Abdoulaye Wade fut dégagé, Macky Sall choisi par défaut pour relever les défis. Par défaut parce que la priorité des Sénégalais était de faire partir Wade. Par défaut parce que son passé politique posait des doutes sur sa capacité à mettre en place les réformes nécessaires pour enclencher les ruptures. Par défaut parce qu’il semblait être le moins mauvais des candidats du premier tour. Par défaut parce qu’il était seul au deuxième tour avec Wade dont le sort était déjà scellé (si le lutteur Yawou Dial s’était présenté au second tour il aurait certainement gagné…). Il ne s’agit pas de théoriser sur le concept de la «peste et du choléra» du journaliste-consultant Adama Gaye qui posait avec acuité le choix cornélien des Sénégalais…
Déstructuration des systèmes de valeurs, culte de l’argent facile, médiocrité érigée en système de gestion, ‘‘dé-crédibilisation’’ d’une grande partie des amortisseurs sociaux : c’est le bilan de douze (12) années d’Abdoulaye Wade… Le Sénégal, c’est une population dont 63% ont moins de 25 ans, un Produit national brut (en parité du pouvoir d’achat) de 1900 $USD (soit au 194ème rang mondial), un taux de chômage de 47%, un ratio de 0,34 lits d'hôpitaux pour 1000 habitants et 54% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sg. html). Si des réponses concrètes ne sont pas trouvées à ces multiples ‘‘bombes à retardement’’, le risque de tensions majeures - ou même un conflit ouvert - n’est pas exclu.
Les politiciens professionnels ont montré leurs limites depuis Senghor jusqu’à Wade. On les a tous vus comme des ‘vautours’ après l’incendie de la Médina & le décès des talibés (paix à leur âme) ils ont vite fait de condamner les daaras et la mendicité en oubliant que cette situation est le reflet patent de leur échec après cinquante années de politique. Ils ont tous ‘‘travaillé’’ pour gérer une clientèle politique et se maintenir au pouvoir. Cette façon de faire et ce mode de gouvernance ne sont pas une fatalité africaine. Des dirigeants comme Pedro Pires, Jerry Rawlings, John Kufor, Ketumile Masire… ont montré qu’il était possible de ‘‘faire’’ autrement.
Il faut conduire de véritables changements. Il ne s’agit pas de slogans creux (Sopi, Rupture…) sans contenu. Il faut un capitaine, un visionnaire (pas un rêveur) capable d’impulser les changements attendus. Il faut des transformations de fond sur les pratiques, les comportements, ‘‘la culture’’…
Quelles sont les alternatives qui s’offrent à nous ? Peut-on se permettre, une fois encore, de faire un choix par défaut ? Quelles sont les alternatives qui s’offrent aux citoyens ?
Faisons un rapide tour d’horizon…
Les porteurs de valises : Bathily, Dansokho, Dias, Madior, les préoccupations des populations semblent être le dernier de leurs soucis. Conscients de leur faible poids électoral, ils se battent pour être dans toutes les coalitions gagnantes… On pourrait se demander ce qu’ils coutent au contribuable dans l’attelage actuel de Macky Sall et surtout leur valeur ajoutée dans la marche de l’état.
La société civile : complétement décrédibilisée par Latif Coulibaly et sa clique (Penda Mbow, Alioune Tine, Jacques Habib Sy, Abdoul Aziz Diop…).
Latif Coulibaly… Latif le chevalier blanc, Latif le donneur de leçons, Latif le zèlé avec ses attitudes si propres aux nouveaux courtisans, avec toutes les couleuvres qu’il a avalées ces derniers temps il aurait dû démissionner (Gakou s’est cassé pour moins que ca). Mais ce serait très étonnant, Il se contentera de regarder ses petits souliers, en priant que l’orage passe… c’est ça la fameuse société civile
Moustapha Niasse : L’expérience de Wade a montré les limites de mettre un ‘‘vieillard’’ à la tête de l’Etat. L’écart générationnel est trop important pour qu’il puisse cerner les attentes des populations. Sa propension à s’accrocher au mandat de cinq (5) ans à l’Assemblée nationale est assez révélatrice de son état d’esprit.
Tanor Dieng : Spécialiste des combines politiciennes, il n’a pas assez de hauteur pour laisser la place. Il reste le principal fossoyeur du PS. Il n’est pas loin des porteurs de valises.
