L’article 8 dudit texte – pour ne pas en citer d’autres – donnait à un nouveau président élu la possibilité de renoncer au bénéfice de son élection au profit d’un vice-président élu dans les mêmes conditions.
Auparavant, le rédacteur du texte facilita le deal entre les deux hommes en leur assurant la victoire, dès le premier tour de scrutin, par le vote favorable de seulement un (1) électeur inscrit sur quatre (4). Ainsi nous avait été annoncée la monarchie du 16 juin 2011. Mais son concepteur et ses laquais ne fêtèrent la promesse de son avènement qu’une petite semaine durant. Au bout de sept (7) jours de préparation, la République du 23 juin renverse la monarchie corrompue du 16 juin. Et la flamme de la contestation entretenue par le Mouvement du 23 juin – le M23 – ne s’éteignit plus. Les patriotes sénégalais – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes – l’attisèrent avec une régularité et une détermination qui nous conduisirent à la mémorable soirée électorale du 25 mars 2012.
Les nombreux reporters étrangers, venus du monde entier assister au basculement annoncé du Sénégal dans une violence postélectorale sans précédent, n’avaient, le soir de l’élection du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, qu’une exclamation et une petite phrase à la bouche : « Quel pays ! Le Sénégal a encore surpris le monde. » Mais comme pour toutes les républiques véritables, la bataille, pour le primat de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, ne finit jamais. Il nous faut alors battre le rappel des troupes républicaines après la procession pro-monarchique du 23 avril 2013.
Concédons – comme nous y convie le quotidien Le Soleil et tous ses confrères de la presse écrite – que le Parti démocratique sénégalais (Pds) a mobilisé - peu importe comment - le 23 avril dernier pour obtenir de la société, au nom de laquelle la justice est rendue, la libération de prison de Karim Wade. Mais que doivent savoir les Sénégalais pour se refuser à admettre qu’un homme que rien ne prédisposait à exercer les hautes fonctions dont il abusa longtemps ne puisse être libéré ou détenu qu’au terme d’une procédure judiciaire régulière et transparente ? Ils doivent savoir, ainsi que nous le rappelle l’hebdomadaire Nouvel Horizon paru le 22 avril 2013, qu’une enquête a montré que de tous les prévenus emprisonnés seul un d’entre eux – Karim Wade – pouvait s’octroyer, pendu aux basques de son père de président, le pouvoir de faire contrôler «des secteurs clés de notre économie nationale par des sociétés offshore».
L’opinion cerna l’ampleur du préjudice subi lorsque la Section de recherche de la Gendarmerie avait fini d’établir la propriété de Karim Wade sur les sociétés Africa Handling Service (Ahs) et Dp World SA limited, qui contrôlent les flux de nos échanges aéroportuaires et maritimes.
La révolte est inévitable quand le peuple s’aperçoit qu’après avoir recouvré sa souveraineté politique suite au renversement de la monarchie du 16 juin 2011, elle doit s’organiser un peu moins de deux ans plus tard pour arracher des pans entiers de sa souveraineté économique des mains d’un individu que les suppôts de l’ancien clan au pouvoir nous présentaient à tue-tête comme un présidentiable normal. Dans un texte au contenu lucide, Nouvel Horizon écrit : «Apparemment, les ténors du PDS ont choisi de faire du PDS un bouclier plutôt qu’un instrument de revitalisation de leur futur politique ».
De par son antériorité, l’analyse du journaliste Issa Sall accrédite l’idée d’une procession réactionnaire qui ne doit son succès relatif le 23 avril dernier qu’au baroud d’honneur des prédateurs de la République obligés de monter au créneau sous la houlette de trois des membres (Ousmane Ngom, Madické Niang et Cheikh Tidiane Sy) de l’ancien secrétariat de la terreur encore à la remorque de l’ancien fundraiser Karim Wade. Tout le défi est là. Reste à savoir comment et avec qui le peuple souverain devrait le relever pour poursuivre son chemin sur la voie qu’il s’est donnée en élisant Macky Sall président de la République.
Notre idée, tirée de notre expérience récente, est simple. Nous l’avons défendue quand le maintien ou pas du M23 originel opposa les animateurs de ses structures après la défaite cinglante d’Abdoulaye Wade le 25 mars 2012. Optant pour le maintien du mouvement originel, nous expliquions que le M23 appartient au peuple auquel il est resté adossé, évitant, par une massification intelligente et réussie, la guerre civile au pays.
Maintenant que tout indique qu’Abdoulaye Wade, sommant ses partisans de manifester tous les mercredis pour libérer son fils, est de retour, le M23 se voit acculé de choisir son camp : celui du pouvoir mu par l’intérêt général dans son procès contre l’enrichissement illicite ou celui d’un donneur d’ordre lointain rattrapé par sa gestion patrimoniale du bien public.
