La main qui a substitué des centaines de documents ultraconfidentiels destinés à Benoît XVI, publiés en mai dernier en Italie dans un livre explosif, n'est sans doute pas le concepteur de l'opération. Jeudi, le Saint-Siège a en effet laissé entendre que Paolo Gabriele, le majordome du Pape - pourtant accusé de «vol aggravé» de correspondances privées et incarcéré depuis cinquante jours dans une cellule de la gendarmerie vaticane - sera «peut-être» jugé à l'automne mais pourrait être, tout simplement, relaxé.
Il sera d'ailleurs très probablement assigné à résidence, la semaine prochaine, dans son appartement familial dans la Cité du Vatican.
Sans en révéler les conclusions, le Vatican a également confirmé que les deux enquêtes menées actuellement en interne étaient sur le point d'aboutir.
L'une est conduite par le juge Pierre Antonio Bonnet. Elle sera bouclée dans une semaine et repose sur les interrogatoires de l'unique prévenu à ce jour, Paolo Gabriele. Elle tend à évaluer sa responsabilité personnelle et à détecter d'éventuelles complicités. Ce qui est précisément l'objet central de la seconde enquête. Celle-ci a été confiée dès le mois de mars à trois cardinaux expérimentés (Herranz, Tomko et De Giorgi). Ils ont systématiquement interrogé tous les services du Saint-Siège traquant l'existence d'un réseau de complices.
Ces trois prélats finalisent ces jours-ci leur recherche. La semaine prochaine, ils vont directement rendre compte à Benoît XVI du résultat de leurs investigations, à Castel Gandolfo, la résidence d'été du Pape à une vingtaine de kilomètres à l'est de Rome.
Un réseau dans les services
Si la responsabilité matérielle du vol de documents par le majordome Paolo Gabriele - ou plus précisément les discrètes et systématiques photocopies de centaines de lettres et de notes confidentielles, en transit sur le bureau du secrétaire personnel du Pape, Mgr Georg Ganswein - ne fait plus de doute, la question du réseau de complicité reste, quant à elle, ouverte.
Jusque-là, seul l'auteur du livre Sua Santità (éditions Chiarelettere), Gianluigi Nuzzi, qui a recueilli d'une mystérieuse «source principale», baptisée «Maria» tous ces documents, soutient l'existence d'un réseau. Cette source, Maria, lui a affirmé: «nous sommes un groupe» réparti dans différents services du Vatican. Nuzzi assure même avoir rencontré «une dizaine» de membres. Il estime que ce réseau pourrait en compter «le double».
Jeudi, le Vatican a toutefois démenti les informations du quotidien La Stampa du même jour, selon lesquelles «deux laïcs» employés du Saint-Siège auraient été repérés par ces deux enquêtes. Ainsi qu'un journaliste.
En tout état de cause, le numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, a clairement prévenu, fin juin, qu'«il n'avait aucun signal de l'implication de cardinaux ou de luttes entre personnalités ecclésiastiques» pouvant être à l'origine de cette affaire.
Par Jean-Marie Guénois
Il sera d'ailleurs très probablement assigné à résidence, la semaine prochaine, dans son appartement familial dans la Cité du Vatican.
Sans en révéler les conclusions, le Vatican a également confirmé que les deux enquêtes menées actuellement en interne étaient sur le point d'aboutir.
L'une est conduite par le juge Pierre Antonio Bonnet. Elle sera bouclée dans une semaine et repose sur les interrogatoires de l'unique prévenu à ce jour, Paolo Gabriele. Elle tend à évaluer sa responsabilité personnelle et à détecter d'éventuelles complicités. Ce qui est précisément l'objet central de la seconde enquête. Celle-ci a été confiée dès le mois de mars à trois cardinaux expérimentés (Herranz, Tomko et De Giorgi). Ils ont systématiquement interrogé tous les services du Saint-Siège traquant l'existence d'un réseau de complices.
Ces trois prélats finalisent ces jours-ci leur recherche. La semaine prochaine, ils vont directement rendre compte à Benoît XVI du résultat de leurs investigations, à Castel Gandolfo, la résidence d'été du Pape à une vingtaine de kilomètres à l'est de Rome.
Un réseau dans les services
Si la responsabilité matérielle du vol de documents par le majordome Paolo Gabriele - ou plus précisément les discrètes et systématiques photocopies de centaines de lettres et de notes confidentielles, en transit sur le bureau du secrétaire personnel du Pape, Mgr Georg Ganswein - ne fait plus de doute, la question du réseau de complicité reste, quant à elle, ouverte.
Jusque-là, seul l'auteur du livre Sua Santità (éditions Chiarelettere), Gianluigi Nuzzi, qui a recueilli d'une mystérieuse «source principale», baptisée «Maria» tous ces documents, soutient l'existence d'un réseau. Cette source, Maria, lui a affirmé: «nous sommes un groupe» réparti dans différents services du Vatican. Nuzzi assure même avoir rencontré «une dizaine» de membres. Il estime que ce réseau pourrait en compter «le double».
Jeudi, le Vatican a toutefois démenti les informations du quotidien La Stampa du même jour, selon lesquelles «deux laïcs» employés du Saint-Siège auraient été repérés par ces deux enquêtes. Ainsi qu'un journaliste.
En tout état de cause, le numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone, a clairement prévenu, fin juin, qu'«il n'avait aucun signal de l'implication de cardinaux ou de luttes entre personnalités ecclésiastiques» pouvant être à l'origine de cette affaire.
Par Jean-Marie Guénois