En effet, vieux reliquat des querelles entre les deux jurys, jusqu’alors aucun écrivain ayant obtenu le prix Femina n’avait réussi à obtenir le Goncourt. Notons également qu’avec Marie NDiaye, Gallimard remporte son 36e prix Goncourt. Plus que jamais donc, la maison de la rue Sébastien-Bottin affirme son hégémonie sur la plus haute distinction littéraire française.
Marie Ndiaye a déclaré à la presse, en arrivant devant le restaurant Drouant où le prestigieux prix venait de lui être attribué :"Je suis très contente pour le livre et pour l’éditeur. Je suis très contente d’être une femme qui reçoit le prix Goncourt." "Une sorte de miracle s’était déjà produit avec le succès du livre", a-t-elle dit, ajoutant : "Ce prix est inattendu. C’est aussi le couronnement et la récompense de vingt-cinq ans d’écriture et de cette opiniâtreté." Ce livre "est le portrait de trois femmes fortes, chacune à sa manière. Ce qui les unit, c’est une force profonde, une croyance en qui elles sont, une façon de ne jamais douter de leur propre humanité. Ce sont des femmes tranquillement puissantes".
Marie Ndiaye a dit espérer que cette récompense permette de mieux faire connaître l’histoire des femmes africaines. "L’histoire des migrants est une histoire déjà souvent relatée, mais si le sort de ces gens peut être encore mieux su et compris, j’en serai très contente."
Née le 4 juin 1967 à Pithiviers, d’un père sénégalais et d’une mère française, Marie NDiaye a passé son enfance en banlieue parisienne, où sa mère l’a élevée seule, avec son frère Pap NDiaye, aujourd’hui historien et grand spécialiste de la question noire en France. C’est à l’âge de 12 ans qu’elle commence à écrire avant d’être remarquée par Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit, qui publie son premier roman Quand au riche avenir (1985).
L’anecdote veut que le patron des éditions de "Minuit" se soit rendu lui-même, contrat en main, au lycée Lakanal pour rencontrer la jeune fille de 17 ans. A la suite de ce premier livre, salué par la critique, elle reçoit une lettre d’un lecteur qui n’est autre que Jean-Yves Cendrey, pas encore écrivain. Il deviendra son époux et le père de ses trois enfants.
En 1987, Marie NDiaye poursuit avec Comédie classique (POL), récit très joycien qui lui vaut d’être invitée à l’émission-phare de l’époque, Apostrophe. Puis ce sera La Femme au bûcher (Minuit) avec lequel elle impose sa marque. Celle de romans qui se situent à la lisière entre le réel et le fantastique, dans une atmosphère baignée de mystère et d’étrangeté, d’incertitude, de fantaisie et d’ironie. On pense notamment à En famille (Minuit, 1991) ou encore à Sorcière (Minuit, 1996), dont elle accusera en 1998 Marie Darrieusecq de s’en être largement inspiré, sinon "singé", pour composer Naissance des fantômes (POL). En 2001, son public s’élargit grâce à Rosie Carpe, récompensé du prix Femina.
En parallèle de son œuvre romanesque, Marie NDiaye a composé des ouvrages pour la jeunesse, tels La Diablesse et son enfant ou Le Souhait (Ecole des loisirs, 2000 et 2005) ; et aussi des pièces de théâtre, seule ou avec Jean-Yves Cendrey. L’une d’elle, Papa doit manger, inscrite et jouée à la Comédie française en 1998, fait de Marie NDiaye la seule femme vivante à figurer au répertoire.
Alors même qu’elle rejette l’étiquette d’africaine, de métis et même d’auteur francophone, c’est à Berlin où elle vit que Marie NDiaye a retrouvé cependant le chemin de l’Afrique, où se déroule pour une bonne partie "Trois Femmes puissantes". Plus ancré dans le réel que ses précédents livres, ce roman emboîte trois récits qui suivent l’itinéraire de femmes et leur combat pour préserver leur dignité.
"J’ai construit ce livre, expliquait la romancière, comme un ensemble musical dont les trois parties sont reliées par un thème récurrent. Ce thème, c’est la force intérieure que manifestent les protagonistes féminins. Norah, Fanta, Khady sont reliées par leurs capacités communes de résistance et de survie." Déchirements intimes, identitaires, interrogations sur l’appartenance et la condition humaine sont autant au cœur de ce triptyque troublant, vertigineux, composé dans un style éminemment élégant et épuré, qui en fait toute sa force, sa puissance.
Récompensant le meilleur ouvrage d’imagination en prose dans l’année, le Prix Goncourt est décerné chaque année au début du mois de novembre. Le montant de son prix est de 10 euros. Mais il est évident qu’il est d’un tout autre rapport financier, un tirage très important étant assuré au livre couronné par le Goncourt. Le mode de scrutin est le suivant Avant chaque tour de scrutin, on tire au sort le nom d’un juré qui annonce son vote. Puis on tire au sort le nom d’un deuxième votant, qui exprime son choix. Et ainsi de suite jusqu’à ce que tous se soient exprimés.