Mouvement citoyen, le M23, hier allié de l’opposition pour la défense de la Constitution et de la forme républicaine de l’Etat, ne devrait éprouver aucune peine à s’allier au pouvoir poursuivant les mêmes buts en s’efforçant de restituer à la nation ce que personne ne devrait songer à lui ravir : la souveraineté économique avec en toile de fond l’indépendance politique confortée par deux alternances démocratiques dans la paix.
Les masques tomberaient définitivement si le M23, dont l’actuel ministre de la Justice présida le 23 juin 2012 – Place de l’Indépendance - la cérémonie marquant son premier anniversaire, se mettait à nouveau à compter les siens dans la coalition Benno Bokk Yakaar. Il s’apercevrait que le boursouflé Idrissa Seck ne rejoindrait pas ses rangs, préférant les combinaisons paresseuses pour le pouvoir au travail politique épuisant et payant qu’affectionne le président Macly Sall. Aussi Nouvel Horizon a-t-il vu juste lorsqu’il écrit qu’en échange du contrôle du Parti démocratique sénégalais ou ce qu’il en reste, Idrissa Seck va « prendre ses distances avec Benno Bokk Yakaar et Macky ».
C’est chose faite, depuis que Seck « s’est fait l’avocat de Wade à propos des 417 milliards qu’il aurait laissé » dans les caisses de l’Etat. Depuis la Place de Paris où est allé rencontrer son vieux client, Idrissa Seck, (« déchaîné ») dit tout en se prévalant du pouvoir (risible) de démettre de ses fonctions un ministre de la République.
Acculé à la résistance au clan Wade auquel l’essayiste Mody Niang adjoint Idrissa Seck dans son dernier ouvrage, le M23, qui s’apprête à rédiger et à livrer au public sa propre histoire, ne peut plus se réfugier derrière la neutralité au prétexte qu’il perdrait son âme dans une alliance avec le pouvoir issu de ses rangs. Une nouvelle vie commence pour le M23 en ordre de bataille sans délai pour la sauvegarde de son acquis historique.
Partie prenante, aux côtés du chef de l’Etat, des retrouvailles de l’intérêt général, le Mouvement du 23 juin obtiendrait du pouvoir l’accélération de la cadence des actions pour l’emploi des jeunes, l’allègement du fardeau des femmes, l’accroissement du revenu des ruraux et la joie de vivre des personnes du troisième âge ou frappées d’un handicap. Tel fut le rêve, maintenant réalisable, du M23.
Abdoul Aziz DIOP
Ancien porte-parole du M23
Conseiller spécial à la Présidence de la République
Auparavant, le rédacteur du texte facilita le deal entre les deux hommes en leur assurant la victoire, dès le premier tour de scrutin, par le vote favorable de seulement un (1) électeur inscrit sur quatre (4). Ainsi nous avait été annoncée la monarchie du 16 juin 2011. Mais son concepteur et ses laquais ne fêtèrent la promesse de son avènement qu’une petite semaine durant. Au bout de sept (7) jours de préparation, la République du 23 juin renverse la monarchie corrompue du 16 juin. Et la flamme de la contestation entretenue par le Mouvement du 23 juin – le M23 – ne s’éteignit plus. Les patriotes sénégalais – hommes et femmes, jeunes et moins jeunes – l’attisèrent avec une régularité et une détermination qui nous conduisirent à la mémorable soirée électorale du 25 mars 2012.
Les nombreux reporters étrangers, venus du monde entier assister au basculement annoncé du Sénégal dans une violence postélectorale sans précédent, n’avaient, le soir de l’élection du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar, qu’une exclamation et une petite phrase à la bouche : « Quel pays ! Le Sénégal a encore surpris le monde. » Mais comme pour toutes les républiques véritables, la bataille, pour le primat de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, ne finit jamais. Il nous faut alors battre le rappel des troupes républicaines après la procession pro-monarchique du 23 avril 2013.
Concédons – comme nous y convie le quotidien Le Soleil et tous ses confrères de la presse écrite – que le Parti démocratique sénégalais (Pds) a mobilisé - peu importe comment - le 23 avril dernier pour obtenir de la société, au nom de laquelle la justice est rendue, la libération de prison de Karim Wade. Mais que doivent savoir les Sénégalais pour se refuser à admettre qu’un homme que rien ne prédisposait à exercer les hautes fonctions dont il abusa longtemps ne puisse être libéré ou détenu qu’au terme d’une procédure judiciaire régulière et transparente ? Ils doivent savoir, ainsi que nous le rappelle l’hebdomadaire Nouvel Horizon paru le 22 avril 2013, qu’une enquête a montré que de tous les prévenus emprisonnés seul un d’entre eux – Karim Wade – pouvait s’octroyer, pendu aux basques de son père de président, le pouvoir de faire contrôler «des secteurs clés de notre économie nationale par des sociétés offshore».
