Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s’est attiré les foudres des autorités marocaines, qui ont dénoncé ses "dérapages" lors d'une visite en Algérie destinée à relancer les négociations entre Rabat et le Front Polisario sur le Sahara occidental.
Le royaume chérifien relève "avec une grande stupéfaction les dérapages verbaux, les faits accomplis et les gestes de complaisance injustifiés" du responsable onusien lors de sa visite, dans un communiqué cité par l'agence de presse officielle MAP.
Le secrétaire général de l'ONU avait déclaré dimanche, à Alger, avoir demandé à son émissaire pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975, de reprendre ses tournées dans la région pour tenter de relancer les pourparlers entre Rabat et le mouvement indépendantiste Polisario.
Selon Ban Ki-moon, Rabat et le Polisario "n'ont fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution juste et acceptable par tous, fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Une phrase qui a provoqué l'ire des Marocains, qui écarte toute idée d'indépendance et milite plutôt en faveur d'une large autonomie du territoire sous sa propre souveraineté.
Il avait ajouté que les membres du personnel de la Mission de l'ONU pour le Sahara occidental (Minurso) étaient "prêts à organiser un référendum s'il y a accord entre les parties", une initiative appuyée notamment par l'Algérie, principal soutien du Polisario.
"Loin d'atteindre l'objectif déclaré du secrétaire général durant sa visite, de relancer les négociations politiques, l'ensemble de ces dérapages risque de les compromettre", a jugé le gouvernement marocain, cité par MAP.
La Minurso a été déployée en 1991 pour superviser une consultation électorale sans cesse repoussée depuis 1992.
L'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, auquel le Maroc avait un temps retiré sa confiance en 2012 en l'accusant de "partialité", a repris ses efforts diplomatiques en février 2015.
AFP