Khalifa Sall : Excellent potentiel, mais ne représente rien sur l’échiquier en dehors du PS… Tanor ne le laissera jamais passer…
Le Staline de Thiés : Seule réalisation positive d’Abdoulaye Wade : il a permis aux Sénégalais de bien cerner la nature de l’homme, spécialiste des citations coraniques. Il semble avoir changé de registres pour combien de temps. En réalité personne ne lui connaît un métier… Nous avons touché le fond avec Wade, Idy, c’est un bas fond qui nous attend.
Pape Diop : On n’a pas de reproches particuliers à lui faire mais un compagnonnage avec le Staline de Thiès peut lui coûter cher… La perception de sa faiblesse en termes de capacité intellectuelle à impulser une vision pour se ‘‘moderniser’’ est un handicap pas négligeable…
Karim Wade : le commis-banquier de Londres que le père a voulu transformer en expert financier a montré ses limites. N’importe quel citoyen aurait fait mieux (gérer sans obligation de rendre compte et encore moins de résultats). Il est ‘‘détesté’’ par une majorité des Sénégalais. Sa priorité actuelle : sauver sa peau. Sans nul doute le ‘dernier de la classe’.
Souleymane Ndéné Ndiaye: Dernier Premier ministre. Il est assez cohérent. Il a fait le choix d’un recul stratégique. Il peut être une alternative crédible s’il arrive à récupérer les ‘‘bons morceaux’’. Son risque majeur est sa propension à s’afficher avec Abdoulaye Wade et à vouloir coûte que coûte cheminer avec le PDS
Talla Sylla: Patriote, il rappelle un certain Omar Mariko de Bamako, alternative très crédible mais la société sénégalaise n’est pas forcément prête aux ruptures qu’il prône…
Abdoul Mbaye: Que diantre fait-il toujours dans cette galère ? Ses capacités intellectuelles ne font pas l’ombre d’un doute. Il est assez expérimenté pour savoir que sans les leviers décisionnels (essentiellement le choix des hommes), il continuera à prendre des coups sans arriver à relever les défis. On lui reprochera tôt ou tard de n’avoir pas été capable de mettre en œuvre la vision du Président Macky Sall… & le prétexte sera tout trouvé pour le ‘dégager’… Mais cela n’entamera en rien sa crédibilité, il aura au moins réussi à montrer la médiocrité des politiciens professionnels & qui pourra aisément rebondir…
Macky Sall : Président de la République par défaut, Président de mon parti, je ne sais réellement pas par quelle approche je vais m’y prendre….
Monsieur le Président, vous avez posé des actes forts au début de votre mandat mais nos attentes sont ailleurs les réformes de fond tardent à prendre forme.
Monsieur le Président, je vous concède, que douze (12) années de compagnonnage avec Abdoulaye Wade laisse forcément des traces, cependant après l’épisode de la famille Wade nous ne nous attendions pas du tout à l’hégémonie affairiste de la tribu Faye/Sall/Gassama.
Monsieur le Président, rien n’explique vos gesticulations sur la réduction du mandat présidentiel. Vous ne pouvez pas et ne devez pas ‘nous parler’ de référendum. Le zèle avec lequel ‘vos’ députés ont levé l’immunité des députés PDS est assez révélateur de l’efficacité de la voie parlementaire
Monsieur le Président vous donnez l’impression de n’avoir jamais été préparé à gérer le Sénégal, il n y a eu aucune avancée significative, votre approche sur le plan économique ressemble à tout point de vue a du ‘go and stop strategy’…
Monsieur l’achat du silence des ‘ hâbleurs professionnels’ ne peut pas prospérer, de même que la traque des biens mal acquis ne peut pas faire office d’un programme gouvernemental. Monsieur le Président le syndrome du ‘je ne savais pas vous guette’ les mêmes causes produisent forcément les mêmes effets, ce n’est pas en vous entourant de courtisans que vous allez relevez les défis qui vous attendent…
Monsieur le Président je continue de croire que vous faites partie des moins mauvais, vous avez une occasion exceptionnelle de rentrer dans l’histoire du Sénégal RESPECTEZ VOS ENGAGEMENTS…. On ne vous pardonnera jamais le retour aux affaires du PDS ou pire du Stalinien Thiessois…
In fine, les choix restent limités, le mouvement citoyen doit continuer à se renforcer, à participer et à garder ses positions. Les défis et le destin du Sénégal sont trop importants pour être laissés aux mains des professionnels de la politique… Se battre en retrait n’est peut être pas l’alternative la plus efficiente. Intégrons les partis politiques et restons les sentinelles, empêchons-les de dormir la conscience tranquille… Peut-être, il fera alors jour… ?
