L’option déclinée par Son Excellence le Président Macky SALL, pour une organisation rationnelle et équilibrée de l’espace national et la valorisation optimale des ressources me semble pertinent. Elle est sous tendue par la vision d’une politique d’émergence des pôles de développement à travers un aménagement du territoire. Ce vaste chantier constitue un des défis majeurs de ce que l’on dénomme l’acte III de la décentralisation.
Sous ce rapport, je voudrais partager avec vous sur l’importance d’une telle réforme aux enjeux multiples et complexes pour le Département de Dagana aux potentialités énormes.
Avant tout propos, La territorialisation implique aujourd’hui le passage d’une politique uniforme pour laquelle les mêmes règles sont applicables sur l’ensemble des territoires à une politique adaptée aux spécifiques des territoires. En effet, avec les nombreuses disparités connues jusque là entre les régions, les communes et les communautés rurales du pays, la territorialisation des politiques publiques faciliterait fortement la prise en charge de la problématique du développement économique, social, politique et culturel avec une réelle option sur les potentialités des territoires. Dés lors la référence à un territoire induit nécessairement le développement d’analyses plus globales, dépassant les logiques proprement sectorielles qui ont toujours cours depuis l’indépendance dans la prise en main du développement.
Ainsi le Département de Dagana avec une superficie 6116,38 km² soit 3,1% du territoire national et compte une population estimée en 2008 à plus de 253 000 habitants. Il est composé suite aux découpages territoriaux actuels par onze collectivités locales dont six (6) communes et cinq (5) communautés rurales. L’économie de celles-ci repose essentiellement sur l’agriculture, la pêche continentale et le commerce. De plus en plus, le Département témoigne d’un essor conséquent de sociétés agro-industrielles de renommée nationale voire internationale (SOCAS, CSS, Laiterie du Berger, Senhuile, Vital etc.) qui s’érigent en pôle de soutien à la production agricole (transformation/commercialisation) et qui demeurent fortement créatrices d’emplois.
Ainsi le Département de Dagana regorge de potentialités socioéconomiques qui se retrouvent parmi les plus importantes du pays (mais encore faiblement valorisées), lesquelles potentialités revêtent un caractère intercommunautaire et dont la valorisation nécessite des stratégies concertées et transversales.
De plus, Les collectivités locales du Département qui ont en charge la responsabilité d’impulser le développement économique, social, culturel et scientifique de leurs localités (chapitre premier ; article 3 du code des collectivités locales) ont du mal à assurer cette mission. Car, leurs moyens d’intervention demeurent très insuffisants à ce jour. Les ressources transférées par l’Etat notamment les fonds de dotations et les fonds de concours restent encore très faibles pour faire face à l’ampleur des compétences transférées.
Le niveau de décentralisation du BCI reste également encore très faible. A cela s’ajoutent les difficultés des conseils municipaux et ruraux à recouvrir les taxes et impôts. De même, le nombre très limité du personnel au niveau des collectivités, combiné avec les capacités techniques presque inexistantes, constitue un des facteurs de blocage du fonctionnement des collectivités.
Dans un tel contexte, l’acte III de la décentralisation peut constituer si elle est bien articulée aux recommandations faites par la commission pour les collectivités un moyen pour pallier à la faiblesse de leurs ressources et assumer les compétences qui leur sont transférées par l’Etat grâce aux nouveaux mécanismes de financement du développement local.
L’objectif stratégique des politiques de territorialisation à travers l’acte III de la décentralisation est d’arriver à un développement territorial équilibré. Sous ce rapport, il apparaît clairement que cette nouvelle approche reposera essentiellement sur une politique de redéfinition du territoire à travers un nouveau découpage administratif. Cette perspective est déjà engagée dans le cadre des réflexions menées sur « l’acte III de la décentralisation » ou il est attendu un recentrage des collectivités locales (la communalisation universelle et l’érection des départements comme une collectivité locale à part entière), l’approfondissement de la décentralisation avec le transfert de nouvelles compétences et des ressources financières adéquates, mais également de mettre en place des pôles de développement territorial pour en faire les nouveaux pivots de la cohérence territoriale
Par conséquent, le Département de Dagana sera érigé en collectivité locale. L’importance de cela est qu’il va :
créer un cadre juridique favorable à la mise en œuvre des actions de développement intercommunautaire.
Renforcer la dynamique de coopération entre les collectivités locales (communes) du Département de Dagana.
