S’il y a une équipe que le Sénégal n’a jamais battue en phase finale de Can, c’est bien la Côte d’Ivoire. En deux confrontations, les «Eléphants» se sont imposés à deux reprises. D’abord en 1965, en Tunisie, les «Lions» s’étaient inclinés (0-1). C’était lors de leur toute première participation à la grand-messe du football continental. Plus de deux décennies plus tard, le chemin des deux équipes se croise à nouveau, au Caire, en 1986. Jules François Bocandé et ses coéquipiers, qui s’étaient payé la tête du pays hôte (1-0) avec un but de Thierno Youm, avaient ensuite dominé le Mozambique (2-0) grâce aux réalisations de Pape Fall et Bocandé. L’équipe du Sénégal qui n’avait besoin que d’un nul pour s’offrir un quart de finale historique, après 18 années d’absence en Can, a vu son rêve se fracasser contre les défenses des «Eléphants». Un but d’Abdoulaye Traoré avait mis hors course les «Lions». Hier encore, lundi 29 janvier 2024, la Côte d’Ivoire a eu le dernier mot face au champion d’Afrique qui ne défendra pas son titre. L’histoire s’arrête en huitième de finale pour l’équipe d’Aliou Cissé qui a montré de très belles choses et donné des raisons d’espérer après un premier tour exceptionnel.
D’un de nos envoyés spéciaux Samba Oumar FALL
Clap de fin pour les champions en titre
La Côte d’Ivoire a réalisé la plus grande sensation des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can) en éliminant le Sénégal, champion d’Afrique en titre, à la séance des tirs au but (1-1, 4 tab 5). Avec cette défaite, les «Lions» ont dit adieu à leur rêve de doublé.
Quelle désillusion ! Elle ne pouvait être plus grande que celle subie par le Sénégal, en huitième de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can). Le champion d’Afrique a chuté, la faute à une équipe ivoirienne réaliste et résiliente à la fois. Personne ne pouvait imaginer pareille mésaventure pour le Sénégal, après une phase de groupe quasi parfaite (3 victoires en autant de sorties). Le pays hôte a su faire le dos rond durant presque toute la première mi-temps après avoir concédé l’ouverture du score très tôt dans la partie par Mouhamadou Habibou Diallo (1-0, 4e) sur une nouvelle inspiration de Sadio Mané. À cet instant du match, les «Éléphants» n’arrivaient pas à exister si ce n’est sur des contres qui n’aboutiront à rien. Malgré tout, Séko Fofana parvient à alerter Édouard Mendy mais le portier d’Al Ahli est resté solide sur ses appuis (39e mn). C’est d’ailleurs la seule occasion que les locaux se sont procurée durant ce premier acte conclu par une frappe lointaine de Pape Matar Sarr qui passe légèrement au-dessus des cages de Yahia Fofana (45e+3).
En début de seconde période, Ismaïla Sarr était tout près d’alourdir le score mais sa tentative à ras de terre est effleurée du bout des doigts, par le dernier rempart des «Éléphants» (47e). Sur l’action qui suit, Kalidou Koulibaly voyait sa déviation de la tête passer à côté. Inconsciemment, le Sénégal laisse l’initiative à son adversaire et a failli se faire punir sans la double parade d’Édouard Mendy devant Franck Kessié, entré un peu plus tôt (72e). Poussée par son public, la Côte d’Ivoire recommence à y croire mais le portier sénégalais est resté infranchissable sur la volée de Nicolas Pépé (76e). En réalité, il n’avait fait que retarder l’échéance car il finit par s’incliner sur un penalty de Franck Kessié validé après consultation de la Var (1-1, 85e). La physionomie du match change et la domination de la Côte d’Ivoire va crescendo. Mais aucune des deux équipes ne parvient à faire la différence et elles vont essayer de le faire durant les prolongations. Étrangement seul à l’entrée de la surface de réparation, Serge Aurier, d’une lourde frappe, voit le cadre se dérober de peu (97e). La réplique de Sadio Mané ne se fera pas attendre mais l’attaquant d’Al Nassr, seul au second poteau, bute sur Yahia Fofana (105e). «Éléphants» et «Lions» ont continué de pousser pour forcer la décision, mais il était dit qu’ils allaient être départagés par la fatidique séance des tirs au but.
Dans cet exercice, c’est la Côte d’Ivoire qui se montre plus réaliste en convertissant ses cinq tentatives alors que Moussa Niakhaté a vu son essai échouer sur le poteau. C’est l’extase qui s’empare du stade Charles Konan Banny car pas grand monde ne pouvait imaginer la Côte d’Ivoire, le plus grand rescapé du premier tour (1 victoire, 2 défaites), éliminer le champion en titre avec le parcours qu’on lui connaissait jusque-là. Au prochain tour, elle affrontera le vainqueur du duel entre le Burkina Faso et le Mali. Le Sénégal, qui nourrissait de grandes ambitions dans ce tournoi, rentre bredouille et voit ainsi le rêve d’un doublé lui filer entre ses pieds.
D’un de nos envoyés spéciaux Mouhamadou Lamine DIOP
FICHE TECHNIQUE
Mi-temps : 1-0. Buts : Habib Diallo (4e) pour le Sénégal ; Franck Kessié (85e sp). Arbitre : Pierre Ghislain Atcho (Gab), par Boris Marlaise Ditsoga (Gab) et Carine Atezambong Fomo (Cam). Avertissements : Sadio Mané (8e), Mouhamadou Habibou Diallo (59e), Lamine Camara (71e), Aliou Cissé (82e), Tony Sylva (82e) pour le Sénégal ; Kouakou Christian Michael Kouamé (81e), Jean Michael Seri (90e), Serge Aurier (94e) pour la Côte d’Ivoire.