Lansana Gagny Sakho
Membre de la Convention des Cadres Républicains
lsakho@gmail.com
Déstructuration des systèmes de valeurs, culte de l’argent facile, médiocrité érigée en système de gestion, ‘‘dé-crédibilisation’’ d’une grande partie des amortisseurs sociaux : c’est le bilan de douze (12) années d’Abdoulaye Wade… Le Sénégal, c’est une population dont 63% ont moins de 25 ans, un Produit national brut (en parité du pouvoir d’achat) de 1900 $USD (soit au 194ème rang mondial), un taux de chômage de 47%, un ratio de 0,34 lits d'hôpitaux pour 1000 habitants et 54% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/sg. html). Si des réponses concrètes ne sont pas trouvées à ces multiples ‘‘bombes à retardement’’, le risque de tensions majeures - ou même un conflit ouvert - n’est pas exclu.
Les politiciens professionnels ont montré leurs limites depuis Senghor jusqu’à Wade. On les a tous vus comme des ‘vautours’ après l’incendie de la Médina & le décès des talibés (paix à leur âme) ils ont vite fait de condamner les daaras et la mendicité en oubliant que cette situation est le reflet patent de leur échec après cinquante années de politique. Ils ont tous ‘‘travaillé’’ pour gérer une clientèle politique et se maintenir au pouvoir. Cette façon de faire et ce mode de gouvernance ne sont pas une fatalité africaine. Des dirigeants comme Pedro Pires, Jerry Rawlings, John Kufor, Ketumile Masire… ont montré qu’il était possible de ‘‘faire’’ autrement.
Il faut conduire de véritables changements. Il ne s’agit pas de slogans creux (Sopi, Rupture…) sans contenu. Il faut un capitaine, un visionnaire (pas un rêveur) capable d’impulser les changements attendus. Il faut des transformations de fond sur les pratiques, les comportements, ‘‘la culture’’…
Quelles sont les alternatives qui s’offrent à nous ? Peut-on se permettre, une fois encore, de faire un choix par défaut ? Quelles sont les alternatives qui s’offrent aux citoyens ?
Faisons un rapide tour d’horizon…
Les porteurs de valises : Bathily, Dansokho, Dias, Madior, les préoccupations des populations semblent être le dernier de leurs soucis. Conscients de leur faible poids électoral, ils se battent pour être dans toutes les coalitions gagnantes… On pourrait se demander ce qu’ils coutent au contribuable dans l’attelage actuel de Macky Sall et surtout leur valeur ajoutée dans la marche de l’état.
La société civile : complétement décrédibilisée par Latif Coulibaly et sa clique (Penda Mbow, Alioune Tine, Jacques Habib Sy, Abdoul Aziz Diop…).
Latif Coulibaly… Latif le chevalier blanc, Latif le donneur de leçons, Latif le zèlé avec ses attitudes si propres aux nouveaux courtisans, avec toutes les couleuvres qu’il a avalées ces derniers temps il aurait dû démissionner (Gakou s’est cassé pour moins que ca). Mais ce serait très étonnant, Il se contentera de regarder ses petits souliers, en priant que l’orage passe… c’est ça la fameuse société civile
Moustapha Niasse : L’expérience de Wade a montré les limites de mettre un ‘‘vieillard’’ à la tête de l’Etat. L’écart générationnel est trop important pour qu’il puisse cerner les attentes des populations. Sa propension à s’accrocher au mandat de cinq (5) ans à l’Assemblée nationale est assez révélatrice de son état d’esprit.
Tanor Dieng : Spécialiste des combines politiciennes, il n’a pas assez de hauteur pour laisser la place. Il reste le principal fossoyeur du PS. Il n’est pas loin des porteurs de valises.
Khalifa Sall : Excellent potentiel, mais ne représente rien sur l’échiquier en dehors du PS… Tanor ne le laissera jamais passer…
Le Staline de Thiés : Seule réalisation positive d’Abdoulaye Wade : il a permis aux Sénégalais de bien cerner la nature de l’homme, spécialiste des citations coraniques. Il semble avoir changé de registres pour combien de temps. En réalité personne ne lui connaît un métier… Nous avons touché le fond avec Wade, Idy, c’est un bas fond qui nous attend.
