Amadou Ndiaye Lo est élu du Parti démocratique sénégalais, celui du président Wade. «On est libéraux, mais on est plus à gauche que le PS en France», lance-t-il en souriant. Il voulait découvrir le boulot de son homologue. Sur la forme. Parce que sur le fond, l'organisation administrative du Sénégal reste très proche de celle de la France. «On dit que l'élite sénégalaise s'est formée en France et que l'élite africaine s'est formée au Sénégal», raconte le député voyageur.
«On s'était rencontré au Mali au cours d'une mission du réseau parlementaire de la Banque mondiale.» Jérôme Lambert avait lancé: «Si tu passes en France...» La semaine dernière Amadou Ndiaye Lo lui a adressé un mail. «Je serai en France la semaine prochaine.» Le député Lambert était en Charente. «Ne change rien. Je viens.» C'est un échange d'expérience. La confrontation de pratiques très différentes. Amadou n'avait pas imaginé que Jérôme se déplace seul, qu'il conduise sa Clio de village en village. «Moi, je ne me déplace jamais sans mon staff. Entre cinq et dix conseillers.» Deux 4x4 pour des visites très protocolaires qui ne sauraient éviter les militants locaux, les maires, les autorités religieuses.
Et il a aussi découvert que Jérôme Lambert n'avait pas les poches pleines de billets à distribuer. «Au Sénégal, le député est une assistante sociale ambulante, lâche-t-il dans un éclat de rire. On participe aux baptêmes, aux mariages, aux décès.» Toujours un petit geste.
«Je compare
pour m'inspirer»
Jérôme Lambert n'a pas voulu «comparer, mais il est intéressant d'apprendre». «On en tire une connaissance. Ce qui se passe en Afrique est intéressant pour l'Union européenne. C'est utile, puisque depuis dix ans, on m'a permis de représenter l'Assemblée au niveau international.»
En Charente, Amadou Ndiaye Lo a une autre démarche. «Je compare pour m'inspirer. Nous sommes le premier pays de la colonisation à avoir envoyé un député noir au Palais-Bourbon». Avec Jérôme Lambert, ce qui l'a intéressé, «c'est le plus terre à terre, les rapports avec les concitoyens.» Il a découvert le charme des discours à répétition. «Nous, on ne prend pas la parole.» Jérôme Lambert se marre. «Alors, je t'ai beaucoup fait parler...»
À son tour, le député charentais est invité en Casamance qu'il pourra sillonner en 4x4 et où il assistera aux permanences de son homologue. Sans protocole, cette fois. «Au Sénégal, les permanences, c'est chez moi. Dans la cour.»
Jean-François BARRÉ (Charente Libre)
«On s'était rencontré au Mali au cours d'une mission du réseau parlementaire de la Banque mondiale.» Jérôme Lambert avait lancé: «Si tu passes en France...» La semaine dernière Amadou Ndiaye Lo lui a adressé un mail. «Je serai en France la semaine prochaine.» Le député Lambert était en Charente. «Ne change rien. Je viens.» C'est un échange d'expérience. La confrontation de pratiques très différentes. Amadou n'avait pas imaginé que Jérôme se déplace seul, qu'il conduise sa Clio de village en village. «Moi, je ne me déplace jamais sans mon staff. Entre cinq et dix conseillers.» Deux 4x4 pour des visites très protocolaires qui ne sauraient éviter les militants locaux, les maires, les autorités religieuses.
Et il a aussi découvert que Jérôme Lambert n'avait pas les poches pleines de billets à distribuer. «Au Sénégal, le député est une assistante sociale ambulante, lâche-t-il dans un éclat de rire. On participe aux baptêmes, aux mariages, aux décès.» Toujours un petit geste.
«Je compare
pour m'inspirer»
Jérôme Lambert n'a pas voulu «comparer, mais il est intéressant d'apprendre». «On en tire une connaissance. Ce qui se passe en Afrique est intéressant pour l'Union européenne. C'est utile, puisque depuis dix ans, on m'a permis de représenter l'Assemblée au niveau international.»
En Charente, Amadou Ndiaye Lo a une autre démarche. «Je compare pour m'inspirer. Nous sommes le premier pays de la colonisation à avoir envoyé un député noir au Palais-Bourbon». Avec Jérôme Lambert, ce qui l'a intéressé, «c'est le plus terre à terre, les rapports avec les concitoyens.» Il a découvert le charme des discours à répétition. «Nous, on ne prend pas la parole.» Jérôme Lambert se marre. «Alors, je t'ai beaucoup fait parler...»
À son tour, le député charentais est invité en Casamance qu'il pourra sillonner en 4x4 et où il assistera aux permanences de son homologue. Sans protocole, cette fois. «Au Sénégal, les permanences, c'est chez moi. Dans la cour.»
Jean-François BARRÉ (Charente Libre)