Après avoir fait une brève présentation du Sénégal, le Département d’Etat, sous la coupe de Hilary Clinton, s’est d’emblée intéressé au respect des droits de l’homme tel que conféré par la charte fondamentale du pays. Et c’est pour signaler, même si les droits civiques des populations sont généralement respectés par les autorités gouvernementales, les nombreux cas de violations des droits humains. Le rapport relève ainsi « le traitement inhumain dégradant infligé aux détenus et prisonniers, le surpeuplement des prisons, les arrestations intempestives et arbitraires des citoyens, les longues périodes de détention, la corruption, l’impunité, les restrictions des libertés d’expression de la presse et des citoyens, les violences conjugales, les viols, le harcèlement sexuel, la discrimination contre les femmes, les abus contre les enfants, les mariages précoces, les infanticides, le trafic de personnes et le travail des enfants ». Mais ce qui heurte surtout les Yankees, ce sont les exactions commises par les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et autres bandes armées qui écument la partie méridionale du pays. Pour eux, « les rebelles du Mfdc et les groupes armés tuent des civils, commettent des braquages et poussent les populations locales à s’affronter entre elles ». Rien que pour l’année 2007, lit-on dans le rapport, les rebelles du Mfdc auraient commis de nombreuses exactions contre les populations civiles et perpétré plusieurs braquages. Les exemples, à ce sujet, foisonnent. Ainsi « le 15 mai, à hauteur de Camaracounda, les éléments appartenant au Mdfc ont tiré sur un groupe de villageois dont l’un, Frédéric Mendy, a été tué. Le 20 mai, des combats entre le Mfdc et des soldats de l’armée sénégalaise éclatent à Niassaran (Djibidione), au nord de Ziguinchor. Lors de ces affrontements, deux soldats trouvent la mort et les médias locaux rapportent que sept rebelles ont été tués dans les combats. Le 22 juillet, des hommes armés attaquent, entre Teulbi et Tobor au nord de Ziguinchor, une douzaine de cars et tirent sur les passagers, on dénombre une personne tuée ». Tous ces crimes non élucidés ne sont pas du goût des Américains qui se rappellent le meurtre crapuleux du sous-préfet de Diouloulou, Gorgui Mbengue, en janvier 2006. Alors que les meurtriers de Gorgui Mbengue tardent à être identifiés, les malfrats signent un crime qui met tout le Sénégal dans l’émoi. Il s’agit de l’assassinat d’Oumar Lamine Badji, président du Conseil régional de Ziguinchor.
La détresse de Handicap International
Toujours en 2007, le Département d’Etat américain note dans son rapport le cri de détresse de l’Ong Handicap International qui s’émeut des énormes dégâts causés par les mines antipersonnel dans la partie sud du pays. Si l’on en croit le rapport, les statistiques de Handicap International, pour l’année 2007, font état de quatre accidents de mines antipersonnel qui se sont soldés par la mort d’une personne et de quatre individus gravement mutilés. « Cette personne est morte le 1er mai lorsqu’un véhicule venant de Sindia en partance pour la Gambie a sauté sur une mine près du village de Toukara », apprend-on dans le document qui se désole du fait qu’il « n’y a aucun effort du gouvernement pour procéder au déminage de la zone ».
Quand les forces de sécurité installent l’insécurité
Même si « l’Etat ou ses agents n’ont jamais commis d’assassinats pour des motivations politiques », il n’en demeure pas moins, selon le Département d’Etat qu’une omerta entoure les bavures policières qui se sont soldées, ces dernières années, par des morts d’homme. Il n’y a jamais eu de poursuites judiciaires. Ce qui constitue une aberration selon l’administration Obama qui s’étonne qu’aucune suite n’ait été donnée aux cas suivants qui se sont déroulés en 2007. Il s’agit du « meurtre d’un jeune homme par un agent de police à Diourbel au mois de janvier. Avril, on assiste à la mort de Dominique Lopy dans un commissariat de police à Kolda. Au mois de juin, Cheikh Ahmet Tidiane Fall est tué par des douaniers à Mbour. Juillet, c’est le meurtre de Abdoulaye Seck à Bignona. Décembre, Badara Diop est retrouvé mort dans un commissariat de police à Kaolack. En décembre 2007, on assiste au meurtre de Mamadou Sakho Badji et à l’assassinat du conseiller spécial du gouvernement pour le processus de paix en Casamance, Chérif Samesidine Nema Aidara », cite le rapport qui ajoute : « pour ce cas-ci, l’enquête ouverte à l’époque a débouché sur l’arrestation d’un suspect qui est toujours en détention préventive ». Durant cette même année, rapportent le gouvernement américain, la Division des investigations criminelles (Dic) refuse de livrer les résultats des investigations sur l’affaire du commerçant tué en 2006 par la police à Dakar. « Aucune action n’a été prise contre les responsables de ce meurtre », déplore le rapport qui cite le cas du jeune Mamadou Sinna Sidibé tué d’une balle durant les violentes émeutes de Kédougou survenues le 23 décembre dernier.
Hawa BOUSSO et Amadou Bâ l'As
La détresse de Handicap International
Toujours en 2007, le Département d’Etat américain note dans son rapport le cri de détresse de l’Ong Handicap International qui s’émeut des énormes dégâts causés par les mines antipersonnel dans la partie sud du pays. Si l’on en croit le rapport, les statistiques de Handicap International, pour l’année 2007, font état de quatre accidents de mines antipersonnel qui se sont soldés par la mort d’une personne et de quatre individus gravement mutilés. « Cette personne est morte le 1er mai lorsqu’un véhicule venant de Sindia en partance pour la Gambie a sauté sur une mine près du village de Toukara », apprend-on dans le document qui se désole du fait qu’il « n’y a aucun effort du gouvernement pour procéder au déminage de la zone ».
Quand les forces de sécurité installent l’insécurité
Même si « l’Etat ou ses agents n’ont jamais commis d’assassinats pour des motivations politiques », il n’en demeure pas moins, selon le Département d’Etat qu’une omerta entoure les bavures policières qui se sont soldées, ces dernières années, par des morts d’homme. Il n’y a jamais eu de poursuites judiciaires. Ce qui constitue une aberration selon l’administration Obama qui s’étonne qu’aucune suite n’ait été donnée aux cas suivants qui se sont déroulés en 2007. Il s’agit du « meurtre d’un jeune homme par un agent de police à Diourbel au mois de janvier. Avril, on assiste à la mort de Dominique Lopy dans un commissariat de police à Kolda. Au mois de juin, Cheikh Ahmet Tidiane Fall est tué par des douaniers à Mbour. Juillet, c’est le meurtre de Abdoulaye Seck à Bignona. Décembre, Badara Diop est retrouvé mort dans un commissariat de police à Kaolack. En décembre 2007, on assiste au meurtre de Mamadou Sakho Badji et à l’assassinat du conseiller spécial du gouvernement pour le processus de paix en Casamance, Chérif Samesidine Nema Aidara », cite le rapport qui ajoute : « pour ce cas-ci, l’enquête ouverte à l’époque a débouché sur l’arrestation d’un suspect qui est toujours en détention préventive ». Durant cette même année, rapportent le gouvernement américain, la Division des investigations criminelles (Dic) refuse de livrer les résultats des investigations sur l’affaire du commerçant tué en 2006 par la police à Dakar. « Aucune action n’a été prise contre les responsables de ce meurtre », déplore le rapport qui cite le cas du jeune Mamadou Sinna Sidibé tué d’une balle durant les violentes émeutes de Kédougou survenues le 23 décembre dernier.
Hawa BOUSSO et Amadou Bâ l'As