Dans l’immédiat, les neuf personnalités visées ne peuvent plus quitter leur pays, puisque les mandats d’arrêt sont transmis à Interpol. Casse-tête supplémentaire, l’un des accusés, le général Babacar Gaye, assure aujourd’hui le commandement en chef de la Monuc, la mission de l’ONU au Congo-Kinshasa, où il dirige 15 000 Casques bleus.
Tout cela est «inacceptable» pour Dakar. «Nous regrettons la décision du juge français», a réagi Amadou Sall, le porte-parole du président Abdoulaye Wade. Il conteste non seulement la compétence, mais aussi le raisonnement du juge, qui remonte mécaniquement toute la chaîne hiérarchique jusqu’à la Première ministre de l’époque, Mame Madior Boye, «qui n’avait rien à voir avec cela», selon Amadou Sall.
Expulsions. Surtout, le porte-parole du président Wade menace implicitement la France d’une «escalade judiciaire» lorsqu’il souligne que la loi sénégalaise donne compétence à la justice de son pays de juger tous les crimes et délits dans lesquels des Sénégalais sont impliqués. Et de citer le cas de l’accident entre une mini-moto et une voiture de police, qui a coûté la vie à un jeune Franco-Sénégalais à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) et enflammé la ville en novembre 2007 ; ainsi que l’incendie de bus à Marseille, en novembre 2006, qui avait failli coûter la vie à Mama Galledou, elle aussi Sénégalaise. Sans compter tous les cas de violences policières lors des procédures d’expulsion de sans-papiers. «Ce serait particulièrement regrettable, mais je crois savoir qu’il y a déjà des plaintes en cours au Sénégal», souligne Amadou Sall. Ce dernier ne voit qu’une solution : l’annulation des mandats d’arrêt, «conformément aux recommandations du parquet d’Evry», que le juge Noël a décidé d’ignorer.
Brouilles. Mais comment faire sans enfreindre l’indépendance de la justice ? «La chancellerie a les moyens de faire ce qu’il faut», tranche Dakar. Des affaires de justice sont déjà à l’origine de brouilles diplomatiques avec l’Angola (affaire Falcone, prochainement jugée) et Djibouti (affaire Borrel, en cours d’instruction), ainsi que de la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda (enquête Bruguière sur l’attentat contre l’avion de l’ancien président).
Mais dans le cas du Sénégal, c’est l’un des pays les plus proches de la France sur le continent noir qui est visé, et celui qui compte le plus grand nombre d’expatriés.
Tout cela est «inacceptable» pour Dakar. «Nous regrettons la décision du juge français», a réagi Amadou Sall, le porte-parole du président Abdoulaye Wade. Il conteste non seulement la compétence, mais aussi le raisonnement du juge, qui remonte mécaniquement toute la chaîne hiérarchique jusqu’à la Première ministre de l’époque, Mame Madior Boye, «qui n’avait rien à voir avec cela», selon Amadou Sall.
Expulsions. Surtout, le porte-parole du président Wade menace implicitement la France d’une «escalade judiciaire» lorsqu’il souligne que la loi sénégalaise donne compétence à la justice de son pays de juger tous les crimes et délits dans lesquels des Sénégalais sont impliqués. Et de citer le cas de l’accident entre une mini-moto et une voiture de police, qui a coûté la vie à un jeune Franco-Sénégalais à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) et enflammé la ville en novembre 2007 ; ainsi que l’incendie de bus à Marseille, en novembre 2006, qui avait failli coûter la vie à Mama Galledou, elle aussi Sénégalaise. Sans compter tous les cas de violences policières lors des procédures d’expulsion de sans-papiers. «Ce serait particulièrement regrettable, mais je crois savoir qu’il y a déjà des plaintes en cours au Sénégal», souligne Amadou Sall. Ce dernier ne voit qu’une solution : l’annulation des mandats d’arrêt, «conformément aux recommandations du parquet d’Evry», que le juge Noël a décidé d’ignorer.
Brouilles. Mais comment faire sans enfreindre l’indépendance de la justice ? «La chancellerie a les moyens de faire ce qu’il faut», tranche Dakar. Des affaires de justice sont déjà à l’origine de brouilles diplomatiques avec l’Angola (affaire Falcone, prochainement jugée) et Djibouti (affaire Borrel, en cours d’instruction), ainsi que de la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda (enquête Bruguière sur l’attentat contre l’avion de l’ancien président).
Mais dans le cas du Sénégal, c’est l’un des pays les plus proches de la France sur le continent noir qui est visé, et celui qui compte le plus grand nombre d’expatriés.