Un chantier colossal. Pour mettre en sécurité et hâler jusqu'à un chantier de démolition le Concordia, mastodonte jaugeant 44.600 tonnes, des moyens titanesques et une logistique de haute sophistication vont être employés dans les semaines à venir. «Ce que nous allons entreprendre n'a jamais été fait», a assuré le 18 mai dernier le président de l'armateur de croisière Costa Croisière, Gianni Onorato. «Un navire de ce gabarit ne peut rester longtemps dans les conditions où il se trouve, a confié de son côté le préfet Franco Gabrielli, qui dirige la Protection civile et coordonne pour le compte du gouvernement l'ensemble des opérations. Il doit être enlevé le plus tôt possible, sous peine d'une corrosion rapide de ses structures par l'eau de mer, de pollution et de destruction du milieu marin.»
Depuis son naufrage devant l'île du Giglio, au large de la Toscane, le 13 janvier dernier, le paquebot de croisière repose sur le flanc droit à une centaine de mètres du rivage, en bordure d'une fosse marine profonde de 80 mètres. «Notre premier objectif sera de mettre l'épave en sécurité pour éviter qu'elle ne glisse dans la fosse. Nous nous sommes fixés le 31 août comme échéance ultime», explique le préfet.
Depuis son naufrage devant l'île du Giglio, au large de la Toscane, le 13 janvier dernier, le paquebot de croisière repose sur le flanc droit à une centaine de mètres du rivage, en bordure d'une fosse marine profonde de 80 mètres. «Notre premier objectif sera de mettre l'épave en sécurité pour éviter qu'elle ne glisse dans la fosse. Nous nous sommes fixés le 31 août comme échéance ultime», explique le préfet.
Deux corps encore à bord
Le 21 avril dernier, au terme d'une sélection portant sur six dossiers, le contrat a été confié à un consortium constitué de Titan Salvage, firme du groupe américain Crowley spécialisée dans les récupérations d'épaves, et Micoperi, société italienne, spécialisée dans l'installation de plates-formes off-shore. À bord du Concordia se trouvent encore deux corps, celui d'un Indien qui faisait partie de l'équipage et d'une Italienne. Trente autres disparus ont été retrouvés et identifiés. «Notre priorité sera de chercher ces deux corps dès que le navire aura été redressé», affirme le préfet Gabrielli.
L'intervention sur l'épave se décompose en quatre phases. Dans un premier temps, soixante poteaux, d'environ quinze centimètres de diamètre, seront enfoncés profondément dans la roche marine, tout le long de la paroi droite de l'épave, de manière à pouvoir l'arrimer solidement. À partir de ce moment, d'énormes plaques d'acier seront soudées tout autour de la coque. Elles sont destinées à recevoir quarante ballasts carrés de quatre mètres de côté chacun qui serviront de stabilisateurs. Ces ballasts seront eux-mêmes ancrés sur le fond marin et emplis d'eau pour faire contrepoids. À l'aide de grues géantes et de chalands, le navire sera alors redressé pour venir s'encastrer dans le moule qui aura été aménagé entre les ballasts. Un système de câblage permettra de le stabiliser et de sécuriser son assise. À partir de ce moment, l'eau des ballasts sera pompée de manière à leur permettre de flotter en soulevant le navire. Toute l'eau évacuée sera récupérée dans des barges et emmenée pour être traitée, de manière à éviter toute pollution. C'est à ce moment - et à ce moment seulement - que le Concordia, dûment sanglé à son énorme dock flottant, pourra être hâlé vers un chantier de démolition, probablement à Livourne.
Des risques énormes
Bien entendu, l'opération comporte des risques énormes. À tout moment, le navire peut s'incliner, s'affaisser, glisser dans la fosse marine, sombrer en haute mer. Par une superstition bien ancrée dans les milieux marins, les responsables de l'opération n'ont pas voulu commenter ces risques. Le capitaine Richard Habib, directeur général de Titan Salvage, s'est contenté de se dire «confiant», en rappelant que sa firme avait mené à bien plus de 475 projets de récupération d'épaves et de plates-formes pétrolières. Quant à l'administrateur délégué de Micoperi, Silvio Bartolotti, il a souligné que sa firme a réalisé 60 installations pétrolières et gazières offshore, posé 27 pipelines et construits 20 installations portuaires nécessitant d'ouvrir des chantiers sous l'eau. Une grande partie des travaux se feront sous le niveau de la mer et nécessiteront l'intervention d'équipes hautement qualifiées.
