Le chanteur sénégalais Youssou N’Dour est populaire dans son pays. (Universal)
Il esquive. Youssou N’Dour aimerait passer vite sur le thème de la politique. Assis dans un hôtel neuchâtelois, il y a quelques jours, le chanteur sénégalais aurait préféré qu’on le questionne sur son amour démesuré pour Bob Marley, dont il célèbre certains prodiges ce soir sur la scène du Montreux Jazz Festival. Il n’aurait pas détesté qu’on lui rappelle qu’il a participé à la création, il y a une trentaine d’années, d’un extraordinaire mouvement musical urbain nommé mbalax. Ou qu’il fut le premier, en 1994, à mettre du wolof, sa langue, dans les oreilles planétaires. Avec son tube «Seven Seconds», il devenait l’un des seuls artistes du Sud à connaître une telle audience. Au pire, il n’aurait pas rechigné à commenter son statut d’homme d’affaires, ses multiples investissements: un studio, une salle de concerts, un journal et une chaîne de radio. Tout évoquer plutôt que ses atermoiements face au régime du président sénégalais Abdoulaye Wade.
C’est que Youssou, malgré sa notoriété immense, ne s’est jamais distingué par une indépendance particulière face au pouvoir. Jusqu’en 2000, il chantait volontiers le nom du président Abdou Diouf. Et, depuis dix ans, il s’illustre régulièrement en compagnie de Wade, chef vieillissant de 84 ans, qui affirme l’avoir longtemps considéré comme un fils. Youssou N’Dour, né en 1959, est le pur produit d’une famille de griots rompus aux louanges des puissants plutôt qu’à leur contestation. Mais voilà, après avoir annoncé en 2008 la création d’une chaîne de télévision, Youssou s’est confronté au refus prolongé de son autorisation d’émettre par le gouvernement. Abdoulaye Wade aurait perçu, dans ce nouveau projet médiatique, un instrument d’opposition voué à compromettre son succès à l’élection présidentielle de 2012.
Youssou N’Dour crée donc il y a quelques mois un mouvement citoyen dont chacun pressent qu’il pourrait être la base d’une candidature personnelle aux prochaines élections. Journaliste et intellectuel dont plusieurs ouvrages ont mis en évidence les dérives autoritaires et des assassinats politiques durant les mandats d’Abdoulaye Wade, Abdou Latif Coulibaly n’a jamais cru en une véritable ambition démocratique du chanteur: «Youssou n’en a rien à cirer de la situation du pays. Si ses affaires marchent, il ne bronche pas. Cela fait des années qu’il soutient Wade. Personne de sensé n’a pris au sérieux son nouveau mouvement. Dès qu’il a obtenu la concession pour sa chaîne de télévision, il a commencé à arrondir les angles face au pouvoir.» C’est le soupçon qui se répand sur le Net, notamment parmi les fans du musicien. Youssou N’Dour n’aurait fait mine de se rebeller que pour accélérer une décision positive du gouvernement pour sa télévision.
Source : letemps.ch
C’est que Youssou, malgré sa notoriété immense, ne s’est jamais distingué par une indépendance particulière face au pouvoir. Jusqu’en 2000, il chantait volontiers le nom du président Abdou Diouf. Et, depuis dix ans, il s’illustre régulièrement en compagnie de Wade, chef vieillissant de 84 ans, qui affirme l’avoir longtemps considéré comme un fils. Youssou N’Dour, né en 1959, est le pur produit d’une famille de griots rompus aux louanges des puissants plutôt qu’à leur contestation. Mais voilà, après avoir annoncé en 2008 la création d’une chaîne de télévision, Youssou s’est confronté au refus prolongé de son autorisation d’émettre par le gouvernement. Abdoulaye Wade aurait perçu, dans ce nouveau projet médiatique, un instrument d’opposition voué à compromettre son succès à l’élection présidentielle de 2012.
Youssou N’Dour crée donc il y a quelques mois un mouvement citoyen dont chacun pressent qu’il pourrait être la base d’une candidature personnelle aux prochaines élections. Journaliste et intellectuel dont plusieurs ouvrages ont mis en évidence les dérives autoritaires et des assassinats politiques durant les mandats d’Abdoulaye Wade, Abdou Latif Coulibaly n’a jamais cru en une véritable ambition démocratique du chanteur: «Youssou n’en a rien à cirer de la situation du pays. Si ses affaires marchent, il ne bronche pas. Cela fait des années qu’il soutient Wade. Personne de sensé n’a pris au sérieux son nouveau mouvement. Dès qu’il a obtenu la concession pour sa chaîne de télévision, il a commencé à arrondir les angles face au pouvoir.» C’est le soupçon qui se répand sur le Net, notamment parmi les fans du musicien. Youssou N’Dour n’aurait fait mine de se rebeller que pour accélérer une décision positive du gouvernement pour sa télévision.
Source : letemps.ch