Au cours des dix premiers tours, le prix ne peut être attribué qu’à la majorité absolue. Du onzième au treizième tour, la majorité relative suffit. En cas d’égalité, la voix du président devient automatiquement départageante au quatorzième tour.
Marie Ndiaye a déclaré à la presse, en arrivant devant le restaurant Drouant où le prestigieux prix venait de lui être attribué :"Je suis très contente pour le livre et pour l’éditeur. Je suis très contente d’être une femme qui reçoit le prix Goncourt." "Une sorte de miracle s’était déjà produit avec le succès du livre", a-t-elle dit, ajoutant : "Ce prix est inattendu. C’est aussi le couronnement et la récompense de vingt-cinq ans d’écriture et de cette opiniâtreté." Ce livre "est le portrait de trois femmes fortes, chacune à sa manière. Ce qui les unit, c’est une force profonde, une croyance en qui elles sont, une façon de ne jamais douter de leur propre humanité. Ce sont des femmes tranquillement puissantes".
Marie Ndiaye a dit espérer que cette récompense permette de mieux faire connaître l’histoire des femmes africaines. "L’histoire des migrants est une histoire déjà souvent relatée, mais si le sort de ces gens peut être encore mieux su et compris, j’en serai très contente."
Née le 4 juin 1967 à Pithiviers, d’un père sénégalais et d’une mère française, Marie NDiaye a passé son enfance en banlieue parisienne, où sa mère l’a élevée seule, avec son frère Pap NDiaye, aujourd’hui historien et grand spécialiste de la question noire en France. C’est à l’âge de 12 ans qu’elle commence à écrire avant d’être remarquée par Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit, qui publie son premier roman Quand au riche avenir (1985).
L’anecdote veut que le patron des éditions de "Minuit" se soit rendu lui-même, contrat en main, au lycée Lakanal pour rencontrer la jeune fille de 17 ans. A la suite de ce premier livre, salué par la critique, elle reçoit une lettre d’un lecteur qui n’est autre que Jean-Yves Cendrey, pas encore écrivain. Il deviendra son époux et le père de ses trois enfants.
En 1987, Marie NDiaye poursuit avec Comédie classique (POL), récit très joycien qui lui vaut d’être invitée à l’émission-phare de l’époque, Apostrophe. Puis ce sera La Femme au bûcher (Minuit) avec lequel elle impose sa marque. Celle de romans qui se situent à la lisière entre le réel et le fantastique, dans une atmosphère baignée de mystère et d’étrangeté, d’incertitude, de fantaisie et d’ironie. On pense notamment à En famille (Minuit, 1991) ou encore à Sorcière (Minuit, 1996), dont elle accusera en 1998 Marie Darrieusecq de s’en être largement inspiré, sinon "singé", pour composer Naissance des fantômes (POL). En 2001, son public s’élargit grâce à Rosie Carpe, récompensé du prix Femina.
En parallèle de son œuvre romanesque, Marie NDiaye a composé des ouvrages pour la jeunesse, tels La Diablesse et son enfant ou Le Souhait (Ecole des loisirs, 2000 et 2005) ; et aussi des pièces de théâtre, seule ou avec Jean-Yves Cendrey. L’une d’elle, Papa doit manger, inscrite et jouée à la Comédie française en 1998, fait de Marie NDiaye la seule femme vivante à figurer au répertoire.
Alors même qu’elle rejette l’étiquette d’africaine, de métis et même d’auteur francophone, c’est à Berlin où elle vit que Marie NDiaye a retrouvé cependant le chemin de l’Afrique, où se déroule pour une bonne partie "Trois Femmes puissantes". Plus ancré dans le réel que ses précédents livres, ce roman emboîte trois récits qui suivent l’itinéraire de femmes et leur combat pour préserver leur dignité.
"J’ai construit ce livre, expliquait la romancière, comme un ensemble musical dont les trois parties sont reliées par un thème récurrent. Ce thème, c’est la force intérieure que manifestent les protagonistes féminins. Norah, Fanta, Khady sont reliées par leurs capacités communes de résistance et de survie." Déchirements intimes, identitaires, interrogations sur l’appartenance et la condition humaine sont autant au cœur de ce triptyque troublant, vertigineux, composé dans un style éminemment élégant et épuré, qui en fait toute sa force, sa puissance.
Récompensant le meilleur ouvrage d’imagination en prose dans l’année, le Prix Goncourt est décerné chaque année au début du mois de novembre. Le montant de son prix est de 10 euros. Mais il est évident qu’il est d’un tout autre rapport financier, un tirage très important étant assuré au livre couronné par le Goncourt. Le mode de scrutin est le suivant Avant chaque tour de scrutin, on tire au sort le nom d’un juré qui annonce son vote. Puis on tire au sort le nom d’un deuxième votant, qui exprime son choix. Et ainsi de suite jusqu’à ce que tous se soient exprimés.
Au cours des dix premiers tours, le prix ne peut être attribué qu’à la majorité absolue. Du onzième au treizième tour, la majorité relative suffit. En cas d’égalité, la voix du président devient automatiquement départageante au quatorzième tour.