C'est un Pape physiquement plus frêle que lors de son voyage au Mexique et à Cuba, au printemps dernier, qui est arrivé vendredi à Beyrouth. Muni d'une canne qu'il tient de deux doigts, sans s'y appuyer, Benoît XVI, 85 ans, est apparu toutefois très déterminé face aux risques encourus pendant ses trois jours au Liban. Le contexte est doublement chargé par la crise qui agite le monde musulman depuis la diffusion du film américain contre l'islam. Mais aussi par la guerre civile en Syrie: Damas est à 80 km de Beyrouth.
Importations d'armes
Raisons de plus, a confié le Pape aux journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion, pour braver ce contexte peu engageant. Non seulement «personne» ne lui a jamais «conseillé de renoncer à ce voyage» mais «je n'ai jamais pensé, pour ma part, à cette hypothèse, parce que je sais qu'ici la situation se complique et qu'il est encore plus nécessaire de donner ce signe de fraternité, d'encouragement, de solidarité». Confiant dans «la protection de la prière» de millions de fidèles, il s'est donc dit «heureux» de pouvoir rendre «un service réel pour le bien des hommes et pour la paix» et a défini lui-même le «sens» du voyage: «inviter au dialogue, inviter à la paix contre la violence, avancer ensemble pour trouver les solutions des problèmes».
Interrogé sur la crise syrienne, celui qui se présente comme un «messager de paix» a demandé que «cesse l'importation des armes», qu'il a qualifiée de «péché grave», proposant que soient à la place «importées des idées de paix, de la créativité, et des solutions pour que chacun soit accepté dans sa différence». La violence, a-t-il conclu, «ne résout jamais un problème» et «nous devons rendre visible dans le monde le respect des religions et celui des uns et des autres». Pour cela, il importe de lutter contre le «le fondamentalisme et la violence qui sont toujours une falsification de la religion».
«La liberté humaine est toujours une liberté partagée»
Questionné sur le printemps arabe, le Pape a confié: «En soi, le printemps arabe est une chose positive», précisant: «ce cri de liberté qui vient d'une jeunesse davantage formée culturellement et professionnellement, qui désire plus de participation dans la vie politique et sociale, est un progrès, une chose très positive, saluée aussi par nous chrétiens».
Mais il a aussitôt précisé que l'histoire nous avait appris que tous «ces cris de liberté» comportent un «danger» : celui d'oublier que «la liberté humaine est toujours une liberté partagée» qui «suppose la tolérance de l'autre». Il ne voit donc pas d'avenir au «renouvellement de la dignité arabe» sans les «chrétiens arabes». «Ensemble avec les musulmans», ils ont édifié cette terre, a observé le Pape. Ils doivent donc continuer, car «ils ne peuvent pas ne pas vivre ensemble» ce nouveau visage du monde arabe.
Par Jean-Marie Guénois
Par Service infographie du Figaro
Importations d'armes
Raisons de plus, a confié le Pape aux journalistes qui l'accompagnaient dans l'avion, pour braver ce contexte peu engageant. Non seulement «personne» ne lui a jamais «conseillé de renoncer à ce voyage» mais «je n'ai jamais pensé, pour ma part, à cette hypothèse, parce que je sais qu'ici la situation se complique et qu'il est encore plus nécessaire de donner ce signe de fraternité, d'encouragement, de solidarité». Confiant dans «la protection de la prière» de millions de fidèles, il s'est donc dit «heureux» de pouvoir rendre «un service réel pour le bien des hommes et pour la paix» et a défini lui-même le «sens» du voyage: «inviter au dialogue, inviter à la paix contre la violence, avancer ensemble pour trouver les solutions des problèmes».
Interrogé sur la crise syrienne, celui qui se présente comme un «messager de paix» a demandé que «cesse l'importation des armes», qu'il a qualifiée de «péché grave», proposant que soient à la place «importées des idées de paix, de la créativité, et des solutions pour que chacun soit accepté dans sa différence». La violence, a-t-il conclu, «ne résout jamais un problème» et «nous devons rendre visible dans le monde le respect des religions et celui des uns et des autres». Pour cela, il importe de lutter contre le «le fondamentalisme et la violence qui sont toujours une falsification de la religion».
«La liberté humaine est toujours une liberté partagée»
Questionné sur le printemps arabe, le Pape a confié: «En soi, le printemps arabe est une chose positive», précisant: «ce cri de liberté qui vient d'une jeunesse davantage formée culturellement et professionnellement, qui désire plus de participation dans la vie politique et sociale, est un progrès, une chose très positive, saluée aussi par nous chrétiens».
Mais il a aussitôt précisé que l'histoire nous avait appris que tous «ces cris de liberté» comportent un «danger» : celui d'oublier que «la liberté humaine est toujours une liberté partagée» qui «suppose la tolérance de l'autre». Il ne voit donc pas d'avenir au «renouvellement de la dignité arabe» sans les «chrétiens arabes». «Ensemble avec les musulmans», ils ont édifié cette terre, a observé le Pape. Ils doivent donc continuer, car «ils ne peuvent pas ne pas vivre ensemble» ce nouveau visage du monde arabe.
Par Jean-Marie Guénois
Par Service infographie du Figaro