1982. Cette année est considérée comme celle de la naissance du mouvement indépendantiste casamançais. Même si l’on sait que bien avant cette date, certaines personnalités de la Casamance agitaient l’idée d’une autonomie voire d’une indépendance de cette région méridionale du Sénégal. Aux premières heures de cette agitation irrédentiste, jusqu’au début des années 90, les maquisards étaient sous-équipés. Leur arsenal n’était constitué, en grande partie, que d’armes traditionnelles et anciennes pour « défendre » leurs idées indépendantistes.
En effet, c’est seulement à la fin des années 90 que l’aile armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc) a commencé à faire subir aux militaires sénégalais leurs premières importantes pertes en hommes et en matériels. L’événement le plus marquant et le plus douloureux c’est celui de Madina Mancagne, en 1997, où une vingtaine de soldats a péri dans une embuscade des rebelles. Ces scènes de violence, accomplies par la rébellion casamançaise, depuis cette période, a pris une pente ascendante. Les embuscades se sont multipliées, les braquages, les vols de bétail, l’explosion des mines anti-personnel et anti-char, attaques d’institutions républicaines, notamment avec l’assassinat du sous-préfet de Diouloulou, etc.
La concomitance curieuse entre l’avènement de Yaya Jammeh à la présidence gambienne en 1994, grâce à un coup d’Etat contre Daouada Jawara, et le renforcement de la puissance de frappe du Mfdc à la fin des années 90, devrait réveiller le doute chez les autorités sénégalaises. La main du jeune capitaine-président Jammeh, d’ethnie diola, n’est pas étrangère à cette mutation considérable du rapport de forces entre insurgés et militaire. Puisque « l’appétit vient en mangent », Jammeh ne s’est pas arrêté en si bon ou mauvais chemin, depuis lors et jusqu’aujourd’hui, de soutenir ses autres frères de l’ethnie diola qui constituent l’ossature du Mfdc.
Entre décembre 2010 et février 2011 pas moins de seize soldats des forces armées sénégalaises sont tombés sous le feu des maquisards. Il a fallu seulement le rapport de l’armée sur la nouvelle donne en Casamance, les proportions inquiétantes prises par ce « conflit » et certainement la découverte d’armes iranienne utilisées par les indépendantistes, pour que l’Etat se rende compte de l’ingérence d’autres pays dans cette rébellion. Mais notons tout simplement que les autorités étatiques ont mis la charrue avant les bœufs. Avant de prendre une quelconque décision contre l’Iran, l’Etat sénégalais devait tout simplement rappeler son ambassadeur de Gambie pour consultation en vue d’une prochaine reconsidération des relations diplomatiques avec ce pays. D’autant plus que les autorités gambiennes ont avoué avoir acheté des armes de l’Iran en 2005 ! Cet aveu est suffisant et c’est un argument de taille pour gommer de la liste diplomatique sénégalaise ce micro-Etat, né à la suite des rivalités coloniales franco-britanniques. Le Mfdc n’a pas, non seulement les moyens et les capacités d’acquérir de telles armes conventionnelles, mais de l’introduire dans le maquis. Donc, on peut dire que le chemin le plus court pour accéder au cœur du maquis c’est la Gambie ou encore « Dis-moi quelle arme tu as je te dirai qui est derrière toi ».
Les patrouilles communes, à la frontière sénégalo-gambienne, clamées urbi et orbi par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, pour, dit-il, mettre fin à la « criminalité frontalière », ne pourront point, malheureusement, atténuer la souffrance des populations casamançaises et mettre fin à cette rébellion. Le Sénégal est une République souveraine et dispose d’une armée très respectée sur le plan international. Il peut également user de l’arme économique - l’asphyxie économique - pour régler ce différend d’autant plus que la Gambie, notre « chère république sœur », ne peut guère emprunter ses voies aériennes, terrestres et maritimes sans « violer » les superficies maritimes, terrestres et l’espace aérien du Sénégal. Cette diplomatie, plus appuyée et plus contraignante certes, aura des conséquences. Mais, si les conséquences, qui en découlent de cette « diplomatie de raison », peuvent mettre fin au calvaire des populations casamançaises, ramener la quiétude dans la Casa Mansa (maison de la quiétude) et assurer l’intégrité du territoire sénégalais, ce sont de bonnes conséquences. Des conséquences « républicaines ». On est preneur !
