rotation du pied gauche. Tyson est entraîné par son élan et sa force, esquivés par Yékini, toujours du gauche. Tyson s’affale sur le ventre, le long du corps avec une bouche ensanglantée ! Le mythe était mort de sa belle mort.
- Yekini/Balla Bèye N°2 (2009) : technique et puissance !
Pour leur troisième et dernier face-à-face, Yékini a tenu parole devant Balla Bèye N°2 : «Cette fois-ci, je l’attraperai et le battrai sans équivoque, pour couper court aux discussions», avait-il promis. A deux reprises, il fait mine d’avoir peur de son adversaire et recule jusque derrière les sacs. Balla Bèye N°2, limité tactiquement, tombe dans le panneau et lance une série de coups qui n’atteignent pas leur cible. Pendant ce temps, le sociétaire de Ndakaru a fini d’avoir une bonne prise autour de son «ngeemb». Il le soulève à mi-hauteur et pivote sur lui-même. Déséquilibré, Balla Bèye N°2 n’avait plus d’appuis et Yékini en profite pour basculer toute sa masse sur lui. Waaw ! La chute fut brutale et limpide. Du grand art !
- Yekini/Bombardier (2011) : «caxabal», un langage instinctif :
Pour son troisième face-à-face contre Bombardier, il a encore tenu ses promesses, d’une chute claire et sans équivoque. Malmené au début du combat avec deux crochets ravageurs de Bombardier, Yékini encaisse et mûrit son coup. Collé à son adversaire, il attend que ce dernier tente de frapper pour passer à la vitesse supérieure. Il place sa jambe droite derrière le pied gauche de son adversaire qui est déséquilibré. Le «caxabal» a eu raison de Bombardier qui chute lourdement sur le dos. Oui, Yékini est bien un géant aux pieds solides !
- Eumeu Sène/Balla Gaye N°2 (2009) : «deub sole» et «caxabal» :
Sans doute la plus belle victoire d’Eumeu Sène, si l’on remonte le temps ! En rade pendant trois ans, avec à la clé une défaite devant Khadim Ndiaye, l’on ne donnait pas cher de la peau du lieutenant d’alors de Tyson face à Balla Gaye N°2 qui balayait tout sur son passage. Eumeu provoque la bagarre et profite du manque de réaction de Balla Gaye N°2 pour pénétrer sa garde. Il le «pince» au niveau des aisselles et tente de le manœuvrer. Son adversaire résiste au niveau de ses appuis et essaye de s’extirper de l’emprise, bras ballants. Eumeu Sène ne lui laisse pas ce temps et riposte par un «deube sol» (poitrine contre poitrine) et place un «caxabal» qui repose Balla Gaye N°2 sur les fesses.
- Balla Gaye N°2/Ousmane Diop (2007) : «tuur» et enchaînement :
A peine six (6) combats et Balla Gaye N°2 faisait parler de lui par ses qualités techniques, physiques et mentales. Face à Ousmane Diop, il a affirmé avoir été déçu par ce dernier. «La façon dont je l’ai battu est similaire aux autres chutes concédées par ses poulains lors des «mbapatt» organisés dans leur fief, à Thiaroye. Mais comme il avait annoncé qu’il ne regardait pas les vidéos de mes combats, je lui ai montré qu’il se trompait lourdement», décortique ce dernier.
Au contact, Ousmane Diop tente le déséquilibre par un «wëyële», mais Balla Gaye N°2 se laisse aller et se saisit du poignet de son adversaire. En génuflexion, il le tire et pivote sur lui-même pour l’enfourcher. En deux temps, trois mouvements, Ousmane Diop, resté trois ans sans tomber, l’un des plus grands techniciensde la lutte, a été renvoyé à ses chères études.
- Balla Gaye N°2/Tyson (2011) : retour à l’envoyeur :
Tyson, connu pour sa technique de hancher a été battu à deux reprises par Yékini. Face à Balla Gaye N°2, il a été dominé dans ce registre par ce dernier qui a ouvert les hostilités. Tyson le contre et amorce sa prise fétiche. Rusé, Balla Gaye N°2, sur sa lancée, laisse choir son poids et se redresse. A son tour, il fait un hancher qui ne laisse à Tyson aucune chance. D’ailleurs, le «sëlëm» (visage ensablé) issu de l’action montre la clarté de la chute
- Lac de Guiers N°2/Zoss (2007) : du punch à l’aikido
En finale du Claf organisé par Gaston Mbengue, beaucoup d’amateurs n’ont pas vu la chute de ce combat. De ses prestations d’avant finale, l’on savait Lac de Guiers N°2 redoutable puncheur. Mais une autre botte est sortie de son «ngeemb». A peine de brefs balancements de bras, Zoss, voulant coûte que coûte éviter la bagarre fonce aveuglement sur Lac de Guiers N°2. Le sociétaire de Walo fait un pas en avant comme les pratiquants de l’Aïkido et prolonge son bras droit sous l’aisselle gauche de Zoss. D’un subtil coup de reins de la gauche vers la droite, il projette son adversaire qui décolle avant de chuter lourdement. C’était le délire et sans doute, le combat le plus facile de la carrière de Lac de Guiers N°2.
- Tapha Tine/Yekini Junior (2007) : le «simpi», version baol !
Battu par Lac de Guiers N°2 et Issa Pouye lors de ses deux premières sorties, Tapha Tine se rebiffe et sort une prestation du tonnerre contre Yékini Junior. Plus grand que son adversaire, il lui fait une ceinture arrière «wër ndomb» et le soulève comme une feuille morte. Le «simpi» avait de beaux jours devant lui d’autant que Yékini Junior a laissé des plumes dans ce combat. Groggy, le poulain de Yahya Diop ne s’en remettra qu’après avoir terrassé de la même manière, Mbaye Samb. Tapha Tine fera le même coup à Boy Sèye.
- Pape Mor Lô/Laye Gaïnde (2010) : un «tekkhum biir» d’enfer :
L’on ne donnait pas cher de sa peau quand Pape Mor Lô faisait face à Laye Gaïndé qui était plus grand et costaud que lui. Mais la différence technique verra jour quand les deux lutteurs s’accrochent. Là où Laye Gaïndé était attentiste, son adversaire réfléchissait à la stratégie à prendre. Subtilement, il s’agenouille et prend l’extérieur de sa main droite qu’il place au niveau du tendon d’Achille de Laye Gaïndé. D’un geste brusque, il tire et son adversaire s’affaisse comme un immeuble dynamité. Sans aucun doute, l’une des chutes les plus spectaculaires de l’année 2010.
- Alioune Sèye N°2/Ndauf (mai 2005) : la «toupie de Walo»
En combat préliminaire lors du premier gala de l’histoire de la lutte par Luc Nicolaï (grand combat Bombardier/Mame Ndiambane, 2005), Alioune Sèye a failli gâcher la fête, s’il ne l’avait déjà fait. Face à Ndauf, à l’époque à Fass, Alioune Sèye N°2 se saisit de lui et «danse» sur son corps. Le temps de le ceinturer et de lui impulser une bizarre position de toupie, Ndauf n’avait pas compris où il était. La vitesse de rotation est stoppée net par Alioune Sèye N°2 qui met fin au supplice en le poussant doucement au sol. Morale de l’histoire ? Alioune Sèye N°2 a eu du mal à se dégoter des combats car ses adversaires ne voulaient pas de lui, de peur de se faire ridiculiser.
Ces extraits sont tirés du livre sur la lutte sénégalaise "Au-delà des millions et des passions", du journaliste Omar Sharif Ndao.