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Le Sénégal à l'ère du Wokisme (Par Cheikh Sène)

Le terme Woke servait pour la lutte antiraciste par les afro-américains, il s’est ensuite étendu à des causes plus larges. De nos jours, le mot « woke » est utilisé pour qualifier les personnes ayant pris conscience de certains enjeux sociétaux et qui ont choisi d’en faire leur combat. Le discours woke qui relativise ou justifie le recours à la violence vis-à-vis de ses opposants, est dangereux. Dans les sociétés civilisées contemporaines, les valeurs universelles ne visent pas à effacer ou à minimaliser les distinctions, mais à assurer l’égalité de chacun devant la loi, en dépit des différences.


Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Juin 2022 à 18:51 | | 0 commentaire(s)|

LES CONSEQUENCES SOCIALES, ET SOCIETALES DU WOKISME

Lorsqu’un système de pensée arrive à un degré d’influence élevé dans une société, les conséquences collectives qui en découlent, sont nombreuses et puissantes. Le discours woke qui relativise ou justifie le recours à la violence vis-à-vis de ses opposants, commence à devenir un fléau.

Ce phénomène nouvel est à l’origine de l’ensauvagement de notre société, certaines personnes pensent qu’il n’y a pas de mal à frapper un opposant, car ce dernier ne valide pas votre opinion, allant même jusqu’à diaboliser toute personne qui n’est pas en phase avec votre bien pensante, ou les étiqueter d’homosexuel, de corrompus, voire d’appartenance à la communauté LGBT. Ce procédé rhétorique peut rendre les gens hésitant à exprimer des opinions dissidentes.

Parmi les conséquences sociétales, le wokisme était perçu comme un mouvement qui désignait les individus conscients des violences et des discriminations subies par les noirs américains. Ce combat noble à nos yeux, a donné naissance à un courant idéologique contre-productif maintenant.

Le woke met en exergue un monde binaire gouverné par les rapports de forces. Dominants et dominés, bourreaux et victimes, se côtoient sans cesse dans la cité. À tout moment, l’on est prié de choisir son camp. Face à cette société hypersensible, toujours prête à s’indigner, la résilience personnelle et collective a perdu ses capacités.

« Être vexé » devient une valeur en soi et nous donne sans équivoque raison ; au fond, l’on n’a plus besoin de réfléchir, argumenter, ou convaincre. Mieux vaut suspecter, accuser, dénoncer. C’est la ligne directrice de moult mouvements liberticides, ou libertaires par exemple ; « Frapp France Dégage », « Yewwi », « Ande Sam jikko Yi » et tant d’autres, la liste est loin d’être exhaustive.

Des groupuscules qui imposent des idéologies nouvelles, décrétant des mots d’ordre, se victimisant parfois pour mieux gagner la sympathie de gens vulnérables. Cette politique est exacerbée par un nouvel activisme, via les réseaux sociaux, qui poussent certaines structures, personnalités religieuses politiques, voire des universitaires, à prendre publiquement position sur nombre de sujets.

L’ENSAUVAGEMENT GALOPANT DE LA SOCIETE

Le manque de certitude des organismes politico-judiciaire, fait écho aux avatars de la souffrance identitaire.

Un déséquilibre croissant dans l’organisation collective, a engendré au fil du temps, l’effritement des marqueurs sociaux, des médiations symbolisant des repères identificatoires.

Les lieux traditionnels de régulations des conflits sont en crise. La violence, l’exclusion, constituent quelques-uns des problèmes les plus importants de notre modernité.

L’agression se banalise en même temps que s’atomise le lien social.
Les phénomènes de perdition, de marginalisation, se multiplient pour les adolescents comme pour les adultes. `

Nous voyons partout s’installer une violence insidieuse, incontrôlable.
Certains quartiers de grandes villes explosent, les jeunes se révoltent, des groupes violents, arrogants, se réclamant appartenir à une idéologie politique nouvelle minoritaire, imposent leur loi au reste de la population. Certaines banlieues sont devenues des territoires perdus, l’Etat n’y est plus.
Même le milieu scolaire et universitaire, est devenu l’apanage du wokisme.

L’essor de notre société est ainsi marqué par la déliquescence des frontières intergénérationnelles, du flou des repères, de la non délimitation des cadres, du recul des limites… Le wokisme est un danger, il détruit petit à petit l’ossature de notre société, telle qu’elle a été conçue par nos aïeuls.

LA BANALISATION DE L’INJUSTICE SOCIALE.

D’emblée, tous les citoyens, ou du moins la majeure partie, sont au banc des accusés, sommes-nous tous condamnés par le tribunal de la raison, car de cette banalisation de l’injustice sociale et du mal, j’ose dire que nous sommes, pour la plupart d’entre nous, partie prenante. Le mal, aujourd’hui dans la société, c’est la tolérance au mensonge, sa non-dénonciation et la participation à sa production, à l’injustice et à la souffrance infligée à autrui.

La question que je voudrais partager avec nombre de mes lecteurs, est alors : « pourquoi les uns consentent à subir la souffrance, cependant que d’autres consentent à infliger cette souffrance aux premiers ? ».

Il urge, d’agir maintenant, avant de laisser passer le temps et de devenir émotionnellement détaché du discours woke. Au cas contraire, il s’installera d’une manière imperceptible dans nos consciences.







Cheikh Sène, Enseignant, Consultant

Mr Ndao B