Le doyen des juges d’instruction de Dakar, Mahawa Sémou Diouf, a adressé hier une correspondance au premier président de la Cour d’appel de Dakar pour dénoncer les propos excessifs tenus vendredi passé, lors de la dernière journée de la quatrième session des Assises, par le substitut général Djibril Bâ. Des sources proches de la Cour d’appel, soulignent que le juge du premier cabinet a dénoncé, dans la missive, les « propos malveillants » du substitut général, en plus de demander que toute la lumière soit faite sur ses déclarations, les responsabilités situées et les sanctions prises. Le magistrat Djibril Bâ, qui exerçait en tant qu’avocat général lors de ce procès, a poussé le bouchon en traitant le juge instructeur de l’affaire Seynabou Seck (du nom de cette fille de quatre ans décapitée à Rufisque) de « paresseux » qui l’a « déçu ».
Le réquisitoire du juge Ba à l’endroit de son collègue reposait sur « un argumentaire extrêmement lége », comme l’ont noté des magistrats consultés hier. En plus de s’en être violemment pris aux gendarmes en charge de l’enquête, il a affirmé que le « juge d’instruction devait se transporter sur les lieux » où le corps a été découvert. Une « absurdité » puisque si cela devait être le cas, pourquoi le Parquet général n’a pas fait cette demande au cours de l’instruction ? Surtout que cette procédure, selon une source, a précédé Mahawa Sémou Diouf de…trois ans. « Djibril Bâ n’est pas sans savoir que l’instruction est une mesure libre et que le juge n’a pas besoin d’effectuer un transport sur les lieux de découverte d’un crime ou d’un corps, pour se faire une intime conviction. « Mahawa l’a encore rappelé dans sa lettre », signalent des interlocuteurs proches du parquet général.
Hier, ils étaient nombreux au tribunal à s’insurger contre les déclarations jugées « malheureuses » du juge Djibril Bâ qui aura quand même réussi à faire les choux gras de la presse. Un avocat renseigne, sous le sceau de l’anonymat, que le Doyen des juges et le substitut général en question ont été reçus par le procureur général. Des sources judiciaires précisent même que le Doyen des juges n’est pas allé par quatre chemins, lors de cette rencontre, pour dénoncer les propos de l’avocat général. Le comble, c’est que ce dernier se serait rendu ensuite dans le bureau de Mahawa Sémou Diouf pour jurer qu’il va envoyer une mise au point à la presse, avant de se rétracter. « Le Doyen des juges lui a demandé de quitter son bureau avant de saisir le premier président prés la Cour d’appel, avec ampliation au procureur général », confie une source informée. « Mais qui est-il pour s’en prendre à un juge aussi respecté que Mahwa ? », s’interrogent des sources judiciaires qui disent ne pas comprendre cette sortie qu’elles qualifient de « malheureuse ». D’ailleurs au niveau de la Gendarmerie, certains ne cachaient pas leur courroux car considérant, comme le soutient le doyen des juges dans sa lettre, que « Bâ est sorti de sa réserve ».
Dans sa missive, le doyen des juges a dénoncé, selon plusieurs sources, les « commentaires publics personnels » du juge, qui sont « désobligeants » tout en portant « atteinte à son honorabilité ». Les mêmes interlocuteurs ajoutent que Mahawa Sémou Diouf juge que Djibril Bâ qui « a violé sa déontologie », l’a « outragé » avec ses déclarations « malveillantes » largement relayées dans la presse et très commentées hier au tribunal. Où tout le monde presque reconnaît le professionnalisme du juge du premier cabinet qui a géré et continue de gérer des dossiers ô combien sensibles, sans la moindre faille.
Cheikh Mbacké GUISSE l'asquotidien
Le réquisitoire du juge Ba à l’endroit de son collègue reposait sur « un argumentaire extrêmement lége », comme l’ont noté des magistrats consultés hier. En plus de s’en être violemment pris aux gendarmes en charge de l’enquête, il a affirmé que le « juge d’instruction devait se transporter sur les lieux » où le corps a été découvert. Une « absurdité » puisque si cela devait être le cas, pourquoi le Parquet général n’a pas fait cette demande au cours de l’instruction ? Surtout que cette procédure, selon une source, a précédé Mahawa Sémou Diouf de…trois ans. « Djibril Bâ n’est pas sans savoir que l’instruction est une mesure libre et que le juge n’a pas besoin d’effectuer un transport sur les lieux de découverte d’un crime ou d’un corps, pour se faire une intime conviction. « Mahawa l’a encore rappelé dans sa lettre », signalent des interlocuteurs proches du parquet général.
Hier, ils étaient nombreux au tribunal à s’insurger contre les déclarations jugées « malheureuses » du juge Djibril Bâ qui aura quand même réussi à faire les choux gras de la presse. Un avocat renseigne, sous le sceau de l’anonymat, que le Doyen des juges et le substitut général en question ont été reçus par le procureur général. Des sources judiciaires précisent même que le Doyen des juges n’est pas allé par quatre chemins, lors de cette rencontre, pour dénoncer les propos de l’avocat général. Le comble, c’est que ce dernier se serait rendu ensuite dans le bureau de Mahawa Sémou Diouf pour jurer qu’il va envoyer une mise au point à la presse, avant de se rétracter. « Le Doyen des juges lui a demandé de quitter son bureau avant de saisir le premier président prés la Cour d’appel, avec ampliation au procureur général », confie une source informée. « Mais qui est-il pour s’en prendre à un juge aussi respecté que Mahwa ? », s’interrogent des sources judiciaires qui disent ne pas comprendre cette sortie qu’elles qualifient de « malheureuse ». D’ailleurs au niveau de la Gendarmerie, certains ne cachaient pas leur courroux car considérant, comme le soutient le doyen des juges dans sa lettre, que « Bâ est sorti de sa réserve ».
Dans sa missive, le doyen des juges a dénoncé, selon plusieurs sources, les « commentaires publics personnels » du juge, qui sont « désobligeants » tout en portant « atteinte à son honorabilité ». Les mêmes interlocuteurs ajoutent que Mahawa Sémou Diouf juge que Djibril Bâ qui « a violé sa déontologie », l’a « outragé » avec ses déclarations « malveillantes » largement relayées dans la presse et très commentées hier au tribunal. Où tout le monde presque reconnaît le professionnalisme du juge du premier cabinet qui a géré et continue de gérer des dossiers ô combien sensibles, sans la moindre faille.
Cheikh Mbacké GUISSE l'asquotidien