Un Sénégalais sur 6 travaille dans le secteur de la pêche
Des hommes s’avancent dans l’eau vers d’énormes pirogues, pour récupérer les deux tonnes de poissons que les pêcheurs ont ramenées en une semaine de mer. Ces derniers ont dû travailler à plus de 40 km des côtes. Il y a moins de dix ans, il leur suffisait de lancer leurs filets à 5-10 km de la plage de Kafountine, un des plus gros ports de pêche au sud du pays…
Mais aujourd’hui, au Sénégal, la quasi-totalité des espèces est surexploitée. Notamment à cause de la pêche industrielle. Un handicap quand on sait que le poisson reste le principal apport en protéines animales pour la population. Et qu’un Sénégalais sur six travaille dans le secteur de la pêche.
Pour tenter de résoudre ce problème, le nouveau ministre de la Pêche a suspendu, le 30 avril, 29 autorisations accordées à des chalutiers étrangers, pour un an, par le précédent gouvernement. En majorité des Russes, qui pêchaient des poissons pélagiques (sardinelles, chinchards, maquereaux) à une trentaine de kilomètres des côtes. Voire « à 10 km de la plage, mais ceux-ci étaient alors arraisonnés », indique Moustapha Thiam, de la Direction des pêches maritimes.
Pas satisfaisant pour Greenpeace
« Maintenant, on peut travailler en paix, raconte, soulagé, Magueye Mergane, un pêcheur de Kafountine. Avant, les chalutiers n’hésitaient pas à couper nos filets. » Mais pour Greenpeace Africa, la décision du gouvernement est insuffisante. « Il ne faudrait pas octroyer des autorisations de pêche à d’autres bateaux, qu’ils soient étrangers ou sénégalais, car la vitesse de régénération des ressources halieutiques est trop faible par rapport à la quantité de poissons extraits », explique Raoul Monsembula, chargé de la campagne océan chez Greenpeace Afrique.
Une sensibilisation des pêcheurs nécessaires
Idem chez les autres professionnels du secteur, qui veulent aller plus loin. « Il faut sensibiliser les pêcheurs artisanaux sur la pêche des juvéniles, sur la taille des mailles des filets, car la pêche artisanale représente 80 % des prises au Sénégal », précise Moro Demba, président du quai de pêche de Kafountine.
Autre souci, les chalutiers battant pavillon sénégalais mais qui restent propriétaires de pays européens à 49 % et qui sont également responsables de la surexploitation de la ressource. Le Sénégal n’a pas renouvelé, depuis 2006, ses accords de pêches avec l’Union européenne, pour justement éviter la prise d’espèces exportées. Mais sans succès.
Aurélie FONTAINE.
Des hommes s’avancent dans l’eau vers d’énormes pirogues, pour récupérer les deux tonnes de poissons que les pêcheurs ont ramenées en une semaine de mer. Ces derniers ont dû travailler à plus de 40 km des côtes. Il y a moins de dix ans, il leur suffisait de lancer leurs filets à 5-10 km de la plage de Kafountine, un des plus gros ports de pêche au sud du pays…
Mais aujourd’hui, au Sénégal, la quasi-totalité des espèces est surexploitée. Notamment à cause de la pêche industrielle. Un handicap quand on sait que le poisson reste le principal apport en protéines animales pour la population. Et qu’un Sénégalais sur six travaille dans le secteur de la pêche.
Pour tenter de résoudre ce problème, le nouveau ministre de la Pêche a suspendu, le 30 avril, 29 autorisations accordées à des chalutiers étrangers, pour un an, par le précédent gouvernement. En majorité des Russes, qui pêchaient des poissons pélagiques (sardinelles, chinchards, maquereaux) à une trentaine de kilomètres des côtes. Voire « à 10 km de la plage, mais ceux-ci étaient alors arraisonnés », indique Moustapha Thiam, de la Direction des pêches maritimes.
Pas satisfaisant pour Greenpeace
« Maintenant, on peut travailler en paix, raconte, soulagé, Magueye Mergane, un pêcheur de Kafountine. Avant, les chalutiers n’hésitaient pas à couper nos filets. » Mais pour Greenpeace Africa, la décision du gouvernement est insuffisante. « Il ne faudrait pas octroyer des autorisations de pêche à d’autres bateaux, qu’ils soient étrangers ou sénégalais, car la vitesse de régénération des ressources halieutiques est trop faible par rapport à la quantité de poissons extraits », explique Raoul Monsembula, chargé de la campagne océan chez Greenpeace Afrique.
Une sensibilisation des pêcheurs nécessaires
Idem chez les autres professionnels du secteur, qui veulent aller plus loin. « Il faut sensibiliser les pêcheurs artisanaux sur la pêche des juvéniles, sur la taille des mailles des filets, car la pêche artisanale représente 80 % des prises au Sénégal », précise Moro Demba, président du quai de pêche de Kafountine.
Autre souci, les chalutiers battant pavillon sénégalais mais qui restent propriétaires de pays européens à 49 % et qui sont également responsables de la surexploitation de la ressource. Le Sénégal n’a pas renouvelé, depuis 2006, ses accords de pêches avec l’Union européenne, pour justement éviter la prise d’espèces exportées. Mais sans succès.
Aurélie FONTAINE.