Accroitre les investissements dans le Département par une mobilisation de ressources financières supplémentaires : contrairement à une collectivité locale, les volumes de financement du Département sont de loin beaucoup plus importants. Le Département portera, en effet, des projets communautaires structurants dont les effets sont plus perceptibles sur le quotidien des populations locales.
Augmenter le pouvoir de négociation des élus du Département avec l’Etat et les partenaires au développement : cela renvoie à une amélioration de la capacité de lobbying et de plaidoyer des collectivités auprès des acteurs centraux et des partenaires au Développement dans le but ultime d’attirer des financements et de faciliter les procédures et démarches sur les questions concernant les différentes collectivités locales. Un meilleur accès aux ressources du BCI pourrait être imaginé,
Promouvoir et prendre en charge les préoccupations de développement durable à l’échelle départementale qui parait être un enjeu de taille dans le Département de Dagana vu les tendances à la dégradation de l’environnement qui s’y confirment.
Enfin, Le Département pourrait, en outre, être un outil efficace d’économie d’échelle sur les investissements afin de pallier à la faiblesse des ressources financières des Collectivités locales. C’est donc une structure de coopération intercommunautaire permettant d’apporter des solutions à des problématiques transversales à plusieurs collectivités locales (enclavement, fiscalité locale, dégradation des ressources naturelles, accès aux services sociaux de base etc.).
Bref pour terminer, j’invite l’expertise locale, les cadres du département particulièrement la Convergences des Cadres Républicains du Département de Dagana à organiser des concertations et réflexions approfondies sur les orientations stratégiques que doivent reposer le développement de Dagana. Ceci serait d’une importance capitale car les idées vont émaner à la baser et serviront pour une éventuelle attribution des compétences à transférées pour les départements. Je rappelle que La territorialisation implique aujourd’hui le passage d’une politique uniforme pour laquelle les mêmes règles sont applicables sur l’ensemble des territoires à une politique adaptée aux spécifiques des territoires. Autrement dit, les politiques se feront sur la base de la spécificité de chaque département.
Abdoulaye Seydi, Ingénieur en Gestion de Projets et Développement Local
Spécialiste en Gouvernance Territoriale et Développement Economique Local
Chargé du Volet "Santé et Action Sociale" au Point Focal du
GIC des Collectivités Locales du Département de Dagana (CDC)
Gaé 2, BP 73, Richard-Toll, Sénégal
Sous ce rapport, je voudrais partager avec vous sur l’importance d’une telle réforme aux enjeux multiples et complexes pour le Département de Dagana aux potentialités énormes.
Avant tout propos, La territorialisation implique aujourd’hui le passage d’une politique uniforme pour laquelle les mêmes règles sont applicables sur l’ensemble des territoires à une politique adaptée aux spécifiques des territoires. En effet, avec les nombreuses disparités connues jusque là entre les régions, les communes et les communautés rurales du pays, la territorialisation des politiques publiques faciliterait fortement la prise en charge de la problématique du développement économique, social, politique et culturel avec une réelle option sur les potentialités des territoires. Dés lors la référence à un territoire induit nécessairement le développement d’analyses plus globales, dépassant les logiques proprement sectorielles qui ont toujours cours depuis l’indépendance dans la prise en main du développement.
Ainsi le Département de Dagana avec une superficie 6116,38 km² soit 3,1% du territoire national et compte une population estimée en 2008 à plus de 253 000 habitants. Il est composé suite aux découpages territoriaux actuels par onze collectivités locales dont six (6) communes et cinq (5) communautés rurales. L’économie de celles-ci repose essentiellement sur l’agriculture, la pêche continentale et le commerce. De plus en plus, le Département témoigne d’un essor conséquent de sociétés agro-industrielles de renommée nationale voire internationale (SOCAS, CSS, Laiterie du Berger, Senhuile, Vital etc.) qui s’érigent en pôle de soutien à la production agricole (transformation/commercialisation) et qui demeurent fortement créatrices d’emplois.
Ainsi le Département de Dagana regorge de potentialités socioéconomiques qui se retrouvent parmi les plus importantes du pays (mais encore faiblement valorisées), lesquelles potentialités revêtent un caractère intercommunautaire et dont la valorisation nécessite des stratégies concertées et transversales.
