Un berger dénommé Macky conduisit son troupeau, cherchant un point d’eau. Après plusieurs dizaines de kilomètres parcourus, il se présenta à la place publique du village de Sunugaal où il rencontra un quinquagénaire du nom de Ass KANE (ou Askan wi) qui se trouvait être le chef du village.
Après les salamalecs et accolades d’usage, Macky, devenu blafard et vacillant, lui dit : « Cher Ass KANE, voici plusieurs jours que je conduis mon troupeau sans pouvoir trouver une seule goutte d’eau. Si vous m’aidez à étancher ma soif et à abreuver mes animaux, je vous donnerai deux de mes sept moutons».
Ass KANE, qui fit d’abord une exclamation de surprise, le conduisit jusqu’à l’abreuvoir du village et ouvrit le robinet. L’eau coulait à flot. Les moutons se désaltérèrent bien allègrement. Ensuite, Ass KANE tendit au berger Macky une bouteille d’eau que ce dernier s’empressa de vider d’un trait, tellement il avait soif. Puis, ils retournèrent ensemble, avec le troupeau, à la place publique où Macky n’en finissait pas de formuler des remerciements et prières à l’endroit de celui qui l’a secouru en lui procurant le liquide précieux. C’est alors qu’Ass KANE lui rappela sa promesse : « Monsieur le berger, lui dit-il, j’espère bien que vous allez tenir votre promesse en me donnant mes deux moutons ».
- Cher Ass KANE, lui répondit Macky, je suis un homme de parole. Je vais honorer mes engagements à votre égard car c’est vous qui m’avez sauvé ainsi que mon troupeau. Cependant, je dois d’abord appeler mon petit frère Kosso KANE (ou Conseil Cons) pour lui demander son avis là-dessus ».
Macky sortit son téléphone Nokia 3310, appela son cher Kosso et lui dit : « Allô, Kosso ! Comment vas-tu ? Au fait, j’ai promis d’offrir deux de mes moutons à un vieux qui m’a rendu un service. Je voudrais également lui offrir les habits neufs que tonton Amadou Moctar (?) m’avait acheté comme cadeau d’anniversaire. Qu’en penses-tu vraiment ?
-Grand Macky, lui répondit Kosso, je pense que tu peux donner ces habits à qui tu voudras, mais, pour ce qui est des deux moutons, je te conseille vivement de les garder car tu n’as pas encore un grand troupeau. En tout cas, à mon humble avis, tu as intérêt à garder tous les sept moutons.
- A tes ordres mon petit frère ! Merci infiniment. Ta parole me lie parce que tu as toujours eu un comportement exemplaire en exécutant mes ordres sans sourciller. Je te rappelle demain. Allez, porte-toi bien ».
Macky raccrocha et, à ce moment-là, un silence radio régna sur les lieux pendant quelques minutes. Notre berger eut l’air atterré et fixa Ass KANE du regard. Ce dernier, incrédule, n’en pouvait plus d’attendre et lui adressa brusquement la parole: « Qu’en pense ton cher Kosso ? ».
- Monsieur KANE, dit Macky, c’est avec tristesse et consternation que je dois vous annoncer l’impossibilité de réduire mon troupeau à cinq moutons. Mon frère en a décidé ainsi. Je n’y peux absolument rien. Je suis vraiment désolé. Maintenant, renchérit-il, je vais vous offrir ces habits tout neufs. Ils seront accompagnés de ces belles chaussures que tu dois porter pour toute la vie parce que tu ne pourras plus et ne devras plus les enlever de tes pieds (Caractère intangible) Accepteras-tu d’ôter tes haillons et de les mettre ? OUI ou NON ? C’est à vous que revient le dernier mot. Mais, de grâce, dit « OUI », car celui qui dit « OUI » est toujours de bonne humeur tandis que le mot « NON » est prononcé avec amertume et chagrin.
- Monsieur le berger Macky, ces habits sont-ils en cotons ou plutôt en nylon ? Me vont-ils vraiment ? Puis-je les essayer d’abord avant d’ôter les miens ? Comment puis-je porter des chaussures à vie ?
- Cher Ass KANE, répondit Macky, ces habits sont de très bonne qualité. Nul besoin de les essayer. Ils te vont à merveille. Qu’en aux chaussures, tu n’aura plus besoin d’en chercher d’autres. En plus, si tu accepte de dire « OUI », je te donnerai 5000f et une calebasse de lait. C’est facile à dire. Allez-y !