L’opinion cerna l’ampleur du préjudice subi lorsque la Section de recherche de la Gendarmerie avait fini d’établir la propriété de Karim Wade sur les sociétés Africa Handling Service (Ahs) et Dp World SA limited, qui contrôlent les flux de nos échanges aéroportuaires et maritimes.
La révolte est inévitable quand le peuple s’aperçoit qu’après avoir recouvré sa souveraineté politique suite au renversement de la monarchie du 16 juin 2011, elle doit s’organiser un peu moins de deux ans plus tard pour arracher des pans entiers de sa souveraineté économique des mains d’un individu que les suppôts de l’ancien clan au pouvoir nous présentaient à tue-tête comme un présidentiable normal. Dans un texte au contenu lucide, Nouvel Horizon écrit : «Apparemment, les ténors du PDS ont choisi de faire du PDS un bouclier plutôt qu’un instrument de revitalisation de leur futur politique ».
De par son antériorité, l’analyse du journaliste Issa Sall accrédite l’idée d’une procession réactionnaire qui ne doit son succès relatif le 23 avril dernier qu’au baroud d’honneur des prédateurs de la République obligés de monter au créneau sous la houlette de trois des membres (Ousmane Ngom, Madické Niang et Cheikh Tidiane Sy) de l’ancien secrétariat de la terreur encore à la remorque de l’ancien fundraiser Karim Wade. Tout le défi est là. Reste à savoir comment et avec qui le peuple souverain devrait le relever pour poursuivre son chemin sur la voie qu’il s’est donnée en élisant Macky Sall président de la République.
Notre idée, tirée de notre expérience récente, est simple. Nous l’avons défendue quand le maintien ou pas du M23 originel opposa les animateurs de ses structures après la défaite cinglante d’Abdoulaye Wade le 25 mars 2012. Optant pour le maintien du mouvement originel, nous expliquions que le M23 appartient au peuple auquel il est resté adossé, évitant, par une massification intelligente et réussie, la guerre civile au pays.
Maintenant que tout indique qu’Abdoulaye Wade, sommant ses partisans de manifester tous les mercredis pour libérer son fils, est de retour, le M23 se voit acculé de choisir son camp : celui du pouvoir mu par l’intérêt général dans son procès contre l’enrichissement illicite ou celui d’un donneur d’ordre lointain rattrapé par sa gestion patrimoniale du bien public.
Mouvement citoyen, le M23, hier allié de l’opposition pour la défense de la Constitution et de la forme républicaine de l’Etat, ne devrait éprouver aucune peine à s’allier au pouvoir poursuivant les mêmes buts en s’efforçant de restituer à la nation ce que personne ne devrait songer à lui ravir : la souveraineté économique avec en toile de fond l’indépendance politique confortée par deux alternances démocratiques dans la paix.
Les masques tomberaient définitivement si le M23, dont l’actuel ministre de la Justice présida le 23 juin 2012 – Place de l’Indépendance - la cérémonie marquant son premier anniversaire, se mettait à nouveau à compter les siens dans la coalition Benno Bokk Yakaar. Il s’apercevrait que le boursouflé Idrissa Seck ne rejoindrait pas ses rangs, préférant les combinaisons paresseuses pour le pouvoir au travail politique épuisant et payant qu’affectionne le président Macly Sall. Aussi Nouvel Horizon a-t-il vu juste lorsqu’il écrit qu’en échange du contrôle du Parti démocratique sénégalais ou ce qu’il en reste, Idrissa Seck va « prendre ses distances avec Benno Bokk Yakaar et Macky ».
C’est chose faite, depuis que Seck « s’est fait l’avocat de Wade à propos des 417 milliards qu’il aurait laissé » dans les caisses de l’Etat. Depuis la Place de Paris où est allé rencontrer son vieux client, Idrissa Seck, (« déchaîné ») dit tout en se prévalant du pouvoir (risible) de démettre de ses fonctions un ministre de la République.
Acculé à la résistance au clan Wade auquel l’essayiste Mody Niang adjoint Idrissa Seck dans son dernier ouvrage, le M23, qui s’apprête à rédiger et à livrer au public sa propre histoire, ne peut plus se réfugier derrière la neutralité au prétexte qu’il perdrait son âme dans une alliance avec le pouvoir issu de ses rangs. Une nouvelle vie commence pour le M23 en ordre de bataille sans délai pour la sauvegarde de son acquis historique.
Partie prenante, aux côtés du chef de l’Etat, des retrouvailles de l’intérêt général, le Mouvement du 23 juin obtiendrait du pouvoir l’accélération de la cadence des actions pour l’emploi des jeunes, l’allègement du fardeau des femmes, l’accroissement du revenu des ruraux et la joie de vivre des personnes du troisième âge ou frappées d’un handicap. Tel fut le rêve, maintenant réalisable, du M23.
Abdoul Aziz DIOP
Ancien porte-parole du M23
Conseiller spécial à la Présidence de la République