Pour son mémoire de doctorat, il avait choisi comme sujet Pierre Mendès France, dont il revendiquait "une exigence éthique dans le combat politique, une volonté de rectitude et de franchise pouvant aller jusqu'à la brutalité". Autant de traits de caractère dont lui-même n'était pas dépourvu. "Carcasse", étiqueté comme rocardien, n'a pas toujours eu avec ses amis socialistes des rapports commodes. Il n'en a pas moins été un influent conseiller, recruté dès la fin des années 1970 par le groupe socialiste de l'Assemblée nationale comme conseiller juridique.
Cet ancien joueur de rugby – jeune, il a joué au Paris université club (PUC) – se plaisait à établir un parallèle entre la Constitution et le rugby : "Dans les deux cas, vous avez une règle du jeu faite pour atteindre un optimum entre les contraintes qu'elle fait peser pour les joueurs et les libertés qu'elle reconnaît. En rugby comme en politique, la règle du jeu est un vecteur de civilisation."
Tout au long de sa carrière, il a gardé le goût de la liberté, y compris dans ses extravagances vestimentaires, peu soucieuses du "bon goût". Le goût du jeu aussi. Ainsi excella-t-il dans le jeu parlementaire lorsque Michel Rocard était à Matignon mais ne disposait pas d'une majorité suffisante. C'est à lui que revenait de parvenir à composer des majorités à géométrie variable afin d'éviter, autant que possible, le recours au 49-3. On le voyait alors rôder dans les couloirs et les coulisses du Palais-Bourbon, humer l'atmosphère, écouter les uns et les autres, négocier d'habiles compromis.
Guy Carcassonne, élève du doyen Georges Vedel, qui avait préfacé son premier ouvrage majeur, La Constitution, paru en 1996, était un des constitutionnalistes en exercice les plus sollicités. De la Constitution de 1958, il considérait qu'elle était assez souple pour s'adapter aux évolutions du système politique. Ce qui, à ses yeux, n'interdisait pas de la retoucher. A ce titre, il avait contribué au Comité de réflexion sur la modernisation des institutions mis en place en 2007 par Nicolas Sarkozy et présidé par Edouard Balladur.
REVALORISER LE PARLEMENT
Il ne pouvait totalement se satisfaire des réformes qui en étaient ressorties. Il militait notamment pour une réelle revalorisation du Parlement. Pour lui, une des conditions était la limitation radicale du cumul des mandats, qu'il considérait comme une des causes premières du déclin du Parlement. "Le cumul des mandats est une plaie, écrivait-il dans une tribune publiée dans Le Monde en mai 2010. Cautériser la plaie implique de trancher définitivement la relation incestueuse qu'ont entre elles les carrières nationale et locale." Le moins que l'on puisse dire est que les atermoiements du gouvernement sur ce point depuis l'élection de François Hollande lui laissaient un goût amer. Il n'en continuait pas moins de lui prodiguer ses conseils.
Il était apparu en début de semaine dernière dans La Ve République et ses monarques, un documentaire d'Arte consacré aux limites de la Constitution actuelle.
Cet ancien joueur de rugby – jeune, il a joué au Paris université club (PUC) – se plaisait à établir un parallèle entre la Constitution et le rugby : "Dans les deux cas, vous avez une règle du jeu faite pour atteindre un optimum entre les contraintes qu'elle fait peser pour les joueurs et les libertés qu'elle reconnaît. En rugby comme en politique, la règle du jeu est un vecteur de civilisation."
Tout au long de sa carrière, il a gardé le goût de la liberté, y compris dans ses extravagances vestimentaires, peu soucieuses du "bon goût". Le goût du jeu aussi. Ainsi excella-t-il dans le jeu parlementaire lorsque Michel Rocard était à Matignon mais ne disposait pas d'une majorité suffisante. C'est à lui que revenait de parvenir à composer des majorités à géométrie variable afin d'éviter, autant que possible, le recours au 49-3. On le voyait alors rôder dans les couloirs et les coulisses du Palais-Bourbon, humer l'atmosphère, écouter les uns et les autres, négocier d'habiles compromis.
Guy Carcassonne, élève du doyen Georges Vedel, qui avait préfacé son premier ouvrage majeur, La Constitution, paru en 1996, était un des constitutionnalistes en exercice les plus sollicités. De la Constitution de 1958, il considérait qu'elle était assez souple pour s'adapter aux évolutions du système politique. Ce qui, à ses yeux, n'interdisait pas de la retoucher. A ce titre, il avait contribué au Comité de réflexion sur la modernisation des institutions mis en place en 2007 par Nicolas Sarkozy et présidé par Edouard Balladur.
REVALORISER LE PARLEMENT
Il ne pouvait totalement se satisfaire des réformes qui en étaient ressorties. Il militait notamment pour une réelle revalorisation du Parlement. Pour lui, une des conditions était la limitation radicale du cumul des mandats, qu'il considérait comme une des causes premières du déclin du Parlement. "Le cumul des mandats est une plaie, écrivait-il dans une tribune publiée dans Le Monde en mai 2010. Cautériser la plaie implique de trancher définitivement la relation incestueuse qu'ont entre elles les carrières nationale et locale." Le moins que l'on puisse dire est que les atermoiements du gouvernement sur ce point depuis l'élection de François Hollande lui laissaient un goût amer. Il n'en continuait pas moins de lui prodiguer ses conseils.
Il était apparu en début de semaine dernière dans La Ve République et ses monarques, un documentaire d'Arte consacré aux limites de la Constitution actuelle.