Cet hommage solennel vise à saluer un "homme à la carrure morale et intellectuelle peu commune", surnommé par ses pairs "aîné des anciens", avait expliqué le 3 juin à la presse Amadou Tidiane Niangane, directeur de la Cinématographie et membre du comité d'organisation de l'évènement.
"Il s'agira certes de se souvenir, mais aussi de célébrer l'excellence en mettant en exergue l'oeuvre et la pensée de Sembène, celui qui, plusieurs décennies durant, s'est consacré à l'Afrique à laquelle il a voulu offrir un destin à la dimension du rêve de ses enfants", avait dit M. Niangane.
Une soixantaine de personnalités de l'étranger (écrivains, universitaires, comédiens, réalisateurs, etc.) ont été invitées à se joindre aux cérémonies. Une trentaine d'entre elles avaient confirmé samedi soir leur participation, dont Danny Glover, Richard Bohringer ainsi que le réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko.
Au programme: recueillement sur sa tombe, exposition sur sa vie et son oeuvre, colloque sur le thème "Ousmane Sembène, un homme dans son temps", projection de ses films sur plusieurs sites à travers Dakar et témoignages de professionnels ayant travaillé avec lui.
Parmi ces professionnels, figure le Sénégalais Pape Wongué Mbengue, qui fut son directeur de production depuis 1987 et a, depuis, travaillé sur tous ses films à l'exception du dernier long métrage, "Mooladé" (2004).
"Ce qui le rendait heureux, c'était de finir un film, s'entourer des gens qu'il aimait bien, prendre un bout de fromage et fumer sa pipe" qu'il gardait souvent aux lèvres, affirme à l'AFP M. Mbengue, auteur d'une thèse sur Ousmane Sembène.
Cette image est loin de celle d'homme bourru que conservent certains de ses cadets cinéastes et journalistes, y voyant l'empreinte d'un parcours difficile.
Fils de pêcheur né en 1923 à Ziguinchor (Casamance, sud du Sénégal), Ousmane Sembène a été renvoyé de l'école, au primaire, pour avoir giflé son instituteur.
Il fut notamment maçon, tirailleur lors de la Seconde Guerre mondiale, docker en France. Cette expérience a inspiré son premier roman, "Le docker noir", suivi par d'autres livres: "O pays, mon beau peuple", "Les bouts de bois de Dieu", "Le Mandat"...
Estimant les livres peu efficaces à porter son message aux populations, Sembène s'était tourné vers le cinéma, auquel il a été formé à l'institut VGIK de Moscou. "Si vous n'avez pas été à l'école, vous ne pouvez pas lire (...). L'image est plus accessible", avait-il expliqué en 2005 à l'AFP.
Il a eu un "destin hors du commun", marqué par "un combat contre l'exploitation et l'oppression des peuples", souligne le professeur sénégalais Samba Gadjigo, son biographe officiel, dans le livre "Ousmane Sembène, une conscience africaine" (ed. Homnisphères) paru après la mort du cinéaste survenue le 9 juin 2007.
L'écrivain Ousmane Sembène est cependant moins connu que le cinéaste, constate le critique sénégalais Baba Diop, dernier journaliste à l'avoir interviewé en décembre 2006, quelques mois avant que la maladie ne l'emporte à l'âge de 84 ans.
"Il y a des choses intéressantes dans ce (qu'il) dit, ses prises de position face à la femme, la politique, notre société. C'était quand même l'un des meilleurs peintres de notre société", déclare M. Diop à l'AFP.
"La meilleure façon de lui rendre hommage, c'est de permettre de visiter son oeuvre, pousser les écoliers à le lire, faire en sorte que les gens voient ses films", ajoute-t-il.
"Il s'agira certes de se souvenir, mais aussi de célébrer l'excellence en mettant en exergue l'oeuvre et la pensée de Sembène, celui qui, plusieurs décennies durant, s'est consacré à l'Afrique à laquelle il a voulu offrir un destin à la dimension du rêve de ses enfants", avait dit M. Niangane.
Une soixantaine de personnalités de l'étranger (écrivains, universitaires, comédiens, réalisateurs, etc.) ont été invitées à se joindre aux cérémonies. Une trentaine d'entre elles avaient confirmé samedi soir leur participation, dont Danny Glover, Richard Bohringer ainsi que le réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko.
Au programme: recueillement sur sa tombe, exposition sur sa vie et son oeuvre, colloque sur le thème "Ousmane Sembène, un homme dans son temps", projection de ses films sur plusieurs sites à travers Dakar et témoignages de professionnels ayant travaillé avec lui.
Parmi ces professionnels, figure le Sénégalais Pape Wongué Mbengue, qui fut son directeur de production depuis 1987 et a, depuis, travaillé sur tous ses films à l'exception du dernier long métrage, "Mooladé" (2004).
"Ce qui le rendait heureux, c'était de finir un film, s'entourer des gens qu'il aimait bien, prendre un bout de fromage et fumer sa pipe" qu'il gardait souvent aux lèvres, affirme à l'AFP M. Mbengue, auteur d'une thèse sur Ousmane Sembène.
Cette image est loin de celle d'homme bourru que conservent certains de ses cadets cinéastes et journalistes, y voyant l'empreinte d'un parcours difficile.
Fils de pêcheur né en 1923 à Ziguinchor (Casamance, sud du Sénégal), Ousmane Sembène a été renvoyé de l'école, au primaire, pour avoir giflé son instituteur.
Il fut notamment maçon, tirailleur lors de la Seconde Guerre mondiale, docker en France. Cette expérience a inspiré son premier roman, "Le docker noir", suivi par d'autres livres: "O pays, mon beau peuple", "Les bouts de bois de Dieu", "Le Mandat"...
Estimant les livres peu efficaces à porter son message aux populations, Sembène s'était tourné vers le cinéma, auquel il a été formé à l'institut VGIK de Moscou. "Si vous n'avez pas été à l'école, vous ne pouvez pas lire (...). L'image est plus accessible", avait-il expliqué en 2005 à l'AFP.
Il a eu un "destin hors du commun", marqué par "un combat contre l'exploitation et l'oppression des peuples", souligne le professeur sénégalais Samba Gadjigo, son biographe officiel, dans le livre "Ousmane Sembène, une conscience africaine" (ed. Homnisphères) paru après la mort du cinéaste survenue le 9 juin 2007.
L'écrivain Ousmane Sembène est cependant moins connu que le cinéaste, constate le critique sénégalais Baba Diop, dernier journaliste à l'avoir interviewé en décembre 2006, quelques mois avant que la maladie ne l'emporte à l'âge de 84 ans.
"Il y a des choses intéressantes dans ce (qu'il) dit, ses prises de position face à la femme, la politique, notre société. C'était quand même l'un des meilleurs peintres de notre société", déclare M. Diop à l'AFP.
"La meilleure façon de lui rendre hommage, c'est de permettre de visiter son oeuvre, pousser les écoliers à le lire, faire en sorte que les gens voient ses films", ajoute-t-il.