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Le Sénégal vise le Top10 Doing Business en Afrique

Le Sénégal fait déjà partie des 10 pays les plus compétitifs de l’Afrique subsaharienne. Fort de sa stabilité politique, il table sur un taux de croissance de 7% en 2017. Et s’est fixé un objectif ambitieux : le top 10 du classement Doing Business Afrique 2015.


Rédigé par leral.net le Jeudi 13 Février 2014 à 09:10 | | 0 commentaire(s)|

Le Sénégal vise le Top10 Doing Business en Afrique
L’an passé, les autorités ont lancé un vaste programme de réformes de l’environnement des affaires et de la compétitivité. Et, depuis l’an passé au Sénégal, les principales procédures administratives liées à la vie d’une entreprise ont été complètement dématérialisées.

Premier point important : le commerce transfrontalier. Selon le dernier rapport sur la compétitivité en Afrique, les coûts d’enlèvement et de transport de containers au port de Dakar ont été réduits de 25%.
Pour les autorités, c’est parce que les délais d’importation et d’exportation sont désormais de 9 jours maximum.

“Aujourd’hui au Sénégal, il n’y a plus de documents papiers dans les formalités de douane. L’objectif est de gagner du temps pour l’opérateur économique”, explique Amadou Mbaye Diop
le directeur du Développement de GAINDE 2000.

Pour Babacar Dieng, transitaire pour le géant du gaz sénégalais DIPROM, “ce système permet de gagner jusqu‘à 10 jours dans le traitement des dossiers de douane, et d’avoir dix fois moins de paperasse à déposer.”
Selon lui, on est donc passé d’un véritable “parcours du combattant” à une formalité simple, unique, et extrêmement rapide.

Une plate-forme totalement dématérialisée a en effet été mise en place. Le système ORBUS de GAINDE 2000 collecte, analyse les documents de douane, et les transmet aux différentes administrations, avec lesquelles d’ailleurs des pactes de performance ont été signés.

En 2012, ORBUS a décroché le premier prix des Nations-Unies pour le service public. Et a depuis été répliqué dans d’autres pays africains, comme le Kenya où il fonctionne depuis 2005, et le Burkina Fasso depuis 2012.

Au Sénégal, c’est une agence gouvernementale, l’APIX qui joue le rôle de porte d’entrée pour les investisseurs.

Elle propose, gratuitement, et entre autres, un guichet unique pour la création d’entreprise. La plate-forme vient d‘être virtualisée, et permet également de consulter en ligne tout le package de documents relatifs à l’entreprise.

“Si vous vous présentez à 8 heures du matin au guichet de l’APIX, vous revenez à 16 heures, votre entreprise est officiellement créée” souligne Mountaga Sy, le Directeur Général de l’APIX.

Moins de 24 heures pour créer une entreprise. C’est une petite révolution au Sénégal. Principal avantage du système : les entrepreneurs n’ont plus à faire le tour des différentes administrations dont les rouages complexes n‘étaient pas toujours simples à appréhender.

“Cela suppose une compilation en une seule plate forme des démarches que vous auriez du faire au niveau du ministère de la justice, du ministère de l‘économie et des finances, de la douane et des actes notariaux” ajoute Mountaga Sy.

L’agence a aussi un rôle d’accompagnement. Un entrepreneur français, qui est présent depuis de nombreuses années en Afrique a lancé une chaine d’hôtels.

Pour lui, même si le climat des affaires au Sénégal n’est pas toujours un modèle de simplicité, son expérience avec l’agence a été particulièrement concluante. Il a décroché son premier permis de construire en moins d’un mois et demi.

“On a gagné énormément de temps. Parce que je savais que mon dossier était suivi, je savais que les délais annoncés pouvaient être respectés. Particulièrement par exemple pour le permis de construire” insiste Philippe Colleu, le Président d’Onomo International.

Pour faciliter la vie des investisseurs, un autre guichet unique centralise le raccordement à l’eau, à l’assainissement, au téléphone, et à l‘électricité.

L’administration fiscale a également mis sa pierre à l‘édifice avec un outil de déclaration et de paiement des taxes en ligne, et des incitations pour les entreprises qui produisent au Sénégal pour l’exportation.

“Les entreprises qui exportent plus de 80% de leur Chiffres d’Affaires bénéficient d’une réduction du taux de l’impôt sur les sociétés qui passe de 30 à 15%” précise Seynabou Niang Thiam, Directrice Générale des Impôts et Domaines.

D’autres mesures récentes proposent aux investisseurs un accès plus facile au foncier, ainsi que des fonds de garantie pour se prémunir des risques liés à deux secteurs très importants ici : l’agriculture et l‘économie sociale.

Mais, qui dit amélioration du climat des affaires dit forcément développement des infrastructures, notamment de transport.

Le pays en a encore bien besoin. Quelques grands chantiers ont été accomplis. D’autres sont prévus. Objectif : désengorger notamment la région de Dakar, et créer des zones économiquement beaucoup plus attractives.

Mountaga Sy rappelle les grands chantiers en cours : “L’autoroute à péage qui permet de rejoindre la périphérie de Dakar en trente minutes, l’aéroport international Blaise Diagne qui sera livré en 2015. Autour de l’aéroport, il y aura un hub économique qui constitue une composante essentielle dans le plan d‘émergence du Sénégal.”

En plus d’un réseau de tramway à Dakar, le Gouvernement promet 5000 kilomètres de voies ferrées. L’idée étant de relier les zones de production minières et agricoles aux différents réseaux portuaires.

Le Sénégal, aux même titre que d’autres puissances économiques du continent, a certes encore de nombreux défis à relever. Qu’importe, le Sénégal compte bien mettre à profit une croissance véritablement rugissante.

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