Voilà des mois que le Sénégal subit des coupures d'électricité qui perturbent gravement l'activité économique, notamment le petit commerce, et augmentent le mécontentement de la population contrainte au chômage. Or de plus en plus de Sénégalais affirment que les défaillances dans la distribution de l'électricité coïncident l'arrivée au pourvoir d'Abdoulaye Wade en 2000. Parallèlement, la détermination de celui-ci à garder la présidence attise la colère qui couve.
La transmission au fils
Le 23 juin, déjà, des troubles avaient agité le pays. A Dakar, des affrontements avec les forces de l'ordre avaient fait 102 blessés, dont 13 policiers. Les manifestants dénonçaient un projet de loi du président Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 11 ans, visant à permettre, dès février 2012, l'élection simultanée d'un président et d'un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour. Traduit par l'opposition, ce texte n'avait qu'un but : favoriser la réélection d'Abdoulaye Wade et lui permettre de transmettre le pouvoir à son fils Karim. A l'issue de son premier mandat de 7 ans, celui-ci était parvenu, en 2007, à se faire reconduire dans ses fonctions grâce à une modification de la constitution.
La semaine dernière, plus de 60 partis politiques et organisations de la société civile se sont rassemblés au sein d'un « Mouvement du 23 juin 2011 » qui, affirme l'ex-Premier ministre, Moustapha Niasse, chef de l'Alliance des forces de progrès (AFP), regroupe « toutes les composantes actives du pays qui veulent le changement dans la paix, dans le calme ». Il recevait le soutien du chanteur Youssou Ndour et du rappeur Didier Awadi. Pour ce dernier, « toute cette agitation, tout ce mouvement populaire (...) disait simplement qu'on ne veut plus de ce régime ». Il ajoute : « Que M. Wade aille à la retraite, parce que je pense qu'il mérite sa retraite aujourd'hui à 85 ans ».
Devant l'ampleur de la contestation, Abdoulaye Wade a finalement retiré son projet. Mais un malaise profond demeure. Et il est ancien. L'an dernier, l'inauguration du « Monument de la Renaissance africaine », gigantesque structure de bronze et de cuivre, de 52 mètres de haut, sur une colline de Dakar, l'avait attisé. Ses détracteurs jugeaient le coût de l'opération (plus de 15 millions d'euros) exorbitant pour un pays en crise.
Par Alain Vincenot
La transmission au fils
Le 23 juin, déjà, des troubles avaient agité le pays. A Dakar, des affrontements avec les forces de l'ordre avaient fait 102 blessés, dont 13 policiers. Les manifestants dénonçaient un projet de loi du président Abdoulaye Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 11 ans, visant à permettre, dès février 2012, l'élection simultanée d'un président et d'un vice-président avec un minimum de 25% des voix au premier tour. Traduit par l'opposition, ce texte n'avait qu'un but : favoriser la réélection d'Abdoulaye Wade et lui permettre de transmettre le pouvoir à son fils Karim. A l'issue de son premier mandat de 7 ans, celui-ci était parvenu, en 2007, à se faire reconduire dans ses fonctions grâce à une modification de la constitution.
La semaine dernière, plus de 60 partis politiques et organisations de la société civile se sont rassemblés au sein d'un « Mouvement du 23 juin 2011 » qui, affirme l'ex-Premier ministre, Moustapha Niasse, chef de l'Alliance des forces de progrès (AFP), regroupe « toutes les composantes actives du pays qui veulent le changement dans la paix, dans le calme ». Il recevait le soutien du chanteur Youssou Ndour et du rappeur Didier Awadi. Pour ce dernier, « toute cette agitation, tout ce mouvement populaire (...) disait simplement qu'on ne veut plus de ce régime ». Il ajoute : « Que M. Wade aille à la retraite, parce que je pense qu'il mérite sa retraite aujourd'hui à 85 ans ».
Devant l'ampleur de la contestation, Abdoulaye Wade a finalement retiré son projet. Mais un malaise profond demeure. Et il est ancien. L'an dernier, l'inauguration du « Monument de la Renaissance africaine », gigantesque structure de bronze et de cuivre, de 52 mètres de haut, sur une colline de Dakar, l'avait attisé. Ses détracteurs jugeaient le coût de l'opération (plus de 15 millions d'euros) exorbitant pour un pays en crise.
Par Alain Vincenot