AFP - La décision américaine de faire figurer les passagers originaires du Nigeria sur la liste à surveiller après l'attentat raté du 25 décembre contre le vol Amsterdam-Detroit pourrait nuire aux relations d'Abuja et Washington, a prévenu mercredi le gouvernement nigérian.
"Le Nigeria (...) estime que cette action peut potentiellement nuire aux relations bilatérales de longue durée entre les Etats-Unis et le Nigeria ainsi qu'à la bienveillance dont jouissent les Etats-Unis au Nigeria", a déclaré à la presse la ministre de l'Information, Dora Akunyili.
Le Nigeria, pays d'origine de l'auteur de l'attentat raté, a de nouveau estimé ne pas mériter de figurer sur cette liste et exprimé sa "déception" et son "inquiétude", selon les propos de Mme Akunyili, également porte-parole du gouvernement.
Washington a annoncé dimanche un renforcement des contrôles des passagers embarquant sur des avions à destination des Etats-Unis, suite à la tentative d'attentat contre le vol Amsterdam-Detroit de la compagnie Northwest Airlines par un Nigérian de 23 ans, Umar Farouk Abdulmutallab.
La mesure prévoit un contrôle renforcé de "tous" les passagers originaires ou en provenance de pays considérés comme des soutiens au terrorisme "ou de tout autre pays concerné".
Selon un haut responsable de l'administration Obama interrogé par l'AFP, les ressortissants de 14 pays sont plus particulièrement concernés, parmi lesquels le Nigeria, le Pakistan, le Yémen, l'Afghanistan, la Libye et la Somalie.
Soulignant que le Nigeria avait "signé et ratifié neuf des 16 textes de l'ONU et de l'UA (Union africaine) sur la lutte contre le terrorisme", Mme Akunyili a rappelé que son pays avait condamné la tentative d'attentat.
Elle a aussi rappelé que bien que le suspect soit Nigérian, ce dernier "a été éduqué et formé à l'étranger".
Depuis lundi, le Nigeria n'a cessé de dénoncer la décision américaine de l'inclure sur cette liste.
Le chef de la diplomatie nigériane Ojo Maduekwe a indiqué mardi avoir signifié à l'ambassadrice des Etats Unis à Abuja, Mme Robin Sanders, que la décision était "inacceptable".
"Je lui ai clairement dit que nous souhaitons que les Etats-Unis revoient leur décision (...) nous voulons être retirés de la liste", a-t-il déclaré.
Le ministre nigérian de la Justice, Michael Aondoaaka a annoncé, mardi également, qu'Abuja allait demander à Washington d'être retiré de la liste, arguant que le Nigeria n'était "pas un pays terroriste".
L'Inspecteur général de la police nigériane, Ogbonnaya Onovo, a appelé les Etats-Unis à revenir sur leur décision et le parti d'opposition nigérian Action Congress (AC) a déploré la mesure.
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