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Le Conseil des avocats en phase avec le bâtonnier de l’ordre des avocats

Le Conseil de l’ordre des avocats du Sénégal est en phase avec le discours du bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Mame Adama Guèye prononcé lors de la rentrée des cours et tribunaux. Dans un communiqué sanctionnant sa réunion d’hier,


Rédigé par leral.net le Mercredi 20 Janvier 2010 à 11:02 | | 0 commentaire(s)|

Le Conseil des avocats en phase avec le bâtonnier de l’ordre des avocats
mardi 19 tenue à la Maison de l’avocat, le Conseil de l’ordre "réaffirme son adhésion aux principes énoncés dans ledit discours relativement aux causes de dysfonctionnements du service public de la justice, plus particulièrement la corruption et la concussion". Mieux, le Conseil de l’ordre est allé plus loin encore. Il "assume en conséquence l’intégralité du discours qui est en phase avec les positions constantes du barreau sur les questions soulevées"


C’est pourquoi, martèle la même source, le barreau se dit déterminé "à poursuivre toute action appropriée en vue d’apporter une solution adéquate aux problèmes liés aux dysfonctionnements de la justices, conformément aux exigences d’éthique". Ce combat sera mené en "rapport avec tous les acteurs partageant les mêmes principes, en particuliers les magistrats", précise le document.

Lors de l’audience solennelle de rentrée des Cours et tribunaux qui a eu lieu, le mercredi 13 janvier dernier, à la Cour suprême de Dakar Me Mame Mame Adama Guèye, le bâtonnier de l’ordre des avocats, a affirmé que "la justice souffre d’un déficit de confiance des usagers". Un rapport du programme de bonne gouvernance révèle que pour une "grande majorité des populations, la justice ne remplit pas son rôle. Elle est lente, chère, complexe, inaccessible, inéquitable et parfois inadaptée à l’environnement socioculturel".

Pis, encore poursuit le bâtonnier de l’ordre des avocats, elle souffre de maux qui ont pour nom "dysfonctionnements structurels", une "corruption systémique", une "insécurité judiciaire", un "déficit de fiabilité et de crédibilité…". S’y ajoutent les "pressions extérieurs du pouvoir exécutif, du pouvoir religieux, du pouvoir de l’argent et les contraintes sociales". Et de regretter qu’en "l’état actuel de la jurisprudence sénégalaise, le préjudice résultant de ces manquements graves caractéristiques d’un dysfonctionnement du service public de la justice ne puisse être réparé". Ce qui fait que "l’appareil judiciaire est ainsi malheureusement trop souvent détourné de sa mission de service public pour être au service d’intérêts particuliers. Une justice à plusieurs vitesses, selon la capacité d’influence et les moyens financiers des protagonistes, à tendance à prévaloir au risque d’engager la responsabilité de l’Etat". Toutefois, le bâtonnier de l’ordre des avocats a reconnu que ce n’est pas tout le système qui est corrompu.

Cette sortie a soulevé l’ire du président de la République Me Abdoulaye Wade, qui dans son discours a répondu en ces termes : "Monsieur le bâtonnier, en vous écoutant, j’ai eu le sentiment très net que le procureur général de la Cour suprême était l’avocat, et le bâtonnier le procureur sévère pourfendeur qui accable tout le monde". Le Chef de l’Etat a ajouté : « M. le bâtonnier nous sommes ici en séance solennelle autour d’une problématique de droit et certainement pas dans un meeting politique. Nous étions en droit d’attendre des avocats, des réflexions de qualité comme celles que nous avons entendu de la part des avocats ».

C’est pourquoi, en sa qualité de président de la République, donc défenseur des institutions, Me Abdoulaye Wade a regretté le "procédé magistral en des termes non respectueux, (...) -procès de vos frères avocats et procès du gouvernement-" auquel s’est livré Me Mame Adama Guèye. Et le président de République de clamer "je n’ai jamais compris la prétention qu’ont certains Sénégalais de décrire leur pays en des termes dégradants".

Modou Pous Pous