- Cher Macky, rétorqua Ass KANE, n’avez-vous pas dit que j’ai le dernier mot ? A quoi jouez-vous réellement ?
Ahmadou MBACKE Khidma
Le 14 mars 2016
Après les salamalecs et accolades d’usage, Macky, devenu blafard et vacillant, lui dit : « Cher Ass KANE, voici plusieurs jours que je conduis mon troupeau sans pouvoir trouver une seule goutte d’eau. Si vous m’aidez à étancher ma soif et à abreuver mes animaux, je vous donnerai deux de mes sept moutons».
Ass KANE, qui fit d’abord une exclamation de surprise, le conduisit jusqu’à l’abreuvoir du village et ouvrit le robinet. L’eau coulait à flot. Les moutons se désaltérèrent bien allègrement. Ensuite, Ass KANE tendit au berger Macky une bouteille d’eau que ce dernier s’empressa de vider d’un trait, tellement il avait soif. Puis, ils retournèrent ensemble, avec le troupeau, à la place publique où Macky n’en finissait pas de formuler des remerciements et prières à l’endroit de celui qui l’a secouru en lui procurant le liquide précieux. C’est alors qu’Ass KANE lui rappela sa promesse : « Monsieur le berger, lui dit-il, j’espère bien que vous allez tenir votre promesse en me donnant mes deux moutons ».
- Cher Ass KANE, lui répondit Macky, je suis un homme de parole. Je vais honorer mes engagements à votre égard car c’est vous qui m’avez sauvé ainsi que mon troupeau. Cependant, je dois d’abord appeler mon petit frère Kosso KANE (ou Conseil Cons) pour lui demander son avis là-dessus ».
Macky sortit son téléphone Nokia 3310, appela son cher Kosso et lui dit : « Allô, Kosso ! Comment vas-tu ? Au fait, j’ai promis d’offrir deux de mes moutons à un vieux qui m’a rendu un service. Je voudrais également lui offrir les habits neufs que tonton Amadou Moctar (?) m’avait acheté comme cadeau d’anniversaire. Qu’en penses-tu vraiment ?
-Grand Macky, lui répondit Kosso, je pense que tu peux donner ces habits à qui tu voudras, mais, pour ce qui est des deux moutons, je te conseille vivement de les garder car tu n’as pas encore un grand troupeau. En tout cas, à mon humble avis, tu as intérêt à garder tous les sept moutons.
- A tes ordres mon petit frère ! Merci infiniment. Ta parole me lie parce que tu as toujours eu un comportement exemplaire en exécutant mes ordres sans sourciller. Je te rappelle demain. Allez, porte-toi bien ».
Macky raccrocha et, à ce moment-là, un silence radio régna sur les lieux pendant quelques minutes. Notre berger eut l’air atterré et fixa Ass KANE du regard. Ce dernier, incrédule, n’en pouvait plus d’attendre et lui adressa brusquement la parole: « Qu’en pense ton cher Kosso ? ».
- Monsieur KANE, dit Macky, c’est avec tristesse et consternation que je dois vous annoncer l’impossibilité de réduire mon troupeau à cinq moutons. Mon frère en a décidé ainsi. Je n’y peux absolument rien. Je suis vraiment désolé. Maintenant, renchérit-il, je vais vous offrir ces habits tout neufs. Ils seront accompagnés de ces belles chaussures que tu dois porter pour toute la vie parce que tu ne pourras plus et ne devras plus les enlever de tes pieds (Caractère intangible) Accepteras-tu d’ôter tes haillons et de les mettre ? OUI ou NON ? C’est à vous que revient le dernier mot. Mais, de grâce, dit « OUI », car celui qui dit « OUI » est toujours de bonne humeur tandis que le mot « NON » est prononcé avec amertume et chagrin.
- Monsieur le berger Macky, ces habits sont-ils en cotons ou plutôt en nylon ? Me vont-ils vraiment ? Puis-je les essayer d’abord avant d’ôter les miens ? Comment puis-je porter des chaussures à vie ?
- Cher Ass KANE, répondit Macky, ces habits sont de très bonne qualité. Nul besoin de les essayer. Ils te vont à merveille. Qu’en aux chaussures, tu n’aura plus besoin d’en chercher d’autres. En plus, si tu accepte de dire « OUI », je te donnerai 5000f et une calebasse de lait. C’est facile à dire. Allez-y !
- Cher Macky, rétorqua Ass KANE, n’avez-vous pas dit que j’ai le dernier mot ? A quoi jouez-vous réellement ?
Ahmadou MBACKE Khidma
Le 14 mars 2016