Le mouridisme a toujours été communautaire par nature, mais s’est adapté aux évolutions de la société. D’abord rurales, organisées en Daara autour d’un marabout, les communautés se sont ensuite transplantées en ville sous forme de Dahira, lieu de rencontre (cf Cahiers d’études africaines ). Aujourd’hui, Internet est l’extension moderne de ces lieux d’échange. La cyber-Dahira est le nouveau lieu de diffusion de la pensée mouride.
Serigne Abdoul Aziz MBacké est l’un des descendants du fondateur du mouridisme. Très affable et charismatique, ce trentenaire fait partie de la génération connectée du mouvement.iil est notamment le fondateur de l’un des principaux sites d’informations mourides, Majalis.org. Pour lui, islam et nouvelles technologies ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Il l’explique en souriant : “Si notre fondateur Amadou Bamba vivait aujourd’hui, il aurait le Wifi et consulterait Wikipédia.” (écouter le son)
Le Cheikh aurait eu le wifi
Google Books version mouride
Très à l’aise avec la culture occidentale, il n’hésite pas à citer Huntington et Le Choc des civilisations pour mettre en avant la nécessité du dialogue entre les cultures. Un dialogue que, selon lui, permettrait Internet. “Il y a toutes les opinions sur le web, même des choses qui ne sont pas morales. Nous nous devons d’y être présents pour proposer notre propre contenu.” On trouve ainsi les sites mourides aussi bien des exégèses de textes saints que des mp3 et des vidéos autour de l’oeuvre du fondateur.
Plus de mille vidéos
Si Serigne Mbacké voit dans le web mouride une utilité religieuse et prosélyte (ce dont il ne se cache pas), il lui donne également une dimension culturelle. Pour lui, la traduction des oeuvres mourides aide à un rééquilibrage de la parole au profit d’une Afrique jusque là bien absente des médias. Dans ce cadre, il a entrepris à Touba la numérisation et la traduction des écrits du Cheikh Amadou Bamba. “L’Afrique a déjà manqué trop de trains. On ne peut pas se permettre de manquer celui-ci. Le tout étant de savoir comment y monter.”
Un Google Books mouride
Internet sert aussi à maintenir les liens entre membres de la communauté vivant parfois très loin les uns des autres. Les Mourides comptent en effet de nombreux représentants dans la diaspora sénégalaise des Etats-Unis, d’Italie ou d’Espagne. Le sentiment d’appartenance à un groupe étant la première rétribution pour les Mourides, il fallait trouver un moyen pour rester au contact des émigrés. Des forums permettent aux exilés de poser des questions sur la foi et les pratiques religieuses. Chaque année, le Magal, le grand pélérinage des Mourides, est diffusé en streaming (en vidéo en direct) pour les croyants ne pouvant pas s’y rendre. Pour les plus jeunes,“qui iront encore plus loin que nous”, promet Abdoul Aziz MBacké, des groupes Facebook et autres MySpace permettent au mouridisme d’occuper l’espace virtuel.
Antonin Sabot et Jean Abbiateci
Serigne Abdoul Aziz MBacké est l’un des descendants du fondateur du mouridisme. Très affable et charismatique, ce trentenaire fait partie de la génération connectée du mouvement.iil est notamment le fondateur de l’un des principaux sites d’informations mourides, Majalis.org. Pour lui, islam et nouvelles technologies ne sont pas incompatibles, bien au contraire. Il l’explique en souriant : “Si notre fondateur Amadou Bamba vivait aujourd’hui, il aurait le Wifi et consulterait Wikipédia.” (écouter le son)
Le Cheikh aurait eu le wifi
Google Books version mouride
Très à l’aise avec la culture occidentale, il n’hésite pas à citer Huntington et Le Choc des civilisations pour mettre en avant la nécessité du dialogue entre les cultures. Un dialogue que, selon lui, permettrait Internet. “Il y a toutes les opinions sur le web, même des choses qui ne sont pas morales. Nous nous devons d’y être présents pour proposer notre propre contenu.” On trouve ainsi les sites mourides aussi bien des exégèses de textes saints que des mp3 et des vidéos autour de l’oeuvre du fondateur.
Plus de mille vidéos
Si Serigne Mbacké voit dans le web mouride une utilité religieuse et prosélyte (ce dont il ne se cache pas), il lui donne également une dimension culturelle. Pour lui, la traduction des oeuvres mourides aide à un rééquilibrage de la parole au profit d’une Afrique jusque là bien absente des médias. Dans ce cadre, il a entrepris à Touba la numérisation et la traduction des écrits du Cheikh Amadou Bamba. “L’Afrique a déjà manqué trop de trains. On ne peut pas se permettre de manquer celui-ci. Le tout étant de savoir comment y monter.”
Un Google Books mouride
Internet sert aussi à maintenir les liens entre membres de la communauté vivant parfois très loin les uns des autres. Les Mourides comptent en effet de nombreux représentants dans la diaspora sénégalaise des Etats-Unis, d’Italie ou d’Espagne. Le sentiment d’appartenance à un groupe étant la première rétribution pour les Mourides, il fallait trouver un moyen pour rester au contact des émigrés. Des forums permettent aux exilés de poser des questions sur la foi et les pratiques religieuses. Chaque année, le Magal, le grand pélérinage des Mourides, est diffusé en streaming (en vidéo en direct) pour les croyants ne pouvant pas s’y rendre. Pour les plus jeunes,“qui iront encore plus loin que nous”, promet Abdoul Aziz MBacké, des groupes Facebook et autres MySpace permettent au mouridisme d’occuper l’espace virtuel.
Antonin Sabot et Jean Abbiateci