Costa Croisière a passé également un accord avec la région Toscane pour superviser en permanence les milieux marins et le littoral. Des études environnementales seront conduites par l'université La Sapienza jusqu'en 2018. «Nous ne prétendons pas préserver l'intégralité du milieu naturel, mais au moins 90 %», affirme l'armateur Onorato. Coût estimé de cette opération «cyclopéenne»: 236 millions d'euros, pris en charge les assurances.
Le 21 avril dernier, au terme d'une sélection portant sur six dossiers, le contrat a été confié à un consortium constitué de Titan Salvage, firme du groupe américain Crowley spécialisée dans les récupérations d'épaves, et Micoperi, société italienne, spécialisée dans l'installation de plates-formes off-shore. À bord du Concordia se trouvent encore deux corps, celui d'un Indien qui faisait partie de l'équipage et d'une Italienne. Trente autres disparus ont été retrouvés et identifiés. «Notre priorité sera de chercher ces deux corps dès que le navire aura été redressé», affirme le préfet Gabrielli.
L'intervention sur l'épave se décompose en quatre phases. Dans un premier temps, soixante poteaux, d'environ quinze centimètres de diamètre, seront enfoncés profondément dans la roche marine, tout le long de la paroi droite de l'épave, de manière à pouvoir l'arrimer solidement. À partir de ce moment, d'énormes plaques d'acier seront soudées tout autour de la coque. Elles sont destinées à recevoir quarante ballasts carrés de quatre mètres de côté chacun qui serviront de stabilisateurs. Ces ballasts seront eux-mêmes ancrés sur le fond marin et emplis d'eau pour faire contrepoids. À l'aide de grues géantes et de chalands, le navire sera alors redressé pour venir s'encastrer dans le moule qui aura été aménagé entre les ballasts. Un système de câblage permettra de le stabiliser et de sécuriser son assise. À partir de ce moment, l'eau des ballasts sera pompée de manière à leur permettre de flotter en soulevant le navire. Toute l'eau évacuée sera récupérée dans des barges et emmenée pour être traitée, de manière à éviter toute pollution. C'est à ce moment - et à ce moment seulement - que le Concordia, dûment sanglé à son énorme dock flottant, pourra être hâlé vers un chantier de démolition, probablement à Livourne.
Des risques énormes
Bien entendu, l'opération comporte des risques énormes. À tout moment, le navire peut s'incliner, s'affaisser, glisser dans la fosse marine, sombrer en haute mer. Par une superstition bien ancrée dans les milieux marins, les responsables de l'opération n'ont pas voulu commenter ces risques. Le capitaine Richard Habib, directeur général de Titan Salvage, s'est contenté de se dire «confiant», en rappelant que sa firme avait mené à bien plus de 475 projets de récupération d'épaves et de plates-formes pétrolières. Quant à l'administrateur délégué de Micoperi, Silvio Bartolotti, il a souligné que sa firme a réalisé 60 installations pétrolières et gazières offshore, posé 27 pipelines et construits 20 installations portuaires nécessitant d'ouvrir des chantiers sous l'eau. Une grande partie des travaux se feront sous le niveau de la mer et nécessiteront l'intervention d'équipes hautement qualifiées.
Costa Croisière a passé également un accord avec la région Toscane pour superviser en permanence les milieux marins et le littoral. Des études environnementales seront conduites par l'université La Sapienza jusqu'en 2018. «Nous ne prétendons pas préserver l'intégralité du milieu naturel, mais au moins 90 %», affirme l'armateur Onorato. Coût estimé de cette opération «cyclopéenne»: 236 millions d'euros, pris en charge les assurances.