De plus, Les collectivités locales du Département qui ont en charge la responsabilité d’impulser le développement économique, social, culturel et scientifique de leurs localités (chapitre premier ; article 3 du code des collectivités locales) ont du mal à assurer cette mission. Car, leurs moyens d’intervention demeurent très insuffisants à ce jour. Les ressources transférées par l’Etat notamment les fonds de dotations et les fonds de concours restent encore très faibles pour faire face à l’ampleur des compétences transférées.
Le niveau de décentralisation du BCI reste également encore très faible. A cela s’ajoutent les difficultés des conseils municipaux et ruraux à recouvrir les taxes et impôts. De même, le nombre très limité du personnel au niveau des collectivités, combiné avec les capacités techniques presque inexistantes, constitue un des facteurs de blocage du fonctionnement des collectivités.
Dans un tel contexte, l’acte III de la décentralisation peut constituer si elle est bien articulée aux recommandations faites par la commission pour les collectivités un moyen pour pallier à la faiblesse de leurs ressources et assumer les compétences qui leur sont transférées par l’Etat grâce aux nouveaux mécanismes de financement du développement local.
L’objectif stratégique des politiques de territorialisation à travers l’acte III de la décentralisation est d’arriver à un développement territorial équilibré. Sous ce rapport, il apparaît clairement que cette nouvelle approche reposera essentiellement sur une politique de redéfinition du territoire à travers un nouveau découpage administratif. Cette perspective est déjà engagée dans le cadre des réflexions menées sur « l’acte III de la décentralisation » ou il est attendu un recentrage des collectivités locales (la communalisation universelle et l’érection des départements comme une collectivité locale à part entière), l’approfondissement de la décentralisation avec le transfert de nouvelles compétences et des ressources financières adéquates, mais également de mettre en place des pôles de développement territorial pour en faire les nouveaux pivots de la cohérence territoriale
Par conséquent, le Département de Dagana sera érigé en collectivité locale. L’importance de cela est qu’il va :
créer un cadre juridique favorable à la mise en œuvre des actions de développement intercommunautaire.
Renforcer la dynamique de coopération entre les collectivités locales (communes) du Département de Dagana.
Accroitre les investissements dans le Département par une mobilisation de ressources financières supplémentaires : contrairement à une collectivité locale, les volumes de financement du Département sont de loin beaucoup plus importants. Le Département portera, en effet, des projets communautaires structurants dont les effets sont plus perceptibles sur le quotidien des populations locales.
Augmenter le pouvoir de négociation des élus du Département avec l’Etat et les partenaires au développement : cela renvoie à une amélioration de la capacité de lobbying et de plaidoyer des collectivités auprès des acteurs centraux et des partenaires au Développement dans le but ultime d’attirer des financements et de faciliter les procédures et démarches sur les questions concernant les différentes collectivités locales. Un meilleur accès aux ressources du BCI pourrait être imaginé,
Promouvoir et prendre en charge les préoccupations de développement durable à l’échelle départementale qui parait être un enjeu de taille dans le Département de Dagana vu les tendances à la dégradation de l’environnement qui s’y confirment.
Enfin, Le Département pourrait, en outre, être un outil efficace d’économie d’échelle sur les investissements afin de pallier à la faiblesse des ressources financières des Collectivités locales. C’est donc une structure de coopération intercommunautaire permettant d’apporter des solutions à des problématiques transversales à plusieurs collectivités locales (enclavement, fiscalité locale, dégradation des ressources naturelles, accès aux services sociaux de base etc.).
Bref pour terminer, j’invite l’expertise locale, les cadres du département particulièrement la Convergences des Cadres Républicains du Département de Dagana à organiser des concertations et réflexions approfondies sur les orientations stratégiques que doivent reposer le développement de Dagana. Ceci serait d’une importance capitale car les idées vont émaner à la baser et serviront pour une éventuelle attribution des compétences à transférées pour les départements. Je rappelle que La territorialisation implique aujourd’hui le passage d’une politique uniforme pour laquelle les mêmes règles sont applicables sur l’ensemble des territoires à une politique adaptée aux spécifiques des territoires. Autrement dit, les politiques se feront sur la base de la spécificité de chaque département.
Abdoulaye Seydi, Ingénieur en Gestion de Projets et Développement Local
Spécialiste en Gouvernance Territoriale et Développement Economique Local
Chargé du Volet "Santé et Action Sociale" au Point Focal du
GIC des Collectivités Locales du Département de Dagana (CDC)
Gaé 2, BP 73, Richard-Toll, Sénégal