Thiedo
En effet, c’est seulement à la fin des années 90 que l’aile armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc) a commencé à faire subir aux militaires sénégalais leurs premières importantes pertes en hommes et en matériels. L’événement le plus marquant et le plus douloureux c’est celui de Madina Mancagne, en 1997, où une vingtaine de soldats a péri dans une embuscade des rebelles. Ces scènes de violence, accomplies par la rébellion casamançaise, depuis cette période, a pris une pente ascendante. Les embuscades se sont multipliées, les braquages, les vols de bétail, l’explosion des mines anti-personnel et anti-char, attaques d’institutions républicaines, notamment avec l’assassinat du sous-préfet de Diouloulou, etc.
La concomitance curieuse entre l’avènement de Yaya Jammeh à la présidence gambienne en 1994, grâce à un coup d’Etat contre Daouada Jawara, et le renforcement de la puissance de frappe du Mfdc à la fin des années 90, devrait réveiller le doute chez les autorités sénégalaises. La main du jeune capitaine-président Jammeh, d’ethnie diola, n’est pas étrangère à cette mutation considérable du rapport de forces entre insurgés et militaire. Puisque « l’appétit vient en mangent », Jammeh ne s’est pas arrêté en si bon ou mauvais chemin, depuis lors et jusqu’aujourd’hui, de soutenir ses autres frères de l’ethnie diola qui constituent l’ossature du Mfdc.
Entre décembre 2010 et février 2011 pas moins de seize soldats des forces armées sénégalaises sont tombés sous le feu des maquisards. Il a fallu seulement le rapport de l’armée sur la nouvelle donne en Casamance, les proportions inquiétantes prises par ce « conflit » et certainement la découverte d’armes iranienne utilisées par les indépendantistes, pour que l’Etat se rende compte de l’ingérence d’autres pays dans cette rébellion. Mais notons tout simplement que les autorités étatiques ont mis la charrue avant les bœufs. Avant de prendre une quelconque décision contre l’Iran, l’Etat sénégalais devait tout simplement rappeler son ambassadeur de Gambie pour consultation en vue d’une prochaine reconsidération des relations diplomatiques avec ce pays. D’autant plus que les autorités gambiennes ont avoué avoir acheté des armes de l’Iran en 2005 ! Cet aveu est suffisant et c’est un argument de taille pour gommer de la liste diplomatique sénégalaise ce micro-Etat, né à la suite des rivalités coloniales franco-britanniques. Le Mfdc n’a pas, non seulement les moyens et les capacités d’acquérir de telles armes conventionnelles, mais de l’introduire dans le maquis. Donc, on peut dire que le chemin le plus court pour accéder au cœur du maquis c’est la Gambie ou encore « Dis-moi quelle arme tu as je te dirai qui est derrière toi ».
Les patrouilles communes, à la frontière sénégalo-gambienne, clamées urbi et orbi par le ministre sénégalais des Affaires étrangères, pour, dit-il, mettre fin à la « criminalité frontalière », ne pourront point, malheureusement, atténuer la souffrance des populations casamançaises et mettre fin à cette rébellion. Le Sénégal est une République souveraine et dispose d’une armée très respectée sur le plan international. Il peut également user de l’arme économique - l’asphyxie économique - pour régler ce différend d’autant plus que la Gambie, notre « chère république sœur », ne peut guère emprunter ses voies aériennes, terrestres et maritimes sans « violer » les superficies maritimes, terrestres et l’espace aérien du Sénégal. Cette diplomatie, plus appuyée et plus contraignante certes, aura des conséquences. Mais, si les conséquences, qui en découlent de cette « diplomatie de raison », peuvent mettre fin au calvaire des populations casamançaises, ramener la quiétude dans la Casa Mansa (maison de la quiétude) et assurer l’intégrité du territoire sénégalais, ce sont de bonnes conséquences. Des conséquences « républicaines ». On est preneur !
Thiedo