Pape Diop : On n’a pas de reproches particuliers à lui faire mais un compagnonnage avec le Staline de Thiès peut lui coûter cher… La perception de sa faiblesse en termes de capacité intellectuelle à impulser une vision pour se ‘‘moderniser’’ est un handicap pas négligeable…
Karim Wade : le commis-banquier de Londres que le père a voulu transformer en expert financier a montré ses limites. N’importe quel citoyen aurait fait mieux (gérer sans obligation de rendre compte et encore moins de résultats). Il est ‘‘détesté’’ par une majorité des Sénégalais. Sa priorité actuelle : sauver sa peau. Sans nul doute le ‘dernier de la classe’.
Souleymane Ndéné Ndiaye: Dernier Premier ministre. Il est assez cohérent. Il a fait le choix d’un recul stratégique. Il peut être une alternative crédible s’il arrive à récupérer les ‘‘bons morceaux’’. Son risque majeur est sa propension à s’afficher avec Abdoulaye Wade et à vouloir coûte que coûte cheminer avec le PDS
Talla Sylla: Patriote, il rappelle un certain Omar Mariko de Bamako, alternative très crédible mais la société sénégalaise n’est pas forcément prête aux ruptures qu’il prône…
Abdoul Mbaye: Que diantre fait-il toujours dans cette galère ? Ses capacités intellectuelles ne font pas l’ombre d’un doute. Il est assez expérimenté pour savoir que sans les leviers décisionnels (essentiellement le choix des hommes), il continuera à prendre des coups sans arriver à relever les défis. On lui reprochera tôt ou tard de n’avoir pas été capable de mettre en œuvre la vision du Président Macky Sall… & le prétexte sera tout trouvé pour le ‘dégager’… Mais cela n’entamera en rien sa crédibilité, il aura au moins réussi à montrer la médiocrité des politiciens professionnels & qui pourra aisément rebondir…
Macky Sall : Président de la République par défaut, Président de mon parti, je ne sais réellement pas par quelle approche je vais m’y prendre….
Monsieur le Président, vous avez posé des actes forts au début de votre mandat mais nos attentes sont ailleurs les réformes de fond tardent à prendre forme.
Monsieur le Président, je vous concède, que douze (12) années de compagnonnage avec Abdoulaye Wade laisse forcément des traces, cependant après l’épisode de la famille Wade nous ne nous attendions pas du tout à l’hégémonie affairiste de la tribu Faye/Sall/Gassama.
Monsieur le Président, rien n’explique vos gesticulations sur la réduction du mandat présidentiel. Vous ne pouvez pas et ne devez pas ‘nous parler’ de référendum. Le zèle avec lequel ‘vos’ députés ont levé l’immunité des députés PDS est assez révélateur de l’efficacité de la voie parlementaire
Monsieur le Président vous donnez l’impression de n’avoir jamais été préparé à gérer le Sénégal, il n y a eu aucune avancée significative, votre approche sur le plan économique ressemble à tout point de vue a du ‘go and stop strategy’…
Monsieur l’achat du silence des ‘ hâbleurs professionnels’ ne peut pas prospérer, de même que la traque des biens mal acquis ne peut pas faire office d’un programme gouvernemental. Monsieur le Président le syndrome du ‘je ne savais pas vous guette’ les mêmes causes produisent forcément les mêmes effets, ce n’est pas en vous entourant de courtisans que vous allez relevez les défis qui vous attendent…
Monsieur le Président je continue de croire que vous faites partie des moins mauvais, vous avez une occasion exceptionnelle de rentrer dans l’histoire du Sénégal RESPECTEZ VOS ENGAGEMENTS…. On ne vous pardonnera jamais le retour aux affaires du PDS ou pire du Stalinien Thiessois…
In fine, les choix restent limités, le mouvement citoyen doit continuer à se renforcer, à participer et à garder ses positions. Les défis et le destin du Sénégal sont trop importants pour être laissés aux mains des professionnels de la politique… Se battre en retrait n’est peut être pas l’alternative la plus efficiente. Intégrons les partis politiques et restons les sentinelles, empêchons-les de dormir la conscience tranquille… Peut-être, il fera alors jour… ?
Lansana Gagny Sakho
Membre de la Convention des Cadres Républicains
lsakho@gmail.com