LES ÉQUIPES – SÉNÉGAL : Édouard Mendy, Kalidou Koulibaly (Cap), Sadio Mané, Ismael Joshua Jakobs, Krepin Diatta, Pape Matar Sarr, Ismaïla Sarr (Illiman Ndiaye 95e), Moussa Niakhaté, Mouhamadou Habibou Diallo (Nicolas Jackson 66e), Abdou Lakhat Diallo (Cheikh Ahmadou Bamba Dieng 117e), Lamine Camara (Idrissa Gana Gueye 87e). Entraîneur : Aliou Cissé.
CÔTE D’IVOIRE : Yahia Fofana, N’Clomande Ghislain Konan, Jean Michael Seri, Seko Mohamed Fofana (Kouakou Christian Michael Kouamé 79e), Kouakou Odilon Dorgeless Kossounou (Wilfried Stéphane Singo 113e), Jean Philippe Nils Stephan Krasso (Sébastien Haller 72e), Oumar Diakité (Nicolas Pépé 64e), Max Alain Gradel (Simon Adingra 64e), Serge Alain Stephane Aurier (Cap), Ibrahim Sangaré (Franck Kessié 72e), Obite Evan Ndicka. Entraîneur : Emerse Faé.
Le Sénégal s’est compliqué la tâche tout seul, selon Cissé
Le rêve du Sénégal de conserver son titre s’est brisé hier, en huitième de finale contre la Côte d’Ivoire. Les «Lions» sont tombés aux tirs au but, face à une équipe qui était largement à sa portée, mais n’a pas su profiter des nombreuses opportunités. En regardant le déroulé de la rencontre, Sadio Mané et ses coéquipiers auront, sans aucun doute, beaucoup de regrets. Aliou Cissé n’a pas caché son amertume, sa déception, à l’issue de la rencontre qui avait pourtant bien démarré pour ses hommes. Surtout avec l’ouverture du score par Habib Diallo à la 4e minute. «Je suis déçu du résultat, mais aussi pour mes joueurs, pour notre peuple. Nous étions venus en Côte d’Ivoire pour gagner cette Can et c’est vraiment dommage qu’on ait perdu le fil, après avoir ouvert le score. Mais dans la victoire comme dans la défaite, il faut rester digne et je suis fier de mes joueurs», a laissé entendre Aliou Cissé en conférence de presse.
Pour le technicien, il ne s’agit pas d’un problème de bloc. Selon Cissé, l’équipe, après avoir marqué le but, devait continuer à jouer. «On ne peut pas gérer après avoir marqué un but aussi tôt. La Côte d’Ivoire a eu la possession, mais n’était pas très dangereuse. Nous nous sommes compliqué le match tous seuls», a fait savoir Aliou Cissé. Concernant son avenir à la tête de la sélection nationale, El Tactico n’y pense pas encore. «J’ai d’abord envie de digérer cette défaite car tout le monde est déçu. Il y aura sûrement des discussions avec la Fédération sénégalaise de football, mais mon avenir importe peu, pour le moment», a-t-il fait savoir.
D’un de nos envoyés spéciaux Samba Oumar FALL
L’AUTRE AFFICHE
Le Cap-Vert écarte la Mauritanie et file en quart
Pour la deuxième fois de son histoire, le Cap-Vert verra les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can). Les «Requins Bleus» ont pris le dessus sur les «Mourabitounes» de la Mauritanie sur le plus petit des scores (1-0) grâce à une réalisation en toute fin de match de Ryan Mendes.
La victoire du Cap-Vert sur la Mauritanie a été longue à se dessiner mais elle a finalement eu lieu. Premier de son groupe avec 7 points, le Cap-Vert a bien tenu son rang de favori face à une équipe mauritanienne qui s’est qualifiée in extremis, après une seule victoire (1-0) obtenue contre l’Algérie lors de la troisième journée. Les «Requins Bleus» n’ont pas usurpé leur place dans le top 8 africain car dominateurs une bonne partie de la rencontre (70% de possession, 14 tirs dont 4 cadrés contre 11, 0 cadré). Ce n’était pourtant pas l’impression donnée en première période où le Cap-Vert a eu d’énormes difficultés à dérouler son jeu, avec une attaque brouillonne par moments. La Mauritanie, elle, se contentait de bien défendre et n’hésitait pas à apporter le danger devant, mais ses rares occasions ne sont pas allées au bout. En seconde période, le Cap-Vert se réajuste et parvient enfin à installer son jeu dans le camp adverse. Les partenaires de Ryan Mendes se montrent plus tranchants dans leurs initiatives et ce sursaut a finalement fini par payer, bien aidé en cela par le dernier rempart mauritanien. Babacar Niasse se rend coupable d’une faute sur Gelson dans la surface de réparation et l’arbitre n’hésite pas à désigner le point de penalty. Meilleur buteur de sa formation (20 buts), Ryan Mendes se charge de la sentence et la transforme pour la plus grande joie de ses supporters (1-0, 88e). Une réalisation qui sonne comme une libération pour le pays insulaire qui se qualifie ainsi en quart de finale, pour la deuxième fois de son histoire. Au prochain tour, le Cap-Vert affrontera le vainqueur du match Maroc – Afrique du Sud de ce mardi. La Mauritanie, pour sa part, aura tout de même réussi son tournoi après cette qualification en huitième de finale après deux échecs (2019, 2021).
D’un de nos envoyés spéciaux Mouhamadou Lamine DIOP
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Source : https://lesoleil.sn/le-senegal-elimine-par-la-cote...