Le président du Conseil d’Administration du Bsda, Aziz Dieng a ouvert les hostilités en rappelant la teneur de la décision de justice rendue publique hier : "le tribunal a sommé Walf Tv et Fm ainsi que la radio Top Fm d’arrêter tout programme utilisant des œuvres protégées et a donné au Bsda les moyens de faire appliquer cette décision. Nous avons décidé de notre propre chef de donner un délai de huit jours au groupe Walfadjri, mais nous avions la possibilité d’appliquer la décision aujourd’hui même".
A en croire le Pca du Bsda, le groupe "Wal fadjri" n’a jamais fait montre d’une disponibilité à régler à l’amiable le contentieux portant sur le paiement des droits d’auteur. Aziz Dieng révèle que "depuis 2001, le Bsda n’a cessé d’envoyer des correspondances au Pdg du groupe Wal fadjri qui n’a jamais daigné répondre".
La médiation voulue par Thione Seck divise les artistes et le Bsda
C’est ainsi que la proposition de médiation de l’artiste Thione Seck a été rejetée de façon plus ou moins catégorique.
"Au Bsda, nous sommes d’avis que les bonnes volontés sont toujours à encourager, mais nous restons fermes : il faut que "Walf" nous paie notre argent", dixit Aziz Dieng.
Le leader du Raam Daan a demandé à être chargé par le Bsda de discuter avec le patron du groupe "Wal fadjri". Il souhaitait également un prolongement du délai de rigueur déjà fixé par le Bsda à "Wal fadjri".
De huit jours, Thione Seck a suggéré une semaine de plus. Pour lui, Sidi Lamine Niasse qu’il a eu au téléphone mercredi pendant 40 minutes, “n’a pas bien compris”.
Selon le musicien, le Pdg de Walf pense que “toute cette affaire n’est qu’un prétexte pour fermer sa télévision”.
Cependant, Thione Seck n’a pas encore terminé son propos que des voix d’artistes se sont élevées dans l’assistance pour marquer leur désapprobation avec des sifflets et quelques huées. Fidèle à lui-même, Thione Seck estime que si le Bsda et les artistes ne sont pas intéressés par son idée, il l’enterre sur-le-champ.
Le musicien, Idrissa Diop nous dira par la suite en aparté qu’il adhère à l’initiative de son camarde artiste. Mais l’essentiel du reste des discours consistait en un procès de l’attitude de Sidi Lamine Niasse.
"Une médiation n’est pas d’actualité, c’est ce qu’on faisait depuis le début et ça n’a rien donné", peste Ngaïdo Bâ, président de l’Association des Cinéastes du Sénégal.
Il sera rejoint par les autres intervenants dont certains sont allés jusqu’à douter de l’intelligence et de la bonne foi du patron de "Wal fadjri". Tandis que d’autres remettent en cause sa sincérité et même sa "religiosité".
Walf dénonce une personnalisation de l’affaire
Signalons que la décision de justice concerne aussi "Top-Fm". Elle a été épinglée, car avec "Walf", cette radio musicale est l’un des rares organes de presse à avoir refusé catégoriquement de signer un contrat de redevances avec le Bureau Sénégalais des droits d’auteur.
Depuis que le tribunal a tranché, "Walf" a refusé toute sorte de commentaires. C’est dans l’édition du journal télévisé de 20 heures de ce jeudi qu’un communiqué de la rédaction a été lu.
La Rédaction de "Walf" y attaque la directrice du Bsda qui "a fait de cette affaire un combat crypto-personnel". "Walf" appelle ainsi Madame Diabé Siby "à se montrer plus respectueuse de notre justice", puisque, précise le communiqué, "à cause de ses agissements, elle oblige 2Walf" à communiquer sur une affaire qui est encore pendante devant la justice".
Les journalistes de Walfadjri s’émeuvent aussi de ce qu’ils appellent la personnalisation du débat par le Bsda, car, expliquent-ils, "Sidi Lamine Niasse n’est pas acteur dans cette affaire, ni de près, ni de loin".
- Par Jaraaf S. - NETTALI.NET -